Communication participative dans le champ école paysans pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffapar Mikaillou Souley issa Université de Zinder - Master en Communication Pour le Développement 2021 |
Conclusion partielleAu cours de cette deuxième partie de notre travail, nous avons développé également deux chapitres. Le premier chapitre de cette deuxième partie intitulé communication participative et vulgarisation agricole, nous avons expliqué largement la communication participative, ressorti les différents types de participation et son évolutions dans la vulgarisation agricole. De plus, dans ce chapitre nous avons évoqué le caractère renouvelé du CEP et ses principes. Dans le deuxième chapitre de cette deuxième partite, titré vulgarisation agricole au Niger, premièrement, nous avons fait la genèse des outils et approches de la vulgarisation agricole au Niger à savoir : la radio rurale nationale, la radio communautaire, la télévision, l'approche généraliste de la vulgarisation agricole, l'approche formation et visite, l'approche par projets et le champ école paysan. Deuxièmement, nous avons présenté la structure d'accueil, ses missions sa structure administrative et ses responsabilités technique sur le CEP. De plus, nous avons fait 64 une présentation du le ProDAF, du programme champ école paysan de la CRA et enfin les quelques indications concernant les responsabilités de la CRA sur les CEP à savoir la préparation et le fonctionnement. 65 TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSION 66 Cette partie est consacrée à l'interprétation des résultats et discussion ainsi que la validation des hypothèses. Le premier chapitre est consacré à l'interprétation et discussion des résultats auxquelles nous avons aboutis. Le sixième chapitre porte sur la validation des hypothèses et recommandations. Chapitre 5 : Interprétation des résultats et discussionCe chapitre que nous allons aborder est le fruit de l'exploitation des entretiens réalisés auprès de l'équipe cadre de la CRA, des facilitateurs et des secrétaires des CEP pour la collecte des données qualitative et des enquêtes par questionnaire réalisées auprès des apprenants CEP pour la collecte des données quantitative. Les résultats de nos entretiens et enquêtes nous permettent d'analyser l'efficacité du CEP de la CRA. Nous allons d'abord développer le profil des enquêtés, leur degré de participation aux étapes CEP, leur niveau de connaissance sur les différentes techniques et pratiques agricoles et enfin leur niveau d'adoption de ces techniques suite aux activités CEP. 5.1. Profil des enquêtés Le profil des enquêtés est caractérisé par le sexe, la tranche d'âge, le statut matrimonial et le niveau d'instruction des apprenants enquêtés. 5.1.1. L'âge et sexe des apprenants Il s'agit des différentes tranches d'âge des apprenants interrogés et selon le sexe dans le cadre de la collecte des données quantitative. Tableau 2 : répartition des enquêtés par âge selon le sexe
67 45-49ans 50-54ans 55-59ans 60-64ans Total
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Nous constatons à travers ce tableau n°2, parmi les apprenants masculins, c'est la tranche de 25-29 ans et de 35-39 ans qui s'intéressent et participent plus aux activités CEP que les apprenants masculin dont la tranche d'âge se varie entre 60-64 ans et 4549 ans. Au niveau du sexe féminin également les résultats montrent que les jeunes filles âgées entre 30-34 ans et 35-39 ans s'intéressent et participent plus aux activités CEP que les apprenants féminins dont la tranche d'âge varie entre 60-64 ans et 45-49 ans. Ceci peut se justifier par le fait que les jeunes sont plus actifs dans les activités champêtres que les personnes âgées qui sont plutôt faibles. En effet, la population nigérienne est majoritairement jeune représentant plus de 70% de la population totale du pays selon le recensement général de la population et de l'habitat en 2012. Et cela constitue un défi important pour l'agriculture du Niger. De ce fait, il est primordial d'impliquer plus de jeunes dans toutes les activités du développement, car investir dans la jeunesse c'est investir dans le développement du pays dans l'avenir. Ainsi, nous avons compris que la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa et ProDAF Diffa ont décidément d'impliquer plus de jeunes dans leurs champs écoles paysans compte tenu des arguments avancés ci-dessus. 5.1.2. Statut matrimonial des apprenants selon le sexe Dans ce tableau suivant nous dressons le statut matrimonial des enquêtés ainsi que de leur répartition selon le sexe. Tableau 3 : répartition des enquêtés selon le statut matrimonial Statut matrimonial Sexe Masculin Féminin Marié(e) Effectif 53 40 Fi(%) 98,14 95,23 68 Veuf (ve) Célibataire Total
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 A travers ce tableau n° 3, nous comprenons que les apprenants masculins enquêtés sont plus nombreux. Et concernant le sexe féminin, c'est également les mariés qui sont les plus nombreux. Mais, les répondants du sexe masculin qui sont moins nombreux sont les veufs et pour le sexe féminin se sont les célibataires. En effet, au total, 93/96 soit 96,9% enquêtés CEP sont mariées. Ceci explique clairement que ce dans ces villages le taux de mariage est très élevé et ayant une charge familiale qui ils intéressent plus aux activés CEP. Ensuite, 2/96 soit 2,08% sont des veuves féminin on n'y trouve aucun veuf masculin. Et enfin, 1/96 soit 1,04% est célibataire masculin y a aucun sexe féminin célibataire parmi nos enquêtés. 5.1.3. Niveau d'instruction des apprenants selon le sexe Le point est relatif au niveau d'instruction des apprenants selon le sexe qui consiste à fournir des informations de niveau d'instruction des apprenants dans le champ école paysan selon le sexe. Tableau 4 : répartition des enquêtés par niveau d'instruction selon le sexe
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 69 Ce tableau n°4, permet de voir le niveau d'instruction des apprenants selon le sexe. Ceci dans le but de comprendre entre les hommes et les femmes ceux qui sont plus instruits dans les champs écoles paysans de notre étude. Ainsi, nous constatons qu'au niveau primaire 30,95% des femmes sont instruites contre 27,77 des hommes cela signifie qu'au niveau primaire les femmes sont plus instruites que les hommes. Au niveau secondaire, on trouve un chiffre égalitaire de 1,85% entre les deux sexes, de même que pour le niveau supérieur on retrouve également un chiffre égalitaire entre les deux sexes qui est de 0%. C'est-à-dire qu'à ces deux niveaux d'instructions les deux sexes se retrouvent aux mêmes niveaux. En ce qui concerne l'école coranique, c'est les hommes qui prennent là-dessus avec un taux de 46,29% contre 19,04% chez les femmes cela veut dire que les hommes sont plus inscrits à l'école coranique que les femmes. Et enfin, en ce qui concerne aucun niveau, c'est les femmes qui dominent avec 47 ,61% contre 24,07% des hommes, cela signifie que les femmes sont les plus touchées par l'analphabétisme comparativement aux hommes dans les champs écoles paysans de notre étude dans le département de Diffa. Cependant, nous pouvons dire que ceci ne constitue pas pour ces apprenants un obstacle dans le CEP car aucun niveau n'est requis pour être membre du CEP sauf pour le facilitateur. 5.2. Participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP Ce point, consiste essentiellement à analyser et interpréter le degré de participation des apprenants dans toutes les étapes de la mise en place du champ école paysan de la CRA dans le département de Diffa. 5.2.1. Degré de participation des apprenantes dans les différentes étapes du CEP A ce niveau, nous cherchons à mesurer le degré de participation des apprenants dans les différentes étapes du CEP. D'après les informations obtenues suite à nos entretiens avec l'équipe cadre de la CRA chargée de la mise place des CEP, les apprenants ont activement été impliqués dans toutes CEP. La réponse de l'un des encadreurs de la CRA peut en dire plus : 70 Q : Non seulement, nous avons impliqué les apprenants dans toutes les étapes CEP mais aussi leurs savoirs locaux et décisions sont toujours pris en compte. Ce témoignage est fortifié par Abdoua, un autre encadreur qui a répondu à la question : Q : l'enquête de base a été participative ? R : Oui bien sûr, nous avons conduit l'enquête de base de manière participative et inclusive en concevant l'arbre à problème (Abdoua : entrevue 1) Ces arguments sont confirmés aussi par les membres du bureau CEP, donc les facilitateurs et secrétaires CEP qui sont des endogènes. Certains parlent de participation effective, d'autres de participation totale et d'autres de prise en compte de savoirs locaux. Les témoignages de membres du bureau illustrent très bien cette participation et prise en compte des savoirs locaux. Voici un extrait d'entretien avec Katchalla qui est facilitateur du site de Kangarwa : Q : La CRA vous a fortement impliqués les apprenants dans les activités CEP? affirmative, la CRA nous a fortement impliqué dans les activités du CEP, dès l'enquête de base pour résoudre nos problèmes agricoles, en passant par la mise en place du CEP, au choix des membres du bureau élus démocratiquement, au choix du jour...Sincèrement, nous avons été participé et impliqué dans