3.3. Difficultés rencontrées
De ces deux situations vécues et de mon expérience
de terrain en psychiatrie, il ressort que les difficultés les plus
couramment rencontrées par les patients étrangers et le personnel
soignant sont :
- La barrière de la langue
- Des perceptions différentes sur les concepts (de
santé, d'hôpital, de maladie mentale, de soignant, de soin, de
famille, etc.)
- Une manière différente d'exprimer un état
de mal-être (par une symbolique culturelle)
La barrière de la langue peut être résolue
par l'intermédiaire d'un traducteur - interprète ou, au pire, par
des gestes, des mimes, des interprétations, etc.
La perception des concepts découle de la culture à
laquelle appartient le patient. Cela entraîne fréquemment des
problèmes de compréhension mutuelle et des malentendus entre le
soignant et le patient étranger. Leurs cultures sont différentes
et, selon Mike Singleton18, on ne peut pas vraiment
penser hors culture.
En présence d'un patient étranger, le soignant ne
peut se limiter à une vision purement « médico-technique
» du problème rencontré19. Il se doit de revenir
à une approche plus globale (biologique, psychologique, socioculturelle
et spirituelle).
Pour information, selon une étude menée, en 2009,
dans une unité d'oncologie de l'hôpital Brugmann20, 80
% des soignants estimaient avoir une communication inadéquate avec le
patient étranger et sa famille, et donc un problème dans la prise
en charge. 50 % du personnel regrettait ne pas pouvoir disposer de ressources
adéquates pour « rencontrer ».
19
18 SINGLETON M., Critique de l'ethnocentrisme :
Du missionnaire anthropophage à l'anthropologue
post-développementiste, Paris, Parangon, 2004, p.13.
19 HOFFMAN A., Quatre continents dans la salle
d'attente, in : Santé Conjuguée / Cahier : Patients sans
frontières : l'approche interculturelle en soins de santé
primaire, 1999.
20 MACCIONI J., ETIENNE A. et EFIRA A., Le
patient étranger face au cancer : Projet d'accompagnement
multiculturel
20
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