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Marketing territorial et études de cas de la ville de Salé.


par Lamiae Kabbaj
Université Mohammed V Rabat - Licence fondamentale en Management 2020
  

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Les limites et entraves du mémoire :

Salé s'est inscrite d'abord dans celui de « Villes sans bidonvilles ». Ses résultats sont encourageants : 90 % des bidonvilles ont été résorbés, reste que celui de SEHB. Ses habitants n'ont pas voulu s'installer dans les appartements d'Al Omrane qui l'ont offert à Salé AlJadida, sous prétexte que ceux-ci sont loinde Rabat et du centre de Salé.

Parmi les autres limites qu'on a pu constater à travers la recherche, c'est que les maisons non réglementaires sont beaucoup au niveau du quartier d'AlKaria, et celui d'OnqJmel, mais bonne nouvelle on entend une rumeur du fait que l'agence Bouregreg va l'éradiquervu que ça rentre dans le terrain de la vallée Bouregreg.

On peut toutefois s'interroger sur la qualité finale et la résistance au temps de ces logements d'autant qu'il n'existe pas de gestion collective des copropriétés au Maroc. Ce qui posera à terme un problème. Mais il constitue peut-être une étape obligée pour améliorer les conditions de vie de populations vivant dans une précarité absolue dans des bidonvilles complètement insalubres, installés sur des terrains impossible à assainir.

Le projet de réhabilitation de la médina de Salé n'en manque pas d'inconvénients aussi, du fait que la décision de la gentrification devrait être envisagée très longtemps, par ce qu'il y a un déficit d'habitants dans la médina, Se pose donc l'équation suivante : comment maintenir cet équilibre, et par là comment retenir la population sur place ou attirer une population porteuse d'espoir ? Je crois qu'il faut aussi repenser les espaces communs et introduire les services urbains de proximité manquants : hôpital, poste, etc., éléments essentiels dont l'absence amènerait les gens à quitter la médina. Traverser toute la médina à pied pour acheter un timbre, aller à l'école ou se soigner... n'est plus viable. Il s'agit d'assurer aux habitants présents et futurs un niveau d'équipement en services urbains à la hauteur au moins des autres quartiers résidentiels.

Toutefois, dans la médina de Salé, la pression foncière a chassé les commerçants et artisans traditionnels du réseau soukier il y a plusieurs décennies. On constate aujourd'hui qu'il ne reste plus qu'un seul cordonnier dans la rue des cordonniers, le seul, également, à continuer à fabriquer des babouches de manière artisanale ; sinon, règnent le plastique dans toute sa splendeur et les chaussures de sport made in China. Toute la rue a perdu son ancienne activité, on y vend tout et n'importe quoi, comme dans un supermarché.

En revanche, le projet du Bouregreg au niveau de la Marina, a malheureusement tourné complètement le dos à la médina de Salé. Et aujourd'hui, on se retrouve avec une marina que l'on pensait extrêmement intéressante parce qu'elle arrive à 50, 60 mètres de la muraille, on disait « cela va attirer du monde et des activités », eh bien non, car, juste derrière la marina, le projet est en train de construire un mur d'hôtels et de résidences de standing (rez-de-chaussée plus deux et trois étages) barrant la vue sur la médina depuis le Bouregreg. Outre le fait qu'on ne pourra plus apercevoir la médina de Salé à partir du Bouregreg ou de Rabat ou de n'importe quel autre point de vue ; il constitue non pas une continuité au sein de l'agglomération, mais une véritable coupure visuelle et réelle entre les cités médiévales de Rabat, des Oudayas et de Salé.Ce projet ne prend en compte ni les besoins de la ville de Salé, ni ceux de la ville de Rabat ou de la conurbation. On se retrouve avec un projet parachuté, de type hors-sol, posé sur un site assez extraordinaire (tout l'environnement de l'embouchure)... Le gâchis vient du fait qu'avec ce projet on avait l'occasion de recoudre une agglomération, celle de Rabat-Salé, de refaire une liaison entre les trois sites médiévaux de la conurbation : la médina de Rabat, la kasbah des Oudayas et la médina de Salé et d'en refaire une centralité. Mais rien de cela n'a été pensé et réalisé : on se retrouve face à quelque chose d'indéfinissable et d'incompréhensible. Les concepteurs s'amusent à prévoir, dans une autre phase du projet du Bouregreg, une cité qu'ils appellent « la Cité des arts et métiers », à l'image d'une grande cité artisanale folklorisée où ils vendront des ersatz de la médina, où le touriste n'aura même pas besoin d'aller en médina, il aura tout à portée de main (comme dans un supermarché) ; et le touriste navigateur, en accostant dans la marina, pourra y faire ses courses et repartir aussitôt.

Pour revenir à la gentrification, nous aurions attendu de ce projet qu'il participe à l'amélioration de l'image de la médina, en provoquant un appel d'air auprès d'une population aisée, en l'encourageant à venir s'installer en son sein ; mais comme nous venons de le voir, le projet propose des logements de standing déconnectés de la médina. Ce projet au potentiel « gentrifiant » devient ainsi concurrent.

Pour finir, nous dirons que la sauvegarde de la médina demande non seulement la mobilisation de la société civile (ONG, etc.) mais aussi et surtout celle de la population qui l'habite ainsi que celle l'Administration, avec un grand A, qui semble depuis près de 36 ans ne pas avoir fait grand-chose pour elle. Le plus inquiétant, c'est que le temps passe et efface ainsi chaque jour une part de notre patrimoine (et de notre âme), mémoire que nous ne pourrons même pas laisser à nos enfants.

On trouve parmi les entraves à l'investissement dénoncées par les investisseurs eux-mêmes, par les autorités publiques, ainsi par le CRI de la région Rabat-Salé est l'accès au foncier. Ce dernier demeure parmi les entraves majeures à l'investissement en raison de la complexité des procédures visant sa mobilisation en faveur du développement économique. Aussi, les documents d'urbanisme constituent parfois des entraves à l'investissement.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery