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Communication participative dans le champ école paysans pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa


par Mikaillou Souley issa
Université de Zinder - Master en Communication Pour le Développement 2021
  

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1.4. Construction de la problématique

A travers ce point nous allons poser la problématique autour de notre étude. Autrement dit, nous allons définir l'état de la question de cette étude. Ensuite, nous allons formuler le problème à partir d'un constat.

1.4.1. Revue de la littérature

Dans ce point nous allons faire une lecture sur les écrits théoriques en lien avec la communication pour le développement.

1.4.1.1. Communication pour le développement et la diffusion

Dans les années 1950 et suite à la décolonisation, la mission du développement, étayée par la théorie de la modernisation se cantonne au transfert de connaissances, ainsi qu'à l'export de modèles et de méthodes du Nord vers le Sud. Ces missions de développements visaient à rendre les pays du Sud beaucoup modernes. C'est ce qui a donné naissance au concept du paradigme de la modernisation entre les années 1945-

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1970(Froger, 2005)19. Ces grands projets reposant sur l'utilisation des medias de masse en vue de faciliter le développement des pays du sud. Ainsi, La communication se met au service d'une conception du développement qui se limite à encourager le progrès technologique et la croissance économique. Seules les attitudes modernes sont capables de sortir un pays du sous-développement et les moyens de diffusion de l'information de masse sont les plus appropriés pour faciliter ce développement. Selon (Lerner, 1958)20, cette approche qui constitue le paradigme de la modernisation, est basée sur un transfert de technologie des pays industrialisés vers les pays pauvres, l'acquisition de ces nouvelles techniques se faisant par l'intermédiaire des medias de masse tels que la presse écrite, la radio et la télévision. En effet, dans ce modèle, on considère que le processus de communication se fonde sur des messages allant d'un émetteur vers un récepteur. On se limite à informer la population sur les projets, à illustrer les avantages de ces projets et on incite à les soutenir.

C'est dans ce contexte que (Rogers, 1976) 21 a développé la théorie de diffusion. Pour Rogers, il s'agit d'un schéma classique de communication verticale, allant de l'émetteur vers le récepteur. Il introduit la théorie de la diffusion dans le contexte de développement. Il considère la modernisation comme un processus de diffusion qui permet aux individus de passer d'un mode de vie différent, plus développé sur le plan technologique et plus adapté aux changements rapides. En effet, selon cette théorie de diffusion, le développement des pays du Sud doit être basé sur la modernisation des ces derniers à travers l'utilisation des médias de masse. Le modèle communicationnel adopté dans ce paradigme est celui de la communication verticale, à sens unique. Les messages sont diffusés d'un émetteur (concepteur) vers un récepteur (consommateur). Cela justifie la nature descendante de la communication qui se fait du haut vers le bas ou top-down. Ceci se traduit par le fait que les populations à développer reçoivent des informations sur les projets venant des pays développés. Pour les communicateurs partisans de cette théorie, les médias de masse

19 Froger, S. (2005, novembre). La communication participative communautaire au Sénégal. Mémoire de master 2, Université Stendhal Grenoble 3- Institut de la communication et des medias

20 Lerner D. (1958).The passing of traditional society: Modernizing the Middle East, New-York, the Free Press, p.18.

21 Everett R. (1976). Communication and Development, Critical Perspectives, London, Sage Publications, p.133.

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doivent être utilisés pour informer les gens sur le sujet du développement et les inciter à le soutenir. Cette théorie prenait en compte trois éléments principaux : le public cible de l'innovation, l'innovation même à transmettre et les sources et canaux de communication. Dans le domaine de l'agriculture, les travaux étaient principalement axés sur la transmission de techniques agricoles vers les pays en développement par l'intermédiaire d'une personne ressource.

Cependant, cette théorie a vite été critiquée car trop simpliste, ne prenant pas en compte les types de public cible. Il ignorait également le pouvoir de l'influence des structures politiques et économiques, de la culture, bref du contexte sur l'adoption d'une innovation. Enfin, la diffusion de l'information dans ce modèle se fait toujours de façon verticale, du haut vers le bas, ce qui n'est évidemment pas satisfaisant, car trop réductionniste et autoritaire. Alors, la communication est verticale et à sens unique, comme un haut-parleur qui émet des signaux mais ne peut en capter.

