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Communication participative dans le champ école paysans pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa


par Mikaillou Souley issa
Université de Zinder - Master en Communication Pour le Développement 2021
  

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Conclusion partielle

Au cours de cette première partie, elle était question de présenter les considérations théoriques et méthodologiques de notre sujet d'étude. Partant de cela, nous avons mis en exergue deux chapitres, l'approche théorique et celui de méthodologie.

S'agissant du premier chapitre de cette première partie, approche théorique, nous avons parlé de la justification du sujet, définition des mots clés et construction de la problématique.

Dans le deuxième chapitre de cette première partie, méthodologie de l'étude, nous avons procédé à décrire les méthodes et outils utilisés, à savoir, la recherche documentaire, observation directe, enquête par guide d'entretien, focus groupe, enquête par questionnaire, présentation de la zone d'étude et la technique de collecte des données.

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DEUXIEME PARTIE : COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT ET DEVELOPPEMENT AGRICOLE

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Cette partie est consacrée à la communication pour le développement et au développement agricole. Elle est composée de deux chapitres à savoir le troisième et le quatrième. Le premier chapitre porte sur la communication participative et la vulgarisation agricole et le deuxième chapitre sur la vulgarisation agricole au Niger.

Chapitre 3 : Communication participative et vulgarisation agricole

Au niveau de ce chapitre, d'abord nous allons essayer de montrer la contribution de la communication participative dans la vulgarisation agricole, mais avant cela, la communication participative sera largement expliquée. Enfin, nous allons décrire l'aspect participatif du champ école paysan.

3.1. Communication participative

Cette approche participative, née dans les 70, a comme idée centrale la participation active des gens visés par un processus de développement. Selon le Clearinghouse for

Developpement communication, l'expression de la communication pour le
développement aurait été promue dans les années 1970 aux philippines par le professeur Nora Québral « pour designer l'ensemble des procédés de transmission et de communication de nouvelles connaissances reliées au monde rural » (Bessette et Rajasunderam, 1996)54 . Ainsi, grâce à cette approche participative les gens prennent part à l'élaboration du projet, émettent des idées, des critiques et décident qu'ils soient sur le plan politique, culturel, religieux ou des projets de développement. Cette forme de participation est sans doute celle qui implique le plus la population et peut dépasser le cadre du développement conventionnel. En effet, ceux qui ont largement contribué à cette approche, considère cela comme le droit de tout peuple à s'exprimer individuellement et collectivement : « Il ne s'agit pas du privilège de quelques personnes, mais du droit de tout homme (et de toute femme) à s'exprimer. En conséquence personne ne peut dire une vérité tout seul, pas plus qu'il ne peut dire à la place de quelqu'un d'autre, de façon normative, en volant aux autres leur parole » (Freire, 1983) 55 . Alors, cette approche offre aux gens l'occasion de réfléchir ensemble

54 Bessette, GUY et C.V RAJASUNDERAM. (1996). La communication participative pour le développement un agenda Ouest-Africain, Ottawa, Centre de Recherche pour le Développement International, p.17.

55 Freire P. (1983). La pédagogie des opprimés, Paris, Maspero, P.202

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sur les problèmes qui leur sont communs et de se parler dans les yeux. Il s'agit donc d'un moyen de dialogue et de négociation qui permet aux gens de s'entendre sur ce qu'ils vont faire ensemble. Autrement dit, la communication participative assure le dialogue entre tous les acteurs, leur permettant de prendre des décisions dans l'intérêt de tous et, surtout, d'émettre des activités communes, qui se fondent une vision partagée ainsi ils deviennent les principaux acteurs de leur propre développement.

La participation active des gens est reconnue aujourd'hui comme une condition essentielle au processus de développement. Toute intervention visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations est vouée à l'échec si les gens concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les populations ne soient impliquées à tous les niveaux d'intervention, de l'identification des problèmes à la recherche et à la mise en oeuvre de solutions, il n'y aura pas de changement durable. (Bessette, 1996, p 9).56

En effet, l'expérience a montré que, dès les premières étapes de planification des actions de développement, l'implication des populations est indispensable et se relève payante en termes de résultats et de durabilité. Les pratiques et méthodes basées sur la participation sont leviers de changement importants.

3.2. Synthèses des différents types de participation

La notion de participation est rarement définie précisément, de ce fait, chacun peut l'interpréter à sa façon. Il est donc important de pouvoir disposer des typologies des différents types de participation.

