Chapitre 4 : Conclusion, limites et recommandations
4.1 Conclusion
Notre revue de littérature nous a permis de saisir
davantage la théorie et la pratique sur les règles de
décisions d'investissement. Au niveau théorique, nous avons
observé que les règles de flux de trésorerie
actualisé (RDI FTA) sont supérieures à celles de flux de
trésorerie non-actualisé (RDI non-FTA). De plus, entre la VAN et
le TIR, il est préférable d'opter pour la VAN, car elle est la
seule méthode qui donne toujours un résultat non
équivoque. Cependant, dans la pratique, il n'existe pas forcément
une conformité de la théorie à la pratique. Nous avons
aussi constaté que le choix du type des RDI dépend de l'objectif
recherché à travers le projet (un résultat
immédiat, une amélioration de la structure financière,
...). Il peut dépendre aussi de l'effet-pays
c'est-à-dire du contexte politico-économique ou du climat
socio-culturel du pays. Cependant, de manière générale,
nous observons dans la pratique une préférence pour les
règles de flux de trésorerie actualisé dans les pays
à haut revenu. Alors que les pays à faible revenu, d'après
le peu de données existantes, ont tendance à
préférer les règles de flux de trésorerie
non-actualisé. Par rapport à cette observation, notre travail a
voulu contribuer à la littérature sur la pratique des RDI dans
les pays à faible revenu, en étudiant le système bancaire
haïtien. Pour ce faire, nous avons élaboré un questionnaire
que nous avons partagé en ligne avec les responsables de Banques
haïtiennes, lesquelles sont au nombre de huit au total. Seulement quatre
d'entre elles ont répondu à notre enquête.
Pour ce travail, nous avions émis des hypothèses
en nous basant sur la littérature de la pratique des RDI des pays
développés et des pays en voie de développement. Nos
résultats d'enquêtes ne nous ont pas permis de confirmer
l'hypothèse selon laquelle les RDI non-FTA sont plus populaires dans le
milieu bancaire haïtien que les RDI FTA. Nous n'avons pas pu confirmer non
plus la préférence du TRI par rapport aux autres méthodes,
ni montré que l'influence franco-historique d'Haïti a un impact sur
sa pratique des RDI. De plus, le niveau d'éducation avancée en
finance des responsables de banques n'implique pas leur connaissance des RDI
FTA. Nous avons pu observer aussi que la pratique du TRC est aussi populaire
que les autres méthodes de RDI, bien que cette pratique ne soit pas
considérée comme une méthode recommandée. De plus,
75 % des responsables de banques ou répondants de notre enquête,
ont déclaré connaître toutes les RDI FTA. Cette observation
n'est pas surprenante dans la mesure
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où les banques, étant des institutions
financières, sont censées connaître ou maîtriser les
RDI dites complexes.
Enfin, nous avons expliqué que, par souci de prudence,
le système bancaire haïtien a décidé d'adopter
presque de manière quasi-proportionnelle toutes les méthodes de
RDI dans l'analyse de leurs projets d'investissement. En outre, nous avons
observé que toutes les RDI sont pratiquées, presque à
même niveau. Autrement dit, cette pratique n'est pas totalement conforme
à la théorie, en ce sens où les RDI non-FTA et FTA y sont
pratiquées presque de manière similaire (sauf pour le DRA). Nous
avons souligné aussi que ce souci ou volonté de prudence est fort
probablement dû au contexte politico-économique incertain du pays
qui affecte certainement le milieu bancaire.
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