Dans le domaine de la vulgarisation agricole en Afrique, la communication a été prise pour un simple service de transfert de nouvelles technologies agricoles, ignorant de ce fait les différents paramètres qui auraient dû être pris en compte pour plus d'efficacité, comme une vraie participation des paysans à leur élaboration, puisqu'ils sont censés en être les premiers bénéficiaires. De ce fait, le paysan a totalement été exclu du processus et (Bessette, 1996)22 affirmait que :

Toute intervention visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations est vouée à l'échec si les gens concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les populations ne soient impliquées à tous les niveaux d'intervention, de l'identification des problèmes à la recherche et à la mise en oeuvre de solutions, il n'y aura pas de changement durable. D'où la nécessité de la naissance de l'approche participative de la communication pour le développement.

22 Bessete, G & Rajasunderam, C. (1996). La communication participative pour le développement : un agenda ouest-africain, Ottawa, Centre de Recherche pour le Développement international, p.9.

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1.4.1.2. Communication pour le développement et participation

Tantôt on la définit comme l'ensemble des processus d'information et d'évaluation, de même que l'ensemble des actions aptes à solliciter et à susciter la participation d'une population à son propre développement, ou encore comme un ensemble d'activités planifiées de communication visant le changement individuel et social (Middleton et Wedeneyer, 1985)23, ou bien la pratique de la communication dans le but de promouvoir le développement socioéconomique, c'est-à-dire un type de changement social planifié(Rogers, 1976)24. On retrouve quelquefois dans certaines définitions le sens plus restrictif de support de la communication à une activité ou à un projet de développement. (Balit, 1988) 25 considère alors la communication pour le développement comme un processus social visant à produire une compréhension commune ou un consensus parmi tous les participants à une initiative de développement. L'expression « Development Support Communication» est en fait plus appropriée et désigne fort justement une méthodologie efficace qui a fait ses preuves. On remarque que des définitions mettent l'accent sur l'accès de la population au processus de communication dans le but de promouvoir la justice sociale et la démocratie (Beltran, 1993)26. Ces différentes définitions font état de l'étendue de ce champ d'intervention. Quoi qu'il en soit, on retrouve au coeur de ce concept, la nécessité d'un échange d'information devant contribuer à résoudre un problème de développement et visant à améliorer la qualité de vie d'un groupe cible spécifique, ainsi que l'implantation de mécanismes d'analyse de besoins et d'évaluation à l'intérieur du processus de communication.

Tous ces chercheurs prennent position sur le fait que la communication peut jouer un important rôle dans le processus du développement national, car selon (Hogue, 1994)27 : « la communication pour le développement est enfin sortie de la marginalité

23Middleton,D.& Wedeneyer,J.(1985), Methods of Communication Planning, London, UNESCO, p.31.

24 Everett R. (1976). Communication and Development, Critical Perspectives, London, Sage Publications, p.133.

25 Balit,S.(1988). Communication is the Message. CERES,vol.21,n°2, p.13-15

26 Beltrân, L. (1993). Communication for Development in Latin America, Ontario, Centre de recherche pour le développement international, p.9.

27 Hogue, M. (1994). Communication pour le développement, Montréal, Centre de recherche pour le développement international, p.14.

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dans laquelle elle est demeurée pendant de longues années, et se retrouve aujourd'hui au coeur du développement, plutôt que d'en être un appendice ou un volet ».

Le premier congrès mondial sur la communication pour développement déclare :

La communication est un élément clé de l'agriculture et du développement rural. L'utilisation systématique des méthodes et des outils de la communication participative peut appuyer l'agriculture et la sécurité alimentaire en : faisant entendre la voix des populations rurales ; en encourageant la participation à la formulation des politiques; en améliorant le partage des connaissances au service de l'innovation agricole ; en améliorant la gestion des ressources naturelles par les communautés et la capacité d'adaptation des populations au changement climatique28.

