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La théorie face à  la pratique des règles de décisions d'investissement (RDI) dans le secteur bancaire d'Haïti.


par Venel Geneus
Université Catholique de Louvain (UCL) - Master en Sciences de Gestion 2021
  

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4.2 Limites et recommandations

Il existe pas mal de limites au travail que nous venons de mener. Nous inviterons donc à la prudence quant à la généralisation des conclusions faites par rapport au système bancaire dans le cadre de ce travail. Nos données ont été recueillies seulement auprès de quatre banques du système bancaire, alors qu'il en existe huit au total (excluant la BRH). En dépit du fait que les quatre banques étudiées sont les plus importantes dans le secteur bancaire haïtien, cependant, il serait sans doute pertinent de comprendre également la pratique des quatre autres banques que nous n'avons pas réussi à inclure dans notre analyse.

Un autre fait important est que le système financier haïtien est composé aussi des institutions non-bancaires comme les coopératives d'épargne et de crédit et les institutions de microfinance (loi du 20 Juillet 2012). Ces institutions non-bancaires appliquent aussi les règles de décisions d'investissement. Il aurait été judicieux de les inclure dans notre travail, ce qui aurait donné une dimension plus équilibrée à nos analyses et conclusions sur la pratique des RDI en Haïti.

La majorité des études voulant cerner la pratique des RDI dans un pays donné a opté pour une analyse incluant généralement tous les secteurs d'activités (bancaires et non-bancaires). Les auteurs procèdent généralement par la collecte des données auprès d'un maximum d'entreprises de tout secteur confondu existant dans le pays en question (Baker, Singleton, et al., 2011). De ce fait, une des limites de notre travail est d'avoir choisi de

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circonscrire cette recherche au secteur bancaire. Alors que dans la pratique, la majorité des entreprises en Haïti font partie du secteur de l'économie informelle (Aspilaire, 2014). En outre, il serait, aussi, pertinent d'analyser la pratique des RDI dans le secteur informel haïtien.

Pour collecter les données, en raison de la difficulté de se rendre en Haïti, nous avons décidé d'opter pour le format des questionnaires en ligne. En tenant compte des différents biais de cette méthode, il nous aurait paru judicieux d'essayer d'interviewer quelques responsables de banques. Ceci nous aurait permis de mieux comprendre pourquoi nos hypothèses de départ n'ont pas été confirmées. Par exemple, nous aurions pu aussi savoir directement pourquoi les responsables des Banques haïtiennes préfèrent une RDI par rapport à une autre. Plus concrètement, les interviews auraient permis de savoir si les responsables des banques estiment que leurs choix de RDI sont influencés par la pratique en vigueur dans les pays où ils ont fait leurs études, ou si cette pratique aurait été imposée par la Banque centrale, en l'occurrence par la BRH.

Par ce travail, nous avons également essayé de voir si la pratique des RDI dans le système bancaire haïtien est influencée par celle de la France, vu qu'Haïti, pays à faible revenu, est d'influence française de par son histoire et son système éducatif. Plus précisément, nous avons voulu voir si Haïti, tout comme la France, aurait une plus grande préférence pour le TRI. Nous aurions pu aborder cette hypothèse en adoptant une méthode comparative entre la pratique des RDI dans d'autres pays à faible revenu qui sont influencés aussi par la France, afin de voir s'il existe une convergence ou non dans la pratique du TRI entre la France et ces autre pays (ex ; le Burkina Faso, le Niger...). En outre, nous recommanderons de nouvelles études orientées dans ce sens.

Il aurait été aussi pertinent de comparer la pratique des RDI dans le système bancaire haïtien à celui d'un autre pays à faible revenu ayant plus ou moins les mêmes caractéristiques qu'Haïti. Cela aurait permis de vérifier davantage le degré d'importance de l'effet pays par rapport aux RDI.

Enfin, dans la littérature, d'autres études sur la pratique des RDI se sont intéressées également sur la façon dont les pays à faible revenu calculent les flux de trésorerie (Mbabazize & Daniel, 2014), notamment en se demandant s'ils tiennent compte de l'inflation ou encore du type de taux utilisé dans l'actualisation des flux. Au regard de la situation instable d'Haïti et

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de la difficulté à trouver des données fiables, il serait pertinent que d'autres études explorent la mécanique des taux utilisés dans la pratique des RDI en Haïti.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo