Communication participative dans le champ école paysans pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffapar Mikaillou Souley issa Université de Zinder - Master en Communication Pour le Développement 2021 |
Chapitre 2 : Méthodologie de l'étude et la zone d'étudeDans ce chapitre nous avons deux grands points à savoir : la méthodologie de l'étude et la zone d'étude. La méthodologie de recherche comprend les points suivants la méthode qualitative et la méthode quantitative. Nous avons mené notre recherche dans le département de Diffa. 2.1. Méthodologie de l'étude Dans le cadre de la réalisation de cette étude, d'abord, la méthode qualitative comprend les points suivants : recherche documentaire l'observation et focus groupe. Et enfin la méthode quantitative comprend les points suivants : la méthode de l'échantillon, les critères de sélection de l'échantillon, les caractéristiques de l'échantillon ; la taille de l'échantillon et enfin la technique de collecte des données. 2.1.1. Recherche documentaire Cette étape est indispensable et même obligatoire car elle constitue le point de départ pour toute recherche d'informations. Elle permet, d'avoir des écrits antérieurs relatifs au thème de recherche. Cette recherche documentaire, nous a permis de consulter de documents relatifs à la communication pour le développement, à la vulgarisation agricole, à la situation socio-économique du Niger en générale et celle de la région de Diffa en particulier. Cette phase, nous a permis de mieux cerner le rôle de la communication participative dans la vulgarisation agricole en générale et dans l'approche champ école paysan en particulier d'une part, et de prendre connaissance du programme champ école paysan de la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa d'autre part. 2.1.2. Observation C'est une technique, qui consiste à regarder un phénomène méthodologiquement et avec un objectif, nous l'avons utilisé afin d'obtenir des informations concernant les questions de recherche posées et les objectifs de recherche fixé. Pour appliquer cette technique d'observation, nous avons été sur le terrain afin d'assister à la mise en place de six champs écoles paysans et aux neuf séances d'animation à l'aide d'une grille d'observation afin de voir le degré de participation, la prise de décision et le dynamique 26 du groupe des apprenants du CEP. Cette observation a concerné tous les apprenants, trente-deux par site soit cent quatre-vingt-douze au total. En effet, nous avons-nous avions fait une observation non structurée lors de laquelle nous avons observions juste les actions de communication sans nous impliquer. L'observation, a été une belle expérience pour nous. Nous avons pu participer en direct dans le processus de la mise en place de six champs écoles paysans et aux neuf séances d'animation hebdomadaires du champ école paysan. Ainsi, cette méthode de l'observation, nous a permis de voir le degré de participation des apprenants dans les processus de la mise en place du CEP d'une part et de la conduite de séances d'animation hebdomadaires d'autre part ainsi que du suivi et de l'évaluation. 2.1.3. Entretien L'enquête par entretien, c'est une sorte de causerie, ce qui la différencie de causerie quotidienne, on sait en avance les questions qu'on va aborder. Nous avons utilisé cette technique pour collecter des données qualitatives auprès des personnes ressources. Nous avons élaboré un guide d'entretien qui comporte qui porte des questions relatives à la participation des apprenants dans toutes étapes de mise en oeuvre du champ école paysan, à l'amélioration des connaissances des apprenants et au taux adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants. En effet, dans le cadre de cette étude le guide d'entretien a été élaboré pour compléter les données quantitatives collectées auprès des apprenants. Ce guide d'entretien a été adressé aux six facilitateurs et aux six secrétaires des sites CEP. De plus, ce guide d'entretien a également été adressé à l'équipe cadre de la CRA qui est chargée de la mise en oeuvre de CEP. Cette équipe cadre, est composée de quatre personnes. 2.1.4. Focus groupe Le focus groupe de cet entretien collectif a concerné seize apprenants par site, soit quatre-vingt-seize apprenants au total des six sites de notre d'étude. Nous avons effectué six focus groupe au total, soit un par site. L'objectif de ces entretiens avec personnes membres du CEP est de compléter les informations quantitatives recueillies lors des enquêtes individuelles à l'aide du questionnaire. 