Typologie

 
 

Explications

1. Participation passive

 
 

Les gens participent en étant informés sur ce qui est arrivé ou qui va arriver.

2. Participation
d'informations

par

la

fourniture

Les populations participent en

fournissant des réponses à des questions posées.

 

56 Bessette, G. (1996). La communication pour le développement en Afrique de l'Ouest et du Centre : vers un Agenda d'intervention et de recherche, Ottawa, CRDI, p.9.

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Participation par Consultation

Les populations participent en étant

consultées, et les agents extérieurs
écoutent et tiennent compte de leurs opinions.

Cependant, elles ne participent pas aux prises de décisions.

4. Participation liée à des avantages
matériels

Les gens participent en fournissant des

ressources, mais là encore, ils ne
participent pas au processus de prise de décisions.

5. Participation fonctionnelle

Les gens participent en fonction

d'activités prédéterminées et après que les stratégies des projets ainsi que leur planification aient été décidées.

6. Participation interactive

Les populations participent au diagnostic des situations aboutissant à des plans d'action et à la formation ou le renforcement de groupements d'intérêts. Ces groupes s'approprient les décisions locales, en vue d'une pérennisation des activités et/ou structures mises en place.

7. Auto-mobilisation / Participation active

Les populations participent en prenant des initiatives indépendamment de structures extérieures.

 

Source: Fonds d'Equipement des Nations Unies, 199857.

Plus on se rapproche des types de participation situés dans le bas du tableau et plus les actions entreprises ont des chances d'avoir un impact durable et bénéfique pour les populations et leur environnement. Autrement dit, la population, hommes et

57 Morgane, L. (2001). L'approche participative : fondements et principes théoriques applications à l'action humanitaire, Groupe URD, pp.1-2.

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femmes, qui connaît mieux qui quiconque sa propre situation et ses besoins, est une partie prenante incontournable. Sa participation la plus entière possible dans toute activité de développement est une des prémisses pour l'autonomisation des individus. Les hommes et les femmes sont les agents de leur propre changement, à condition que leurs connaissances et leurs capacités d'analyse et de planification soient reconnues et acceptées. Dans cette perspective, le développement n'est pas quelque chose d'extérieur (Bessette, 1996)58. Il est un processus participatif de changement social dans une société donnée. En favorisant le dialogue et les échanges horizontaux, la communication participative pour le développement permet la participation de tous les groupes sociaux à la résolution des problèmes. Grâce à cette démarche, chefs religieux et coutumiers, techniciens et autorités administratives, jeunes, personnes âgées, hommes et femmes arrivent à créer, sans distinction de classe sociale ou de caste, une dynamique d'échange, de partage des expériences et de partenariat.

En somme, on peut affirmer lorsque les communautés participent à la définition des problèmes qui entravent leur développement ainsi qu'à la recherche de solutions, elles s'en approprient les acquis, les bénéfices et les enseignements. Elles utilisent ces connaissances et ces nouvelles façons de faire pour faire face à d'éventuels problèmes de développement. Le rôle de la communication participative est décisif, pour promouvoir un développement qui prend en compte la dimension humaine dans le climat de changement social qui caractérise notre période actuelle.

3.3. CP au service de la vulgarisation agricole

Les évolutions récentes de l'agriculture dans les milieux ruraux d'Afrique et particulièrement ceux de l'Afrique de l'Ouest ont conduit à une profonde remise en cause de la vulgarisation agricole, de la pratique et de la diffusion de l'innovation telle qu'elle avait été conçue et organisée depuis plusieurs décennies (Bonnal et Dugue, 1999) 59 . Dans le domaine des pratiques de développement, la science de la vulgarisation a pendant longtemps été associée à des modèles d'adoption et de

58 Bessette, G. (1996). La communication participative pour le développement : un agenda Ouest africain .Ottawa, centre de recherche pour le développement international, p.9.

59 Bonnal, P. et Dugue P. (1999). Mise au point des innovations et des méthodes de conseil aux exploitations agricoles. Leçons d'expérience, atouts et limites des méthodes de recherche utilisées pour le développement de l'agriculture tropicale, Montpellier, CIRAD, p.32.

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diffusion d'innovations (Rogers, 1962)60. Les dispositifs de conseil mis en oeuvre n'échappent pas toujours aux critiques. En effet, des outils et approches mal choisis et adaptés à un contexte qui ne sied pas donne rarement des résultats probants. Il s'avère dès lors nécessaire de relever le défi de l'adaptation de ces outils et approches aux contextes présidant à leur mise en oeuvre afin de guérir l'agriculture familiale de ses maux, d'asseoir une sécurité alimentaire durable pour les paysans et de lutter efficacement contre la pauvreté61. La vulgarisation agricole revêt d'une importance stratégique pour les agriculteurs ,car constitue, pour eux de stimulants essentiels aux changements nécessaires pour s'adapter à l'évolution constante du monde et à la transition vers des systèmes de production capables de nourrir durablement le monde et surtout de lutter efficacement contre la pauvreté, au niveau local(Ian et John, 1999)62 . Ainsi, la communication participative est au coeur de ce défi dans la vulgarisation agricole, reposant sur l'utilisation systématique de méthodes et outils participatifs incluant autant les medias communautaires que les technologies de l'information et de la communication, afin de maximiser l'impact, l'efficience et la durabilité des activités de vulgarisation. Alors, il est maintenant admis par tous, que la mise au point des innovations techniques agricoles et organisationnelles doit s'appuyer sur un diagnostic approfondi des contraintes liées à la production agricole et d'impliquer la participation des producteurs aux différentes phases de ce processus. Le paysan, bénéficiaire de l'innovation doit en être aussi acteur dans toutes les étapes. Dans Les paysans d'abord (Chambers ,1994)63 a clairement démontré la nécessité de tenir compte des exigences des agriculteurs ceux que l'on nomme les acteurs locaux dans le processus de développement agricole et d'intégrer leurs connaissances dans les outils méthodologiques que nous, les intervenants externes, utilisons. Il s'agit, d'un argument de poids qui a convaincu de nombreux acteurs de la recherche-développement classique de prendre au sérieux les points de vue des agriculteurs. Si la communauté scientifique, de même que les acteurs du développement,

60 Everett R. (1962). Diffusion of Innovations, New-York, The free Third Edition, Macmillan, p.14.

61 Agridape. (2013). Vulgarisation et conseil agricole, Revue sur l'agriculture durable à faible apports externes, Dakar, Edition régionale Afrique francophone des magazines, p5.

62 Ian S. et John T. (1999). La reconnaissance du savoir rural, Paris, édition Karthala et CTA, p.37.

63 Chambers, R. Pacey, A. et Thrupp, L. (1994). Les paysans d'abord : innovation des agriculteurs et recherches agronomiques, Paris, édition Karthala et CTA, p.103.

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reconnaissent la légitimité des compétences et des savoirs locaux, les services de recherche et de vulgarisation existants accorderont une plus grande attention aux priorités, aux besoins et aux compétences des populations rurales et, partant, obtiendront des résultats plus durables et plus efficaces (Ian et John, 1991)64.

En conséquence, les démarches traditionnelles de recherche et de la vulgarisation agricoles sont désormais obsolètes. Les différents acteurs s'efforcent désormais grâce à la communication participative de combler le fossé entre les professionnels du développement et les agriculteurs dépourvus de ressources et de trouver de nouveaux moyens de comprendre le savoir des populations locales, de renforcer leurs capacités et de répondre à leurs besoins. On parle désormais de la vulgarisation agricole participative pour paraphraser (Charlie, 2012)65.

3.4. Evolution des approches participative en vulgarisation agricole

Les méthodologies énumérées dans l'encadré suivant constituent l'embryon d'une révolution du développement. En dépit de leur rhétorique, certaines approches ont été des sources importantes d'innovations et de défis pour le courant de pensée dominant. Souvent présentés comme de nouvelles orientations, ces approches se fondent sur des initiatives de développement communautaire entreprises au cours des quatre dernières décennies et en partie oubliées (Korten, 1978)66 . Nombreuses, sont celles qui s'inspirent de méthodes élaborées dans le cadre du développement communautaire en faveur de la responsabilisation des populations locales.

Evolution d'approches participatives

EB

Evaluation par les bénéficiaires

RSA

Recherche sur les systèmes agraires

D&D

Diagnostics and Design

AAES

Analyse agroécosystèmes

ERR

Evaluation rurale rapide

RAP

Evaluation action participative

ERP

Evaluation rurale participative

64 Ian, S. & John, T. (1999). La reconnaissance du savoir rural, Paris, édition Karthala et CTA, p.12.

65 Hailu, M. (2012). Vulgarisation agricole : Le temps du changement, Amsterdam, CTA, p.5.

66 Korten D. (1980). Community organisation and rural developement a learning process approach, New-York, Public Administration Review, p.32.