toutes les étapes du CEP (Katchalla :entrevue 1). Dans ces conditions d'une bonne participation des apprenants, le champ école paysan de la CRA se révèle porteur d'espoir qui permettra aux paysans de vivre et gérer convenablement en tant qu'acteurs et non objets dans la vulgarisation agricole. Le témoignage du secrétaire du site de Kourssari est très révélateur sur la question relative à la prise en compte des savoirs locaux : Nous avons, non seulement été invités pour exposés nos connaissances sur les semis, les fertilisants, les maladies et les traitements...bref nos techniques agricoles mais elles sont aussi pris en compte par la CRA dans le cadre la mise en oeuvre du CEP (Abba : entrevue 2). La prise compte des savoirs locaux dans le CEP garanti la viabilité, durabilité, efficacité et de pouvoir répondre aux préoccupations essentielles et réelles des agriculteurs dans le département de Diffa. 71 Ces informations qualitatives obtenues par entretien vont dans le même sens que celles obtenues lors de la collecte des données quantitative que nous présentons ci-dessous. Tableau 5 : répartition des apprenants selon le
degré de participation dans les
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Dans ce tableau n°5, nous essayons de mesurer le degré de participation des apprenants dans toutes les étapes de la mise en place du champ école paysan de la CRA dans le département de Diffa. Au niveau de la première étape on remarque une participation d'adhésion volontaire à 100%. En effet, si c'est le paysan qui s'engage volontairement dans l'expérimentation, on assistera à une bonne détermination du paysan dans toutes les activités du CEP. Pour la participation aux diagnostics appelé aussi enquête de base on note également une participation à 100%. Cette étape permettra la sélection de l'activité centrale du CEP qui dépend des besoins et intérêts des producteurs. Elle est organisée de façon participative avec les paysans et acteurs de la localité et aide à définir le contenu de la formation. Cela nous montre que la participation a été active, en impliquant les paysans dans les diagnostics, les discussions et la prise de décision ; les paysans 72 auront les capacités à identifier des solutions à leurs problèmes. A ce point aussi, nous pouvons dire que la CRA a parfaitement impliqué les paysans dans les diagnostics. La troisième étape, est celle de planification, on registre également une très forte implication de paysans avec un taux de participation de 96,87% contre 3,12% d'absent dans cette étape. Cela nous montre que la CRA a donné un grand intérêt à une planification participative et inclusive gage de réussite de toute activité humaine. La quatrième étape, celle du choix du jour d'animation, on note aussi une excellente participation des paysans soit 94,79% contre 5,20%. En effet, dans le CEP, on laisse aux membres s'entendre sur un jour de la semaine comme étant le jour de la séance d'animation. Ceci, dans le but de permettre aux apprenants de choisir eux-mêmes la journée la plus appropriée pour garantir une participation effective des apprenants le jour de l'animation. A ce niveau également la CRA à donner le libre choix aux apprenants. La cinquième étape, choix du site (champ hôte), on constate que 94,79% de paysans CEP affirment avoir participés au choix du site contre 5,20% qui affirment n'avoir pas participé au choix du site. En effet, la participation de tous les apprenants CEP sur le choix du site est cruciale et fondamentale pour anticiper tout incident ou malentendu avec ou entre les membres du CEP et le propriétaire du champ hôte. La sixième étape, est consacrée à la préparation du site, on trouve un chiffre de participation de 94,79% à l'activité de préparation du site contre 5,20% du chiffre n'ayant pas participé à cette activité. La méthode et le niveau de préparation de terrain dépendent des cultures sélectionnées et de parcelle témoin (technique paysanne de préparation du site) de ce fait, il est important d'avoir une pleine participation des apprenants lors de la préparation du site. A ce niveau, nous allons regrouper la septième ,huitième et neuvième étape enfin de les analyser et les discuter ensemble. En effet, ces étapes correspondent aux cultures d'études de chaque site. Nous constatons qu'au niveau de la septième étape, donc choix de fertilisants on trouve que 90,62% des apprenants ont participé au choix de fertilisants contre 9,37%. A la huitième étape, celle du choix des variétés nous remarquons que 81,25% des apprenants ont participé activement à cette activité 73 contre 18,75%. Enfin, la neuvième étape, choix des traitements alternatifs nous avons 