2.2.2. Deuxième situation
Toujours lorsque je travaillais au Grand Duché de
Luxembourg, dans un service d'urgences psychiatriques, nous
reçûmes, un jour, l'admission d'une patiente marocaine. Cette
patiente était arrivée depuis trois années environ au
Luxembourg.
Comme il était dans nos habitudes, une fois les
formalités d'admission remplies, nous avions demandé à la
famille qui l'accompagnait (elle se composait de six personnes dont le mari) de
bien vouloir quitter les lieux avant de procéder, en compagnie du
médecin, à l'anamnèse.
On s'était rapidement rendu compte que la famille,
malgré notre insistance, ne souhaitait absolument pas quitter les lieux.
Elle désirait, de toute évidence, participer à cette
anamnèse. La famille semblait vouloir nous indiquer qu'elle avait son
mot à dire sur ce qui avait été à l'origine du
problème de cette patiente.
Après une courte discussion en équipe, nous avions
finalement accepté de laisser les proches participer et d'entendre ce
qu'ils avaient à nous dire.
Cela faisait plusieurs mois que cette patiente souffrait de
douleurs aux genoux. Or, plusieurs consultations et examens de médecine
somatique n'avaient rien révélé d'anormal.
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Les médecins consultés (y compris divers
spécialistes) avaient renvoyé la patiente vers son domicile.
Certains avaient évoqué le fait que son problème
était peut-être d'origine « psy ».
Comme je le décrirai dans la suite de ce travail, le fait
d'entendre la famille de cette patiente marocaine fut bénéfique
pour la suite de son hospitalisation.
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