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TPD

 

Théâtre pour le développement

CEP

Champ école paysan

Source : Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (ACP-UE).

La plupart de ces approches restreignent la participation des populations rurales à la fourniture d'informations aux chercheurs, qui effectuent les analyses et élaborent des solutions à l'intention des agriculteurs. Plusieurs d'entre elles, telles que l'évaluation par les bénéficiaires(EB), la recherche sur les systèmes agraires(RSA), la méthode D&D (Diagnostics & Design), l'analyse d'agroécosystèmes (AAE) ou l'évaluation rurale rapide(ERR) laissent toute latitude aux intervenants extérieurs pour contrôler les formes que prend l'information. D'autres telles que la recherche action participative(RAP), l'évaluation rurale participative (ERP) théâtre pour le développement et récemment champ école paysan ont pour objectif de permettre aux rurales d'élaborer leurs propres visions et solutions, sous des formes qu'elles-mêmes conçoivent.

3.5. CEP une approche renouvelée de la vulgarisation agricole

Pour les institutions de recherche et de la vulgarisation agricole, le renforcement des capacités des communautés rurales a toujours été un mécanisme de transfert de technologies aux utilisateurs des terres et des ressources. Cette approche, s'est avérée inopérante dans des situations complexes où les membres de la communauté doivent souvent adapter leurs pratiques à des conditions changeantes. Les packages technologiques, livrés dans une dynamique descendante, ont souvent été trop complexes, coûteux ou mal adaptés aux besoins des populations (Godrick, 2004)67. Le champ école paysan, est une approche participative de la vulgarisation agricole basée sur le principe de l'éducation non formelle des adultes. Il a été conçu par le programme FAO pour la Lutte Intégrée contre les insectes et maladies en Asie du Sud et Sud-Est dans les années 90 suite à la crise des pesticides dans la culture du riz en Indonésie (Djinatou, 2008) 68 . L'approche a été adoptée par beaucoup d'autres

67 Godrick, S., James, O., & Erien, O. (2004). Champs écoles paysans : Pratiques Clés pour les praticiens de la RRC, Johannesburg, Bureau régional de la FAO en Afrique Australe, p.11.

68 Djinadou, Coulibaly, & Adegbidi. (2008). champ école paysan et diffusion des technologies améliorées du niébé au Benin, Cotonou. Bulletin de la recherche agronomique du Benin, N°59, p.24.

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programmes de développement pour pallier aux insuffisances des techniques de vulgarisation non participatives, c'est-à-dire la distribution verticale et à sens unique de l'information (Tossou, 2003) 69 . L'approche CEP accroît la participation des producteurs dans le processus de développement de la technologie et améliore l'accès à l'information et aux connaissances. De ce fait, les paysans et les accompagnateurs impliqués dans le champ école paysan devraient identifier et valoriser les connaissances locales. Ainsi, durant les sessions, les paysans pourraient exploiter et intégrer ces connaissances comme des ressources utiles à l'apprentissage et à la résolution des problèmes liés à la production agricole. L`approche CEP, autonomise les agriculteurs par l`utilisation de techniques d'apprentissage expérientiel et participatif plutôt que par des instructions sur ce qu'ils doivent faire. En effet, le but du CEP est d`améliorer la capacité décisionnelle des participants et sur une échelle plus large de leurs communautés, tout en stimulant l`innovation au niveau local. Au terme de la formation, le producteur a une connaissance des statuts des insectes ; de leurs cycle biologiques, d'écologie des insectes ravageurs et de leurs ennemis naturels, une réduction de l'utilisation des pesticides, une connaissance des produits insecticides non chimiques et une capacité de les préparer. Alors, le respect de bonnes pratiques culturales améliore significativement les rendements agricoles. Le cadre du champ école paysan renforce aussi les relations entre producteurs grâce aux nombreux exercices de dynamique de groupe (Makhfousse, 2012)70.

En somme, l'approche champ école paysan permet d'équiper et d'autonomiser les producteurs à travers un système auto-entretenu qui fait prospérer l'innovation dans chaque communauté villageoise afin de rester en phase avec leurs agroécosystèmes en mutation.