80,20% des apprenants qui ont participé à cette activité contre 19,79%. Au niveau de ces trois étapes réunies qui ont pour but de répondre aux besoins et préoccupations réels des paysans on constate une participation moyenne de 84,02% et d'absent moyen de 34,71%. Ce qu'il faut retenir aux niveaux de ces trois étapes, nous pouvons dire que la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa a impliqué fortement les apprenants dans le choix des thèmes d'études des champs écoles paysans. En effet, le problème auquel les participants font face doit être choisi comme culture d'étude, c'est ce qui fera ressentir le besoin, l'engagement et la détermination des apprenants CEP à trouver des solutions. La dixième étape, participation à toute forme de décision, nous constatons que 83,33% des apprenants enquêtés ont affirmé avoir participé à toute forme de prise de décision contre 16,66%. Ainsi, nous pouvons dire dans l'ensemble que les points de vue des apprenants sont respectés dans les CEP mis en oeuvres par la CRA. La onzième et dernière étape, celle de l'évaluation finale, d'après les résultats de cette enquête, il ressort que 81,25% des apprenants ont participé à l'évaluation finale contre 18,75%. L'évaluation participative, autrement dit, la participation des apprenants du CEP à l'évaluation finale est un outil de gestion efficace qui permet l'amélioration du processus d'apprentissage. Nous pouvons dire que d'après ces résultats qu'on enregistre une participation effective des apprenants dans les différentes du CEP. 5.2.2. Degré de participation des apprenants dans les étapes du CEP selon le sexe. Dans ce point, nous voulons mesurer le degré de participation des apprenants dans les différentes étapes du CEP par sexe afin de savoir si le niveau d'instruction peut créer une disparité entre les apprenants dans le CEP. Tableau 6 : répartition des apprenants selon le degré de participation dans différentes étapes par les sexes
74
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Dans ce tableau n°6 , nous voir le degré de participation des apprenants dans les étapes différentes CEP par sexes afin de voir entre les hommes et les femmes ceux qui ont plus participé aux étapes du CEP. En effet, ce tableau ressort que parmi les apprenants enquêtés 93,09% des hommes affirment avoir participé activement dans les onze étapes de CEP contre 87,44% des femmes. En effet, il est important de tenir compte du genre dans les étapes du CEP pour un fonctionnement efficace. Malgré, ce chiffre qui montre la dominance du sexe masculin sur le sexe féminin dans ces étapes, nous pouvons dire que les femmes ont également participé de manière importante dans les étapes avec un taux de participation de 87,44%. 5.3. Niveau de connaissance des apprenants CEP Dans ce point nous allons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa suites aux activités CEP. Selon les informations fournies par l'équipe CRA et les membres du bureau CEP à travers nos entretiens, les apprenants ont suffisamment acquis des connaissances sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé). Les propos de deux encadreurs de la CRA peuvent en témoigner : Vous avez lu vous-même la graduation du niveau des connaissances des apprenants par rapports aux mois précédents sur les fiches de suivi et 75 évaluation des connaissances qu'on remplit mensuellement. L'amélioration de niveau de connaissance est nette sur les fiches (Mouctar : entrevue 2). En effet, ils s'appuient sur les indications des fiches de suivi et d'évaluation des connaissances, remplis par les facilitateurs à chaque séance d'animation hebdomadaire, mais aussi aux supervisions menées par l'équipe CRA. Dans cette fiche, nous avons pu lire et constater une graduation du niveau des connaissances des apprenants tout au long des semaines. Selon Abdoul Kader : Vous avez vu et il est aisé de voir l'amélioration des connaissances lors des animations des CEP et de dynamique du groupe. L'amélioration de niveau des connaissances des apprenants est visible lors des animations hebdomadaire (Abdoul kader : entrevue 3). Nos entretiens avec les facilitateurs et secrétaires nous révèlent les mêmes informations obtenues auprès des encadreurs. Selon le facilitateur Tidjani, le niveau de connaissance des apprenants est élevé : Avant et après CEP, il me paraît simple d'observer et entendre l'amélioration de niveau de connaissance des apprenants en conduisant l'animation du CEP.A présent, vraiment les apprenants ont enregistré des améliorations de connaissances sur les variétés, les fertilisants et les traitements alternatifs (Tidjani : entrevue 3). Malam Boubacar estime que le CEP a apporté un changement au niveau des connaissances des apprenants : Avant le CEP nos producteurs ignoraient les techniques de semis des variétés améliorées, les techniques biologiques de fertilisations et de traitements alternatifs pour faire face aux maladies des plants avec les moyens locaux (Malam Boucar : entrevue 4). D'après ces entretiens, nous pouvons dire que le CEP de la CRA renforce les connaissances de ses apprenants pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa. Ces informations obtenues lors de la collecte des données qualitative à l'aide d'un guide d'entretien sont fortifiées ci-dessous par les données quantitatives obtenues à l'aide d'un questionnaire. 76 Tableau 7 : niveau de connaissance sur le thème principal
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 A travers ce tableau n°7, nous essayons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur le thème principal de leur champ école paysan. Pour rappel, la CRA a trois thèmes principaux pour l'ensemble de ses sites. Et nous aussi, nous avons trois thèmes pour nos six sites et un échantillon de seize apprenants par site, donc en les répartissant par les trois thèmes principaux, nous aurons deux sites avec seul et même thème principal soit trente-deux apprenants de deux sites pour un seul thème. Nous constatons qu'au niveau de chaque thème principal un effectif de trente-deux sur trente-deux soit 100%. Cela nous montre clairement sans exception que tous les apprenants du CEP enquêtés dans chaque site connaissent parfaitement le thème principal de leur champ école paysan. Tableau 8 : niveau de connaissance sur les fertilisants du sol
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Le tableau n°8 ci-dessus se présente des données sur le niveau de connaissance des apprenants relative aux différents fertilisants expérimentés ainsi que de leurs techniques d'application. Nous observons un pourcentage important de niveau de connaissance des apprenants enquêtés sur les différents types de fertilisants et de leurs techniques d'application expérimentés dans les CEP. Ainsi, les apprenants 77 enquêtés connaissent à 100% tous les quatre fertilisants expérimentés dans les CEP à savoir : Urée, 15-15-15, DAP et témoin. Cependant, concernant leurs techniques d'application nous enregistrons le taux le plus élevé au niveau du fertilisant 15-15-15 de 100%, suivi du témoin 92,70%, DAP 85,41% et enfin l'urée 51,04%. En effet, selon les apprenants enquêtés ces deux fertilisants qui enregistrent les taux les plus élevés sont dus à la facilitation de leurs techniques d'application. Tableau 9 : niveau de connaissance sur le test variétal Test variétal Effectif Pourcentage Techniques de traitements des semences 94 97,91 Techniques de semis 93 96,68 Techniques d'entretien des cultures 89 92,27 Techniques de conservation des semences 91 94,79 Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Au niveau de ce tableau n°9, nous voulons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les variétés tester dans les CEP. Ainsi, d'après les données collectées auprès des apprenants nous avons les pourcentages suivants : 97,91% au niveau des techniques de traitements alternatifs, 96,68% pour les techniques de semis, 92,27% pour les techniques d'entretien des cultures et enfin 94,79% au niveau de conservation des semences. Ces résultats montrent que les apprenants CEP ont un excellent niveau de connaissance sur l'ensemble des étapes de semis. Tableau 10 : niveau de connaissance sur les traitements alternatifs
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Ce tableau n°10, nous permet identifier le niveau de connaissances des apprenants sur les différents types de traitements alternatifs, leurs préparations et applications. 78 Au niveau de la première colonne, connaissance des différents types de traitements alternatifs nous avons 88,5% pour le piment + savons, 85,4% pour le neem + savon et 74% pour la cendre. A la deuxième colonne, préparations de ces traitements alternatifs nous avons respectivement 81%,79% et 71%. Et enfin, la troisième colonne, techniques d'application de ces traitements nous avons 81% pour piment + savon, 79% pour le neem + savon et 71% pour la cendre. En effet, ces résultats montrent que parmi les apprenants enquêtés, malgré qu'ils aient un bon niveau de connaissance sur les traitements alternatifs nous observons un écart de pourcentage dans les techniques de préparations et d'applications de ces traitements. En effet, malgré cet écart, le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques de préparations et d'applications de ces traitements est satisfaisant. Ainsi, d'après ces résultats nous pouvons dire que les CEP de la CRA contribuent à l'amélioration des capacités de ses apprenants. Car ses apprenants ont appris quel, comment, quand et quelle quantité de traitement doit-on utiliser dans le champ pour lutter contre les ravageurs, les insectes et les maladies. Tableau 11 : niveau de connaissance sur les thèmes du jour des séances
