PARTIE 3 : ENTRETIEN DU MYTHE
VIKING ET INFLUENCE SUR LA CULTURE
POPULAIRE.
«Le temps brise et disperse la réalité,
ce qui reste devient mythe et légende.»
Gustave FLAUBERT
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Cette troisième partie est conçue pour
répondre concrètement à ma problématique, les deux
autres parties servant à faire prendre conscience des absurdités
de la série et plus généralement, ce qui est la
représentation d'un Viking à notre époque moderne et
comment il est mis en avant pour en faire, comme je le dirais, un «
spectacle audiovisuel ». À travers cette série, le
mythe du viking est entretenu et est de plus ravivé. Mais qu'est-ce
qu'un mythe ? Selon Larousse, on peut le qualifier ainsi :
« Ensemble de croyances, de représentations
idéalisées autour d'un personnage, d'un phénomène,
d'un événement historique, d'une technique et qui leur donnent
une force, une importance particulières »
Je trouve cette citation pertinente et qui correspond
exactement au phénomène autour de la culture viking. Nous allons
d'abord commencer par faire une brève rétrospective sur
l'avènement du mythe viking en Europe, dans nos sociétés
et les différentes formes qu'il a pris au fil des époques. Puis
j'aborderais ce mythe qui oscille aujourd'hui entre réalité et
fantasme, notamment en m'appuyant sur le questionnaire que j'ai mis en place en
ligne et qui a rapporté un nombre de réponse importante, me
permettant de pouvoir en tirer des conclusions, notre représentation des
vikings et leur influence sur notre culture populaire notamment dans notre
vision des pays nordiques.
I- Évolution et conséquences du mythe
Viking en Europe
A- Évolution du mythe Viking
Le mythe viking s'est chargé depuis les premiers
écrits ecclésiastiques d'idées fausses. Souvent
représenté comme un homme qui combat, pille, détruit et
massacre, le Viking s'est vu diaboliser au Moyen-âge notamment en raison
de leurs nombreux raids ainsi que leur image païenne. Mais on constate une
réhabilitation de leur image à partir du XVIIe et XVIIIe
siècle, notamment avec les monarchies scandinaves. Ces dernières
élèvent le Viking au mythe fondateur de leur histoire nationale
en mettant en avant la littérature ainsi que la
récupération
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de différents éléments de leur
mythologie. Selon Régis BOYER, ce changement aussi radical de point de
vue sur les Vikings est dû au développement du « mythe du
Nord », car il faut rappeler qu'à partir du siècle des
Lumières, les Vikings vont être considérés comme le
berceau de la chevalerie. En effet, cette idée veut qu'issu d'un Nord
plus pur, les Vikings auraient été à l'origine de
l'aristocratie scandinave. Plus tard, c'est avec les Romantiques que les
Nordiques prennent une nouvelle dimension. Ils sont considérés
comme des hommes libres, admirer pour leur goût de l'aventure, notamment
maritime. Courageux et brave, le mythe viking va au début du XIX
siècle au travers du nationalisme romantique, raviver les monarchies
scandinaves qui sont en déclin. On peut citer des groupes
d'étudiants comme « La ligue gothique » qui vont
faire du Viking, la figure héroïque Nordique et l'auréoler
d'une gloire et d'un prestige sans mesure. S'inspirant d'un romantisme
historique, on va parler de « gothicisme ».
L'intérêt pour l'antiquité nordique a fascinée
au travers des siècles, mais il faut garder à l'esprit que le
mythe viking est toujours au singulier. À contrario, l'image du
Viking varie en fonction de l'époque et du lieu, donc on peut se
demander s'il est vraiment juste de parler d'un seul mythe viking ?
Selon Caroline Olsson dans son article « Le mythe du
Viking entre réalité et fantasme », on pourrait
distinguer deux mythes pour des raisons historiques. Premièrement, comme
je l'ai déjà abordé, dans les pays nordiques, il y a une
volonté de considérer l'époque viking comme une
période glorieuse et fondatrice de l'Histoire nationale, en
représentant notamment le Viking comme l'ancêtre à
l'exemple du gothiciste. Deuxièmement, ce mythe a pris une autre forme
en dehors de la Scandinavie et en dehors des régions colonisées
par les Vikings. Il faut garder à l'esprit que ce mythe-ci a
été tout d'abord élaboré par ceux qui ont subis les
assauts des Vikings. On peut citer : Abbon de Fleury, Wace, Guillaume de
Jumièges ou encore Ordéric Vital. Ces derniers vont brosser un
portrait du Viking épouvantable en décrivant des guerriers
sanguinaires. Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que cette
figure va connaître une réhabilitation notamment avec la
théorie des climats de Montesquieu. Ce n'est qu'à partir du XIXe
siècle que le mythe viking continental va rejoindre celui scandinave
pour arriver à une idéalisation aveugle du Viking. C'est avec le
XXe siècle que l'on connaît le plus cet aveuglement avec des
artistes et écrivains qui vont donner libre cours à leur
représentation mentale du Viking et qui va peu à peu constituer
« le fantasme du Viking ». Ce culte de l'ancêtre a
conduit à des dérives dramatiques qui sont venues nourrir les
différents nationalismes européens en devenant par exemple le
représentant idéal de la race aryenne. Autre inspiration beaucoup
moins dramatique, le patriotisme islandais qui s'est appuyer sur le mythe de
l'ancêtre
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viking pour appuyer leur liberté notamment à
l'époque de l'indépendance. Symbole de liberté, le mythe
viking a été fondateur dans l'histoire du pays.
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