27 2.1.5. Enquête par questionnaire Le questionnaire a été élaboré pour des objectifs spécifiques. Ainsi, dans le souci de facilitation et d'organisation, nous avons divisé le questionnaire en quatre sections. Dans la première section du questionnaire, les questions sont centrées sur les caractéristiques sociodémographiques des apprenants : sexe, âge, profession, situation matrimoniale et niveau d'instruction. De ce fait, sur la base de ces informations, nous pouvons décrire le portrait des personnes impliquées dans le champ école. La deuxième section du questionnaire, porte des questions sur le degré de participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP. Ces questions nous permettent de recueillir des informations relatives au degré de participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP. La troisième section du questionnaire, porte des questions relatives au niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales. Ces questions spécifiques visent à recueillir des informations sur le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles suite aux activités CEP. La quatrième section du questionnaire, porte des questions sur le niveau d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants suites aux activités CEP. 2.1.6. Population mère Dans le cadre de cette étude nous avons une population mère composée d'abord, des apprenants qui sont au nombre de quatre-vingt-douze, ensuite des membres du bureau CEP (facilitateurs et secrétaires) au nombre de dix-huit et enfin les encadreurs de la CRA qui sont au nombre de quatre. 2.1.7. Echantillonnage Nous avons cent quatre-vingt-douze apprenants au total, et nous avons décidé de prendre la moitié soit quatre-vingt-seize apprenants. Pour la réalisation de cette étude, nous avons choisi et appliquer un échantillon par strates de cinquante pourcent. En effet, nous avons, d'abord choisi un échantillon qui est la moitié des apprenants soit quatre-vingt-douze, ensuite pour les sélectionner nous avons stratifié chaque site en 28 strate, enfin dans chaque site nous avons tiré seize apprenants par un tirage systématique. Nous avons utilisé cette méthode d'échantillonnage, car elle est plus appropriée dans le cas de notre étude. En effet, nous avons un nombre précis des membres de chaque champ école de notre étude fourni par la CRA de Diffa. L'échantillonnage par strates est réellement un moyen qui permet d'avoir des informations sur le degré de participation, de niveau de connaissance et de taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles par la population cible. 2.1.7.1. Critères de l'échantillon En ce qui concerne les critères de sélection de l'échantillon de surtout privilégié d'enquêter les personnes ayant rempli les critères pour être interrogées. Nous avons défini les suivants critères : ? Apprenant du CEP ; ? Sexe (masculin et féminin) ; ? Etre âgé de 15 à 60 ans ; ? Etre participant aux séances d'animation hebdomadaire du CEP. Ils sont bien sûr des apprenants du champ école paysan comme premier critère. Le sexe est aussi un critère de sélection de l'échantillon qui nous permet d'enquêter les hommes et femmes dans la réalisation de notre enquête. Nous nous sommes intéressés aux personnes âgées de 15 ans à 60 ans parce que selon le recensement General de la Population et de l'Habitat(RGPH) de 2012 cette tranche d'âge constitue la majeure partie de la population. De plus, la CRA aussi s'est basée sur cette donnée d'âge pour la mise en place du CEP. Le dernier critère de sélection basé sur le fait d'être participant aux séances d'animation hebdomadaire du CEP se justifie par le fait que nous voudrions étudier l'efficacité du CEP. 2.1.7.2. Taille de l'échantillon L'échantillon est un ensemble d'individus représentatifs d'une population. L'échantillonnage vise à obtenir une meilleure connaissance d'une ou plusieurs population (s) par l'étude d'un nombre d'échantillons jugé statistiquement représentatif. Dans le but d'obtenir des données quantitatives des apprenants du champ école paysan, nous avons un échantillon de quatre-vingt-seize personnes sur 29 les cents quatre-vingt-douze personnes totalisant tous les apprenants des six CEP de de notre zone d'étude. Ceci, représente cinquante pourcent des apprenants total des six CEP. Ainsi, cet échantillon nous a permis d'enquêter seize apprenants par site sur trente-deux que compte chaque CEP. L'ensemble des données collectées vont nous permettre de dégager la contribution de la communication participative dans l'approche champ école paysan et d'évaluer efficacité du CEP de la CRA pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa. 2.1.7.3. Echantillon retenu pour l'étude quantitative Tableau 1: répartition des apprenants selon le site Sites (villages) Apprenants enquêtées Type d'enquête
Total 96 Questionnaire A travers ce tableau n°1, nous voulons expliquer plus clairement la manière, par laquelle nous avons tiré les seize apprenants par site soit quatre-vingt-seize apprenants au total par tirage systématique lors de notre étude quantitative dans six sites CEP concernés par notre étude. 30 2.1.8. Technique de collecte des données Il s'agit principalement du questionnaire pour la collecte des données quantitative et du guide d'entretien pour la collecte des données qualitative. En ce qui concerne le guide d'entretien, il a été confectionné en fonction des personnes cibles, selon que l'on s'adressait aux membres du bureau CEP ou aux encadreurs de la CRA. Ces outils nous permettent de collecter des informations par rapport aux questions et objectifs de la recherche. Il est constitué d'une série de questions fermées (voir annexe). 2.1.9. Technique de traitement et d'analyse des données Nous avons utilisé le logiciel Sphinx V5 pour la saisie des informations collectées et de leur dépouillement dans le but de générer des tableaux et des graphiques avec les résultats obtenus. C'est ce qui nous a permis donc de passer à l'analyse et à l'interprétation des résultats. Le logiciel Excel est également utilisé pour les opérations de filtrage des données. Enfin, nous avons exporté sur Word les résultats obtenus pour les interpréter et les discuter. 