De ce fait, l'approche participative en communication pour le développement prend en charge le savoir et le savoir-faire des populations. Elle vise à faciliter la participation de la communauté à leurs propres initiatives de développement grâce à l'utilisation de diverses stratégies de communication. Elle suppose donc une implication de celles-ci dans le processus depuis la planification jusqu'à la mise en oeuvre et l'évaluation. En effet, en communication pour le développement, cette approche est garante de la pérennisation des projets.

1.4.1.3. Champ école paysan et développement agricole

Les pays en développement sont généralement confrontés à un certain nombre de problèmes, notamment l'explosion démographique, la diminution des terres cultivables et les difficultés de maintenir la production agricole par une meilleure gestion des sols. En conséquence, les pays en développement ont du mal à assurer la sécurité alimentaire des ménages et à éradiquer la pauvreté. Face à cette situation d'insécurité alimentaire et de pauvreté, le défi de la recherche et des services d'appui à la production agricole dans ces pays est de chercher des moyens susceptibles de contribuer à l'augmentation des rendements agricoles. Concrètement, il s'agit d'adopter des stratégies appropriées pour assurer l'amélioration et le maintien du

28 ONU. (2006). Premier Congrès mondiale sur la communication pour développement. Consensus de Rome : déclaration, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.8.

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potentiel productif des ressources naturelles disponibles, notamment le sol, la végétation et l'eau (FAQ, 2003)29.

Dans le contexte particulier de l'Afrique subsaharienne, l'approche champ école paysan a été introduite pour résoudre les problèmes liés à la production agricole. En effet, elle serait l'une des options les plus durables possibles pour relever les défis du développement agricole et de la gestion durable des ressources forestières (FAO, 2006)30. De plus, l'approche champ école paysan cadrerait avec les politiques et stratégies nationales, largement inspirées des directives de la Banque Mondiale qui mettent en avant l'idée de la recherche des bonnes pratiques. Pour la Banque Mondiale, une bonne pratique répondrait aux critères ci-après : impact sur la sécurité alimentaire, accroissement de la production et des revenus, efficacité, durabilité et reproductibilité (Herbel, 2012)31. Pour s'assurer de l'utilisation des bonnes pratiques dans le domaine de la production agricole, la FAO et d'autres organismes d'appui au développement tels que le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), montrent la nécessité de promouvoir de programmes basés sur l'approche champs école paysan (FAO, 2006)32. En effet, cette approche a été adoptée pour pallier aux insuffisances des techniques de vulgarisation non participative : distribution verticale et à sens unique de l'information (Tossou, 2003)33, ou l'Approche par Niveau Village (APNV), et la Recherche-Développement(R-D) (Ban, 1994)34. Par le biais des champs écoles paysans, les paysans ou les petits producteurs pourraient identifier et promouvoir des pratiques culturales susceptibles d'assurer le rendement et le maintien des terres agricoles (Herbel, 2012)35.

29 FAO. (2003). Manuel de formation pour les vulgarisateurs et les champs écoles paysans, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.13.

30 FAO. (2006). Programme sous régional de Formation Participative en Gestion intégrée de la Production et des Déprédateurs des cultures pour Bénin, Burkina Faso, Mali et Sénégal ,Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.14.

31 Herbel, D.et al. (2012). Des institutions rurales innovantes pour améliorer la sécurité alimentaire, FAO-FIDA, p.17.

32 FAO. (2006). Programme sous régional de Formation Participative en Gestion intégrée de la Production et des Déprédateurs des cultures pour Bénin, Burkina Faso, Mali et Sénégal ,Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.13.

33 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et l'intervention pour le développement au Benin : atouts, inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi.p.8.

34 Van Den Ban, A. (1994). La vulgarisation rurale en Afrique, Paris, KARTHALA, p.17.

35 Herbel, D.et al. (2012). Des institutions rurales innovantes pour améliorer la sécurité alimentaire, FAO-FIDA, P.17.

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La méthodologie CEP présente un avantage comparatif par rapport aux approches classiques dirigistes utilisées jusque-là en vulgarisation. Sa vocation participative libère la créativité des paysans qui se sentent valorisés, responsabilisés et confiants en eux-mêmes. C'est dans cette logique que l'approche champ école paysan a été introduite en Afrique subsaharienne. En alliant les pratiques de protection végétale et les façons culturales dont le choix du site, l'amélioration du sol, le choix de variétés et du matériel de plantation, les mesures contre les mauvaises herbes, les ravageurs et les maladies, l'approche CEP promeut une agriculture saine et durable (Braima, 2000)36.