3.6. Principes de l'approche champ école paysan

La FAO et d'autres organismes d'appui utilisant l'approche champ école paysan mettent en évidence l'importance des principes qui devraient présider à la mise en place de

69 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et l'intervention pour le développement au Benin : atouts, inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi.p.8.

70 Sarr, M. (2012). Renforcer les capacités des petits producteurs grâce à l'approche champ école paysan. I: edafrique. Reperé à URL http://www.iedafrique.org/Renforcer-les-capacités-petits.html

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champ école paysan71. Bien que chaque organisme formule ces principes, ils renvoient tous à la dimension de formation pédagogique dans le champ école paysan. Ces principes mettent également de l'avant la nécessité de soutenir la dynamique participative dans le champ école paysan. Celle-ci devrait conduire à l'amélioration des rapports entre accompagnateurs et paysans, entre paysans, hommes et femmes d'une part, et à l'échange d'informations et de connaissances entre les membres et la valorisation des savoirs locaux, d'autre part (Mboka, 2017)72.

Selon la FAO et d'autres organismes d'appui, les activités du champ école paysan doivent se dérouler dans un espace où les agriculteurs peuvent suivre le développement de la culture durant tout le cycle, ce qui leur permettrait de connaître sa physiologie, ses besoins nutritifs, ses ennemis notamment les ravageurs et les auxiliaires. Au cours du processus d'apprentissage, les accompagnateurs devraient jouer le rôle de facilitateurs, en offrant aux agriculteurs une assistance lorsque cela s'avère utile. Les accompagnateurs peuvent prendre part aux discussions mais pas avec le statut d'enseignant. On ne s'attend pas à ce que l'animateur communique ou diffuse des messages techniques, en faisant usage des graphiques, des média ou des affiches. Cependant, cette pratique ne contribue pas à la formation de l'agriculteur, mais le traite plutôt comme une cible qui doit mettre en exécution les décisions des autres.

L'approche champ école paysan vise à ce que les agriculteurs puissent participer à toutes les étapes de la mise en oeuvre du champ école paysan, du diagnostic initial à l'évaluation des activités, en mobilisant leur propre expérience. La démarche permet aux acteurs de tester les diverses options et alternatives qui s'offrent à eux pour en améliorer le contenu ce qui représente une réelle opportunité d'apprentissage. Les notions de participation, d'appropriation, et d'implication des acteurs paysans trouvent tout leur sens et sont centrales dans ces dispositifs. Cela présente l'avantage de faciliter l'investissement réel et véritable du paysan dans la production du savoir agricole à partir de ses observations ainsi que sa responsabilisation dans la recherche

71 FAO. (2006). Programme sous regional de formation partcipative en gestion integrée de la production et des depredateurs des cultures à travers les CEP pour le Benin,Burkina Faso,Mali et le Senegal, Rome, (éd. Archives de documents de la FAO), p.13.

72 Mboka ; J.C. (2017). Les champs-école paysans en Afrique subsaharienne une approche d'analyse des réseaux complets, Thèse de maitrise, Université d'Ottawa, p.13.

des solutions et la prise des décisions sur son exploitation (Ngalamulume, 2010)73. Le champ école paysan devrait constituer des espaces d'échanges d'informations où chacun des participants donne son point de vue et sa vision des choses dans les diverses situations qu'ils vivent. Les échanges d'expériences doivent se dérouler de façon à favoriser l'apprentissage sur la base des problèmes identifiés et analysés en groupe. L'accent est mis sur la nécessité de prendre en compte et d'appliquer les techniques spécifiques de gestion des terres que les agriculteurs utilisent dans leurs champs.

En somme, la FAO et d'autres organismes d'appui s'attendent à ce que les principes de base du champ école paysans soient mis en application, et c'est dans le but de favoriser l'implication des paysans, hommes et femmes, au processus de production agricole, en mobilisant les connaissances locales. En alliant le savoir traditionnel aux informations externes, les agriculteurs peuvent éventuellement définir et adopter les pratiques et les technologies les plus adaptées à leurs systèmes de subsistance et à leurs besoins, les rendant plus productifs, plus rentables et plus réactifs aux évolutions.

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73 N'galamulume, G. (2010). L'approche champ-école paysan: une méthode de recherche-action impliquant davantage les producteurs ruraux dans la maitrise et l'amélioration de leur système de production, Montpellier, ISDA, p.3.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway