CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTÉRATURE
Ce chapitre s'emploie à définir quelques
concepts rattachés à la pauvreté et à une revue des
différentes contributions ayant donné une certaine place à
la considération de la pauvreté au niveau des Etats. Au premier
plan, sera présentée d'une façon chronologique
l'apparition des approches de pauvreté. Au second plan, seront
définis des notions que nous jugeons importantes à être
comprises pour le lecteur. Si les approches sur la pauvreté existent en
nombre assez limité, les procédés de calcul sont, quant
à eux, nombreux. Ainsi, nous avons sélectionné quelques
méthodes de calcul rattachées aux différentes approches.
Nous présenterons dans cette partie quelques travaux portant sur la
pauvreté.
I. CADRE D'ANALYSE DE LA PAUVRETÉ
Dans cette partie, il s'agira de discuter des
différentes approches et des mesures de la
pauvreté.
I.1. L'approche Welfariste
Dans cette approche, le bien-être économique est
exclusivement lié à la notion de ressources monétaires.
L'école Welfariste demeure la plus usitée des écoles de
pensée de la pauvreté. Cette approche est qualifiée
généralement d'unidimensionnelle du fait qu'elle se conceptualise
autour d'un seul indicateur à caractère monétaire. En
effet, elle place la conceptualisation du bien-être dans l'espace de
l'utilité2. En effet, l'utilité est
considérée comme un synonyme du bonheur, de la satisfaction des
préférences et désirs, en tant que résumé
statistique du bien-être. Autrement dit, le bien-être est fonction
de l'utilité3 et cette dernière est une
représentation des préférences des individus. La
difficulté de quantification des préférences a
poussé à ce qu'elles soient implicitement
révélées par la demande des ménages pour les
différents biens ou en termes de pouvoir d'achat. Ainsi la formulation
de l'indicateur de niveau de vie repose sur le passage d'un niveau
d'utilité à celui de consommation correspondant ou du revenu.
Dans la pratique, le bien être des individus n'est pas facilement
identifiable car les préférences varient d'une personne à
une autre. Cette approche nous permet de tirer une première conclusion,
celle que les individus sont les seuls à savoir ce qui leur donne un
niveau de satisfaction élevé. Mais aussi une deuxième
conclusion tirée de la première selon laquelle l'État ne
doit pas intervenir dans l'économie. C'est-à-dire que ce qui doit
être produit, la façon dont on doit le produire et pour qui le
produire doivent être déterminés par les
préférences individuelles.
2(Ravallion, 1994)
3dont la satisfaction définit le niveau de bien
être à savoir le revenu ou la dépense de consommation [A.
Soliz et L. Alejandro (1999), Lachaud
(2000)].
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L'école Welfariste préconise des politiques
axées sur l'augmentation de la productivité, de l'emploi pour une
augmentation du revenu afin de réduire la pauvreté.
Dans la plupart des travaux, les méthodes utilitaristes
de détermination des seuils de pauvreté considèrent le
niveau total des dépenses, représenté par les
quantités de biens, comme une bonne approximation du niveau de vie
comparé au revenu qu'elle considère trop variable.
Ce que nous pouvons dire de cette école, c'est qu'elle
se base sur des travaux beaucoup plus centrés sur une documentation
objective et quantitative de la condition des pauvres que sur l'expression
véritable d'une définition du phénomène.
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