2.1.10. Difficultés rencontrées Toute recherche scientifique sur le terrain présente des difficultés qu'il faut surmonter pour pouvoir continuer. Nous n'entrons pas dans les détails. Mais les difficultés majeures qui méritent d'être soulignées sont celles relatives au manque des sources documentaires locales, les moyens de transporte et surtout à l'insécurité de la zone. La première difficulté majeure est le manque de documentation locale. Cette étude typique n'est pas encore faite au Niger ainsi les sources dont on dispose n'abordent pas de façon spécifique le problème. Ceci pourrait être à la base de certaines insuffisances dans l'inventaire documentaire. Sur le terrain d'enquête, la tâche n'a pas été du tout aisée étant donné de l'interdiction de circulation de motos bicycles dans la zone de Diffa depuis février 2015 à cause de l'insécurité de la zone d'étude. Alors, il est pour nous difficile d'aller sur le terrain selon le programme que nous avons établi. De fois, nous étions obligés de nous s'accommoder au programme de mission de la CRA pour profiter de leur véhicule en partance dans la zone de notre d'étude. 31 En ce qui concerne l'insécurité de la zone que nous supposons être la plus grande difficulté que nous avons fait face lors de notre étude. En effet, nous étions contraints de reporter plusieurs missions sur le terrain, après avoir reçu des informations, liées aux mouvements de groupe armés Boko Haram dans la zone dont allons-nous intervenir. Par illustration, dans le site N'Goui Koura nous étions obligés de finaliser l'enquête de six apprenants par appel téléphonique compte tenu de l'insécurité grandissante du site à cette époque. Dans l'ensemble, nous pouvons dire ces difficultés ont été surmontées. 2.2. Zone de l'étude La région de Diffa est située à l'extrême Est du Niger et est comprise entre 10°30 et 15°35 longitude Est, 13°04 et 18°00 de latitude Nord. Elle est limitée au Nord par la région d'Agadez, au Sud par la République fédérale du Nigeria, à l'Ouest par la région de Zinder, et à l'Est par la république du Tchad. Deuxième en superficie après Agadez, la région couvre une superficie de 156.906 km2. La région de Diffa est administrativement divisée en six départements : Bosso, Diffa, Goudoumaria, Mainé Soroa, N'Gourti et N'guigmi50 . Le département de Diffa est entouré au nord par le département de N'guigmi, à l'est par le Tchad, au sud par le Nigeria et à l'ouest par le département Mainé-Soroa. Avec une superficie de 7563 km2, le département de Diffa comprend cinq communes qui sont : Bosso, Chetimari, Diffa, Gueskerou et Toumour, et la (INS, 2019)51. La région de Diffa compte 714.242 habitants dont 316.289 habitants pour le département de Diffa (INS-Niger ,2018)52. La région de Diffa en générale et le département de Diffa en particulier sont soumises à plusieurs défis qui entravent le développement agricole. En effet, les effets combinés de la forte croissance démographique et du changement climatique génèrent une forte pression sur les ressources naturelles, qui débouchent sur des phénomènes tels que 50 Ministère du Plan. (2016). Diffa en chiffres, Institut national de la statistique, Niamey, p.2. 51 Institut National de la Statistique. (2018). Niger Data Portal. Consulté le 23 juillet sur https://niger.opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa. 52 INS. (2018). Niger data portal. Repéré à URL htpps://niger .opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa 32 la dégradation et le morcellement des terres de culture avec pour conséquence l'avancement du front des cultures vers zones marginales et pastorales, la dégradation des pâturages et baisse de la nappe phréatique. De plus, les conflits armés dans la zone du bassin du Lac Tchad ont provoqué des déplacements massifs des populations à l'intérieur des terres et l'arrêt des transhumances, ce qui augmentent la pression sur l'utilisation des ressources productives et augmente les risques d'insécurité alimentaire et nutritionnelle53. Ainsi, pour contrer à cette situation des champs écoles paysans sont mis en place par la CRA sous financement du ProDAF dans le département Diffa. Les sites d'intervention de notre étude sont repartis ainsi qu'il suit : trois sites dans la commune urbaine de Diffa, deux sites dans commune rurale de Gueskerou et un site dans la commune rurale de Chetimari. Nous, nous sommes basé sur trois principaux critères pour la sélection de nos sites. Le premier critère, l'existence d'un CEP de la CRA, le deuxième critère, la sécurité, compte tenu de l'insécurité grandissante qui prévaut dans la zone et le troisième et dernier critère, la proximité des sites compte tenu de l'interdiction de la circulation des motos dans la zone. Il est important de mentionner que nous mené notre enquête sur une durée de vingt-sept jours, du 6 août au 2 septembre 2020. Nous avons fait face à un certain nombre de problèmes comme tout travail humain. Il s'agit surtout à l'insécurité de la zone, aux manques de moyens de transport et des documents locaux. 53.ProDAF (2018). Rapport de conception détaillée du Programme de développement de l'agriculture familiale dans la région de Diffa, Niamey, pp.8-10. 33 Figure 1 : département de Diffa |
|