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Dans ce tableau n°11, nous essayons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les différents thèmes de conversation lors de séances d'animation hebdomadaires du CEP. A ce niveau, nous avons regroupé les thèmes variétés et leurs caractéristiques avec les ravageurs et maladies, car ils s'appartiennent tous à l'activité d'analyse de l'agroécosystème(AAES). Ainsi, les résultats montrent que 95,83% et 83,33% des apprenants affirment respectivement que les variétés et leurs caractéristiques, les ravageurs et les maladies sont les principaux thèmes les plus 79 discutés lors des séances d'animation hebdomadaire. L'AAES est une pratique régulière et exhaustive de suivi et d'évaluation utilisée dans les CEP. Elle implique : l'observation systématique, l'apprentissage par la découverte, l'analyse critique, et la confiance en soi à travers les présentations et les discussions, les prises de décisions collectives. L'AAES est le moteur du CEP. Ainsi, d'après les résultats, l'AAES est effective dans les CEP de la CRA. Ensuite, au niveau de l'union et la concertation 90,6% des apprenants enquêtés affirment que l'union et la concertation font parties des thèmes les plus exposés dans les séances hebdomadaire du CEP. En effet, l'union et la concertation est l'un des principes du CEP. On dit que l'union fait la force. La combinaison des pensées de deux ou plusieurs personnes est souvent plus fructueuse qu'une seule. C'est ainsi, que nous comprenons la raison pour laquelle la CRA fait la promotion de l'union et de concertation dans ses CEPs. Ensuite, 67,70% des apprenants affirment que les activités génératrices de revenus (AGR) font aussi l'objet d'échange lors de séances hebdomadaires du CEP. Les AGR permettent d'augmenter le pouvoir d'achat et de renforcer les moyens des apprenants de garantir la sécurité alimentaire ainsi que de la gestion de trésorerie du CEP. Ainsi, nous pouvons dire que les AGR occupent une place importante pour les apprenants des CEPs de la CRA. Enfin, nous observons qu'au niveau du thème stockage de récolte nous enregistrons un pourcentage de 76% des apprenants enquêtés affirment que ce thème fait partir des thèmes de discussions lors des séances hebdomadaires. Le stockage de récolte est une technique qui préoccupe les apprenants, car produire sans savoir comment le stocker à long terme est un problème majeur qui dérange les apprenants. Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons dire que les CEPs de la CRA répondent aux inquiétudes des apprenants en leur permettant eux-mêmes de trouver des solutions à leurs propres problèmes à travers des échanges fructueux. 5.4. Niveau d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants Dans ce point nous allons essayer d'évaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles par apprenants suite aux activités du CEP pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa suites aux activités CEP. 80 D'après les informations livrées lors de nos entretiens avec l'équipe cadre de la CRA et les membres du bureau CEP, les apprenants ont la volonté et la détermination d'adopter, d'appliquer et de s'approprier les techniques et pratiques agricoles dans leur propre champ à la prochaine campagne agricole donc 2020-2021. Les propos d'un encadreur résument ainsi cette volonté d'adoption : Grâce au CEP, les apprenants ont fait la différence entre leurs techniques agricoles et les nouvelles techniques agricoles apportées par la CRA à travers les parcelles. Cette différence se retrouve en termes de la productivité et du rendement agricole. L'objectif d'un paysan c'est d'avoir des techniques qui lui permettent d'augmenter sa productivité agricole et maintenant ils ont ces techniques. En fait, je vous assure que les paysans sont pressés de les mettre en pratique dans leur propre champ à la prochaine saison de culture (Abdoua : entrevue 1). Ses propos sont fortifiés par le secrétaire du CEP du de Mamari forage du nom d'Adji : Etend secrétaire du CEP, je rempli les fiches du suivi et évaluation et dans la rubrique adoption des techniques agricoles par les apprenants suite aux activités CEP je vous assure que vous serrez étonné des réponses affirmatives des apprenants. En réalité la quasi-totalité des apprenants ont