1.2. La relation soignant - soigné
Je vais maintenant tenter de mettre en évidence les
facteurs qui entrent en jeu dans la relation que peut avoir l'infirmier avec un
patient étranger.
1.2.1. L'infirmier
L'infirmier, comme tout individu, appartient à une culture
humaine donnée. Il possède également une identité
culturelle qui lui est propre. Il faut encore lui ajouter une culture
professionnelle qui est propre à sa fonction d'infirmier. Cette
dernière a une histoire, des théories et des valeurs
spécifiques. Il y a donc de grandes chances pour qu'un infirmier
africain ne voie pas parfaitement les soins infirmiers de la même
manière qu'un infirmier belge. Les soins infirmiers ne sont donc pas si
« universels » que nous pourrions le croire à priori !
D'une fonction vouée au patient et sous les ordres du
médecin, on est progressivement passé à une profession
ayant un rôle autonome, alliant soins techniques et relationnels, et
s'exerçant en collaboration avec les autres professionnels de la
santé.
La dimension humaine et la proximité continue avec le
patient sont des caractéristiques importantes de la profession
d'infirmier.
En milieu psychiatrique, vu les besoins - demandes du patient,
l'accent est également mis sur le côté relationnel
plutôt que sur l'aspect purement technique des soins.
1.2.2. Le patient étranger
Le patient étranger possède, lui aussi, une culture
propre. Celle-ci est la résultante de sa culture humaine d'origine
(différente de la nôtre) et de son identité culturelle.
Un patient étranger aura donc des représentations
différentes des nôtres en ce qui concerne l'hôpital, la
psychiatrie, les soins, la santé, la maladie, etc. Ses conduites, dans
la relation avec le soignant, seront dictées par des croyances
liées à sa culture. Ses représentations risquent fortement
d'influencer son adhésion ou non aux soins qui lui seront
proposés. Cela est particulièrement important, en psychiatrie,
lors que le patient étranger est admis sous mesure de contrainte.
1.2.3. Le soin
Le soin aussi s'inscrit dans une culture donnée. Celle-ci
varie avec le lieu où le soignant exerce sa profession (hôpital
publique, hôpital privé, centre pour demandeurs d'asile, O.N.G.,
indépendant, etc.). À l'hôpital, c'est surtout une culture
biomédicale, scientifique et centrée sur le corps qui s'impose.
Or, un patient, étranger ou non, est une globalité (biologique +
psychologique + socioculturel + spirituel).
Cette culture du soin influencera fortement les relations que
l'infirmier aura avec les patients. Rappelons aussi que la relation «
soignant - soigné » fait partie intégrante du soin.
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