Paragraphe 2 : La
Résolution 2139/2014 du Conseil de Sécurité
Souligne que, pour progresser rapidement sur la voie d'une
solution politique, il faudrait assurer la pleine participation de tous les
groupes et segments de la sociétéì syrienne, y compris les
femmes, les groupes des amis de la Syrie et que c'est le seul moyen viable qui
peut être envisageì pour régler pacifiquement la situation
en Syrie, et que l'application de la présente résolution
revêt une importance capitale pour ce qui est de répondre aux
besoins humanitaires de la population syrienne.
En pareilles conditions, la marge de manoeuvre réelle
du Conseil de sécurité demeure très restreinte. On peut
escompter une condamnation symétrique de la violence, des appels
à la tempérance ou à des cessez-le-feu pour permettre un
acheminement temporaire d'aide humanitaire aux populations civiles, ...
N'émanera du Conseil de sécurité que ce que les membres
permanents les plus concernés qui voudront bien se convenir qu'ils
transcendent leurs divergences : en l'espèce, jusqu'en 2015, des appels
à la négociation ou le contrôle concerté du
démantèlement d'armes chimiques. A la suite des attentats de
novembre 2015 (Sinaï, Beyrouth, Paris), le Conseil de
sécurité adoptera toutefois une résolution (2249 du 20
novembre 2015) ciblant clairement Daech comme « une menace mondiale d'une
gravité sans précédent contre la paix et la
sécurité internationales ». La résolution appelait en
outre l'ensemble des Etats membres en capacité de le faire de lutter
contre le terrorisme propagé par Daech mais aussi par les organisations
liées à Al-Qaïda.
Il s'agit donc d'un appel à une union d'efforts des
Etats qui ont les moyens de lutter contre le terrorisme issu de la Syrie et
d'Irak. Désormais, un objectif rassemble l'ensemble de la C.I
incarnée par le Conseil de sécurité. Mais il n'y a pas
d'opération précise élaborée par le Conseil de
sécurité.Il était illusoire pendant longtemps d'attendre
un consensus international élargi en faveur d'une intervention. La Syrie
de Bachar al Assad n'est pas la Lybie de Mouammar Kadhafi.
Ce dernier s'était tellement isolé par diverses
frasques qu'il n'avait pratiquement plus de soutien, même au sein du
monde arabe. Il est évident que de nouveaux rebondissements vont jouer
et s'opposer à cette avancée victorieuse de l'axe russo-iranien.
Il faut seulement se rappeler l'entrée de la Russie dans le conflit
syrien. En juin 2015, la situation militaire en Syrie était
très préoccupante, dangereuse pour ainsi dire : Damas
était réellement menacée par les combattants
islamistes.Non seulement les forces de l'Etat islamiste mais aussi les groupes
islamiques du Front al-Nosra ont considérablement affaibli les forces
loyalistes, pourtant épaulées par le Hezbollah.
Si la Russie s'est lancée, le 30 septembre 2015, pour
la première fois par des frappes aériennes contre l'opposition
islamiste en Syrie. C'est qu'elle a été obligée de
desserrer l'étau sur la capitale syrienne. Damas allait être
emportée par les forces islamistes adverses soutenues par les
Occidentaux et les pétromonarchies arabes en hommes et en
armements. Et si la Russie a répondu favorablement à la
demande officielle du président syrien Bachar al-Assad pour l'aide
militaire, faite en date du 30 septembre 2015, ce n'est que pour sauver les
apparences, une guerre civile se jouait entre des Syriens contre des Syriens,
et peu importe si un camp se légitime en pouvoir syrien légaliste
et le camp adverse en opposition pour faire tomber la dictature alaouite.
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