massivement répondu oui (Adji : entrevue 5) En effet, l'équipe de la CRA et les membres du bureau CEP s'appuient sur des arguments, selon lesquels leurs champs écoles paysans respectent les principes d'apprentissage des adultes qui vise le développement des capacités des producteurs axés sur les besoins des producteurs. Et aussi sur les fiches de suivi et évaluation. Ces deux arguments sont suffisants pour nous permettre de dire que les apprenants des CEPs de la CRA adoptent et appliquent les techniques et pratiques agricoles dans leurs propres champs si nous prenons en compte les arguments d'échecs des autres approches et outils de la vulgarisation agricole. Nous trouvons plus ou moins ces mêmes informations obtenues au niveau des données quantitatives ci-dessous. Tableau 12 : niveau d'adoption des fertilisants du sol Adoption des fertilisants du sol Effectif Pourcentage 81
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Dans ce tableau n°12, nous essayons d'évaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants suites aux activités CEP. A cet effet, on constante que 100% des apprenants enquêtés affirment qu'ils mettront en pratique le fertilisants 15-15-15 dans leur propre champ. En effet, ceci, s'est justifié selon les enquêtés que le fertilisant 15-15-15 est plus efficace à travers l'observation comparative entre les différents parcelles du CEP, raison pour laquelle chaque paysan accorde plus d'intérêt à ce type engrais que le DAP 85,41% suivi du témoin 92,70% et l'urée qui clôture la liste avec 51,04%. L'urée se trouve à cette position, car selon les apprenants elle brule les plantes si y `a l'absence de pluie. Ainsi, nous pouvons dire que les CEPs de la CRA permettent aux apprenants d'adopter des nouveaux fertilisants pour améliorer leurs systèmes de cultures pluviales. Tableau 13 : niveau d'adoption des variétés par les apprenants Adoption des variétés Effectif Pourcentage IT 90 93 96,87 KVX 83 86,45 Chapki 88 91,66 Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Au niveau de ce tableau n° 13, nous voulons évaluer le taux d'adoption des variétés par les apprenants suite aux activités CEP. Ainsi, nous observons un taux d'adoption de 96,87% pour la variété améliorée du niébé IT90 et un taux d'adoption de 91,66% pour la variété améliorée du mil Chapki. En effet, les résultats impliquent que les apprenants adoptent ces variétés améliorées à un niveau haut. Ceci, s'explique par la sélection participative qui a augmenté la création et le transfert de graines améliorées et d'en accélérer l'adoption par les paysans. Cette étude a pu mettre en évidence les caractéristiques des variétés recherchées par les apprenants : un rendement en ses élevé, un cycle court, une bonne résistance à la sècheresse et un bon goût. 82 Ainsi, nous pouvons dire que la CRA a réussi à faire adopter des nouvelles variétés de semences améliorées à ses apprenants en changeant leur perception et attitude sur ces variétés. Tableau 14 : niveau d'adoption des traitements alternatif Adoption des traitements alternatifs Effectif Pourcentage Piment + savon 96 100 Neem + savon 75 78,12 Cendre 65 67,70 Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020 Dans ce tableau n °14, nous essayons d'évaluer le taux d'adoption des apprenants sur les traitements alternatifs suites aux activités CEP. A cet effet, on constate que 100% des apprenants enquêtés affirment qu'ils mettront en pratique le traitement piment + savon, 78% pour le neem + savon et enfin 67,70% au niveau de la cendre. D'après les apprenants, cette volonté de mettre en pratique ces traitements dans leur propre champ à la campagne agricole prochaine est fondée sur des résultats satisfaisants obtenus suites aux activités CEP. Ainsi, nous pouvons dire grâce à l'apprentissage participatif des CEP de la CRA, les apprenants adoptent des nouvelles méthodes de traitements biologiques contre les insectes, ravageurs et maladies des plantes. 5.5. Discussions des résultats Les données globales de notre étude permettent de situer le champ école paysan mis en oeuvre par la CRA dans le processus d'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de diffa. D'abord, au niveau de nos résultats relatifs au degré de participation des apprenants, les résultats révèlent une forte participation des apprenants dans toutes les étapes. A travers leur participation dans toutes étapes CEP, les paysans développent des aptitudes qui permettent d'analyser leurs propres situations et de s'adapter à des conditions changeantes. Les études conduites par (Nathaniels, 2005)89 au Benin mentionnent aussi l'importance de la participation des paysans dans toutes les étapes CEP. Le secret d'un programme CEP commence par 89 Nathaniels, .R. (2005). Farmer Field School and famer-to-farmer extension, Cotonou, Benin case study, Network paper, N°148, p15. 