En somme, la FAO et d'autres organismes d'appui au développement tels que le PNUD ont introduit l'approche champ école paysan, considérée comme une approche permettant de répondre aux problèmes des paysans, dans la mesure où elle favorise la participation des paysans au processus d'observation, d'analyse et de prise de décisions.

1.4.2. Formulation du problème de la recherche

Pays sahélien enclavé, le Niger s'étend sur 1.267.000 km2. Les trois quarts de cette superficie sont situés dans la zone sahélo saharienne, en désert chaud du Sahara. Il est limité au nord par l'Algérie et la Libye, à l'est par le Tchad, au sud par le Nigéria et le Bénin et à l'ouest par le Burkina Faso et le Mali. L'environnement naturel, austère, est marqué par un régime climatique caractérisé par une pluviométrie faible, variable dans l'espace et dans le temps, avec des températures élevées qui accentuent son aridité. Ce secteur agricole joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, la création d'emplois et constituent la principale source de revenus de la plupart de la population rurale (Ministère du Plan du Niger, 2016)37. Selon les services du ministère de l'agriculture et l'élevage, la campagne agricole de l'hivernage 2018 s'est soldée par un bilan céréalier brut prévisionnel excédentaire de 721.430 tonnes.

Toutefois, 2.694 villages déficitaires à plus de cinquante pourcent ont été enregistrés sur 12.464 villages agricoles du pays .38. En effet, l'agriculture nigérienne est de type extensif, c'est-à-dire, une agriculture basée sur l'augmentation des superficies. Les

36 Braima J. et al(2000).Lutte contre les ravageurs du manioc, Lagos, IITA, p.13

37 Ministère du Plan. (2016). Comptes Economiques de la Nations, Niamey, p.23.

38 Ministère de l'Agriculture et de l'élevage. (2019). Campagne agricole, Niamey, p.8.

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rendements restent encore faibles. Ainsi donc, la production agricole connaît de fortes variations en rapport avec la pluviométrie, ce qui a limité la croissance économique et affecté sa durabilité. En moyenne, les producteurs ressortent avec 456 kg/ha pour le mil, 357 kg/ha pour le sorgho, 1 348 kg/ha pour le riz paddy et 753 kg/ha pour le maïs en 201839. Cette faiblesse des rendements est en grande partie liée à la faible mécanisation agricole, à l'insuffisante disponibilité des semences améliorées et à leur utilisation relativement faible et d'autres facteurs techniques et sociaux. Le développement agricole doit faire face à des problèmes de fond : i) faible productivité des sols et du travail agricole ; ii) forte variation climatique iii) difficulté de la maîtrise de la gestion de l'espace rural ; iv) difficulté d'insertion professionnelle des nouvelles générations ;v) faible accès aux marchés internationaux. Face à ces problématiques, les modes d'apprentissages traditionnels agricoles ne parviennent plus à suivre les évolutions techniques modernes40.

Les défis relevés par l'agriculture doivent beaucoup aux rôles importants des services de vulgarisation agricoles qui ont fait le lien entre la recherche agricole, les agriculteurs et les communautés rurales pour assurer la diffusion des connaissances, des informations, et des technologies. Les efforts consentis ont permis à de nombreux pays d'améliorer leur production agricole ainsi que leur sécurité alimentaire. Il s'agissait alors de passer de l'agriculture traditionnelle, caractérisée par un faible volume d'échanges, à une agriculture fortement intégrée dans l'ensemble de l'économie. L'intervention des services de vulgarisation agricole était alors considérée comme l'un des facteurs sine qua non permettant de favoriser l'augmentation de la productivité agricole.

Cependant, les dispositifs de vulgarisation mis en oeuvre ont tout de même fait l'objet de critiques et n'ont malheureusement pas toujours permis d'atteindre les objectifs fixés. Ces approches ont faiblement impliqué les producteurs ruraux dans les différentes actions à entreprendre.

39 Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage. (2018). Etude diagnostique du dispositif de formation agricole et rural du Niger, Niamey, p.26.

40 Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage. (2018). Etude diagnostique du dispositif de formation agricole et rural du Niger, Niamey, p.26.

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Alors, le champ école paysan constitue une excellente approche de l'apprentissage participatif sur terrain. Il met l'accent sur l'observation, la discussion, l'analyse, la prise de décision collective, la présentation et la mise en oeuvre d'actions collectives et individuelles appropriées. Le champ école paysan permet d'améliorer la sécurité alimentaire et la génération de revenus et à donner aux paysans les moyens de trouver des solutions à leurs problèmes.

Au Niger, la mise en oeuvre des champs écoles a commencé en 2000 avec le Projet Niébé Afrique PRONAF et ensuite par la FAO en 2004 sur les spéculations agricoles (mil, arachide, niébé) pour la gestion intégrée de fertilité des sols avec l'appui du Projet Intrants « Promotion de l'Utilisation Intrants Agricoles par les Organisations des Producteurs » financé par la Belgique, en mettant un accent particulier sur les liens étroits entre l'apprentissage, les activités génératrices de revenu et les boutiques d'intrant41. Dans le département de Diffa, la CRA et le ProDAF ont signé une convention pour la mise en oeuvre des champs écoles paysans, comme approche participative de la vulgarisation agricole. Ainsi, compte tenu des échecs de plusieurs approches de la vulgarisation agricole par l'absence totale de la communication participative entre toutes les parties prenantes dans leur élaboration et contrairement à l'approche CEP. Alors, nous avons jugé utile, d'analyser cette contribution de la communication participative dans le CEP mis en oeuvre par la CRA. En effet, ceci nous permettra d'étudier l'efficacité de cette approche pour l'adoption des nouvelles techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé) dans ledit département. C'est pourquoi, il est important de poser quelques questions de recherche.

1.4.3. Questions de recherche

Dans le cadre de cette recherche, nous poserons la question principale :

? En quoi le champ école paysan mis en oeuvre par la Chambre Régionale d' Agriculture de Diffa peut-il contribuer à l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé) dans le département de Diffa ?

41 Ministère de l'agriculture et de l'élevage. (2004). Guide pratique du facilitateur champs école paysans, Niamey, p.8.

Pour la bonne conduite de notre travail de recherche, il s'avère nécessaire pour nous de nous appuyer sur des questions secondaires :

> Quel est le degré de participation des apprenants dans le processus de mise en oeuvre du champ école paysan ?

> Quel est le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux activités du champ école paysan ?

> Quel est le taux d'adoption des techniques et pratiques de cultures pluviales

agricoles par les apprenants suite aux activités du champ école paysan ?

1.4.4. Objectifs de recherche

L'objectif principal de cette recherche, est d'étudier l'efficacité du champ école paysan mis en oeuvre par la CRA, afin de dégager sa contribution dans l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé) dans le département de Diffa.

Pour bien accomplir cette recherche, nous avons fixé les objectifs secondaires suivants:

> Mesurer le degré de participation des apprenants dans le processus de mise en oeuvre du champ école paysan;

> Identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux activités du champ école paysan;

> Evaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles de cultures

pluviales par les apprenants suite aux activités du champ école paysan.

1.4.5. Hypothèses de recherche

Dans le cadre de notre étude nous reformulons l'hypothèse principale de recherche :

> Le champ école paysan mis en oeuvre par la Chambre Régionale d'Agriculture a contribué à l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.

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Les hypothèses secondaires sont :

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? Les apprenants ont participé à un degré élevé dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du CEP ;

? Le niveau de connaissance des apprenants est hautement amélioré sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux activités du CEP ;

? Les apprenants ont adopté les techniques et pratiques agricoles sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales à un taux élevé suite aux activités du CEP.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote