4.2. L'empathie
La littérature scientifique regorge de définitions
sur l'empathie. Néanmoins, de nombreux auteurs insistent sur le fait que
ce concept est un élément essentiel pour la communication
(interculturelle). La mise en pratique de l'empathie implique une prise de
conscience de la différence individuelle et culturelle entre le soignant
et le patient (étranger).
Dans le cadre de ce travail, j'ai choisi de retenir la
définition de Tourette-Turgis C. pour qui « l'empathie est un
processus dans lequel le praticien tente de faire abstraction de son
25 FERRANT L., De l'approche multiculturelle aux
compétences transculturelles, In : Care et compétences
transculturelles, Bruxelles, 2011, p. 18.
26 KRIPALANI, Cité par FERRANT L., Op. Cit.
23
univers de référence mais sans perdre contact
avec lui, pour se centrer sur la manière dont la personne perçoit
la réalité »27.
Il y a une question essentielle à se poser
régulièrement : « Qu'est-ce qui se passe actuellement
chez la personne qui est en face de moi ? »28. Cela
nécessite une écoute (verbal, intonations, ...) et une
observation (regards, expressions, ...) poussées et continues. Cela
demande également beaucoup de patience.
Ce qui semble essentiel à prendre en considération
est le fait que le patient étranger a d'abord besoin, sauf cas
d'extrême urgence, d'un soignant qui l'aidera par sa présence et
sa compréhension plutôt que d'un soignant qui agit à sa
place.
4.3. Les connaissances spécifiques
Chaque infirmier ne peut pas nécessairement être un
anthropologue confirmé. Cependant, des connaissances spécifiques
à différentes cultures humaines (religions, habitudes
alimentaires, interdits, origines géographiques, langues, normes
d'hygiène, médecines traditionnelles, hiérarchies
familiales, croyances sur la maladie, les soins, la mort, l'importance
donnée au toucher, la distance physique optimale à conserver,
l'importance donnée au regard, la notion de temps, ...), acquises par
formation et/ou par expérience, constituent un avantage non
négligeable. Elles favorisent le compromis et la négociation, et
minimise les frustrations.
Chaque infirmier se doit d'adopter une ouverture d'esprit envers
les cultures étrangères. Il devra également laisser de
côté ses stéréotypes.
Il ne faut pas avoir peur de poser des questions par rapport
à une différence culturelle. Un minimum de compréhension
de la culture du patient étranger est essentiel à
l'établissement d'une relation de confiance.
Il convient aussi de posséder un minimum de connaissances
sur le processus de migration et ses difficultés.
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