83 son mode de mise en oeuvre (Gallagher, 2003)90. Ces arguments corroborent ceux de (Gbaguidi et al. 2008)91 qui avancent que les activités CEP sont développées suivant un programme élaboré qui est mis en oeuvre en appliquant les principes de l'éducation non formelle, de l'apprentissage par découverte (Discovery-Learning). Ainsi, l'efficacité du CEP réside dans cette capacité à faire participer le paysan dans toutes les étapes du CEP, lui place ainsi au coeur du dispositif de conseil dans son double rôle d'agent de diffusion des technologies et d'agent d'innovation confirme une étude d'impacts menée au Benin (Esaïe, Sylvain et Anselme, 2019)92 . Vu les données à notre possession, la méthodologie CEP de la CRA présente un avantage comparatif par rapport aux approches dirigistes utilisées jusque-là en vulgarisation agricoles. Sa vocation participative grâce à la communication, libère la créativité des paysans qui se sentent valorisés, responsabilisés et confiants en eux-mêmes (Braima et al, 2000)93. Au niveau de nos résultats sur le niveau de connaissance des apprenants, les apprenants du CEP mis en oeuvre par la CRA ont acquis des nouvelles connaissances sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales. Ces résultats vont dans le même sens que ceux obtenus dans les champs écoles paysans dans les régions de Zinder et Maradi pour l'amélioration du rendement du niébé au Niger (Rabé, Baoua, Sitou et Amadou, 2017)94. Ils sont fortifiés par les conclusions de (Gbaguidi, et al, 2008)95 au Benin. Ainsi, l'approche CEP facilite la demande des paysans en matière de connaissances, leur offre l'opportunité de choisir, de tester et d'adapter en fonction de leur besoin. Enfin, au niveau de nos résultats sur l'adoption des techniques pratiques agricoles par les apprenants, les apprenants ont adapté significativement les techniques et pratiques 90 Gallagher., K. (2003). Eléments fondamentaux d'un champ école paysan, Dakar, IIED, p.9. 91 Gbaguidi, Coulibaly & Adégbidi. (2008). Evaluation de l'efficacité des champs écoles paysans dans le renforcement de capacité de production de niébé au Benin, Cotonou, Bulletin agronomique du Benin, pp.24-36. 92 Esaie, G., Sylvain, & Anselme. (2019). Impact du conseil agricole privé sur l'efficacité technique des petits producteurs au Benin, Cotonou, p.55. 93 Braima J. et al(2000).Lutte contre les ravageurs du manioc, Lagos, IITA, p.13 94 Rabé; Baoua; Amadou. (2017). Champs écoles paysans, une approche participative pour l'amélioration du rendement de du niébé: résultats d'expérience pilotes conduites dans les régions de Zinder et Maradi au Niger, Maradi, IINRA, Vol.29 N°2, p.8p 95 Gbaguidi, Coulibaly & Adégbidi. (2008). Evaluation de l'efficacité des champs écoles paysans dans le renforcement de capacité de production de niébé au Benin, Cotonou, Bulletin agronomique du Benin, pp.24-36. 84 agricoles suite aux activés CEP. En effet, les résultats obtenus révèlent un taux élevé d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants. Ces résultats sont en harmonies avec les conclusions de (Sarr, 2012)96 au Sénégal et (Souleymane et al, 2011)97 au Burkina Faso. En définitive, la présente recherche a permis de confirmer que l'approche CEP est pertinente et l'ampleur de son impact est intéressante. Toutefois, elle pose des problèmes de coûts selon plusieurs auteurs (Feder et al. 2004) 98, (Davis, 2012)99 ainsi que d'autres déterminants socioéconomiques (Rabé et al, 2017)100. 96 Sarr, M. (2012). Renforcer les capacités des petits producteurs grâce à l'approche champ école paysan. I: edafrique. Repéré à URL http://www.iedafrique.org/Renforcer-les-capacités-petits.html 97 Souleymane, O., & al. (2011). Expérimenter avec la communauté villageoise : l'expérience des champs écoles paysans au Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, p.4. 98 - Feder, G., & al. (2004). The acquisition and diffusion of knowledge : the case of pest management training Farmer Field School. Journal of Agricultural Economic, pp.221-243. 99 Davis K., et al (2012). Farmer Field School : a boon or bust for extension in Africa. Journal of international Agricultural and Extension Education, vol.13, n°1, p91-96 100 Rabé M. et al. (2017). Les déterminants socioéconomiques de l'adoption des technologies améliorées de production du niébé diffusées par les champs écoles paysans dans les régions de Maradi et Zinder. IJBCS. Vol 11, N°2,744-756. 85 |
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