1.2. Revue théorique et empirique des travaux de
recherche antérieure
Cette partie du travail retrace les différentes
études ayant utilisé la MAP comme modèle d'analyse ainsi
que celles ayant abordé un thème comportant des termes se
rapportant à ceux nécessaires pour la réalisation des
objectifs du présent travail.
Patrick Lemaître et al. (2003) ont
réalisés un diagnostic global sur la filière anacarde au
Bénin. Cette étude a montré que le système de
culture le plus pratiqué est celui de la rotation. Pour quelques-uns les
plants d'anacarde sont mis en terre lorsque la terre a besoin d'être
laissé en jachère. Par contre, d'autre plantent les plants
d'anacardes avec un espacement de 10 à 14 cm qui leurs permet
d'associé d'autre culture tels que le coton, l'igname, favorisant ainsi
l'entretient des plantations et de régler le problème de
disponibilité de terre. De même pour la production, la
méthode la plus connue et utilisée par les producteurs est le
semis direct. Cette méthode présente d'avantage d'être
rapide mais présente beaucoup d'inconvénients liées au
levé des plantes, la vigueur et l'enracinement. Il est a
démontré que les plants issus de semis direct sont plus sujet
d'attaque parasitaire du fait de leurs fragilités congénitale
(semence non sélectionné) et ont des rendements bas. Dès
lors la méthode recommandée est celle des plants issus des
pépinières et semence sélectionnée. Il a
été aussi souligné qu'il n'existe pas de maladie
endémique touchant l'anacarde du Bénin comme dans les autres pays
de l'Afrique de l'est. Sur ceux, il n'y a pas de traitement fongicide ou
insecticide a réalisée et aucun engrais n'est prévu pour
l'anacarde. Ils ne concluent donc que l'anacardier du Bénin est
compétitif par rapport à ces concurrents africains en termes de
prix de revient de la noix.
Dans son mémoire présenté et soutenu en
vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies(DEA) en Economie
à l'Université Cheikh Anta Diop /FASEG de Dakar, MAMADOU Kara
Mboup (2004) nous montre que la filière arachide est compétitive
au niveau des prix. Il souligne que, si l'on ne considère que les prix,
cette filière peut redevenir le moteur
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& BELLO M. A. Ramzi
ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
de la croissance et relever le niveau de vie des
différents acteurs concernés. De plus, il suggère que pour
que cette filière soit véritablement compétitive des
ruptures radicales doivent être opérés tant au niveau
organisationnel qu'opérationnel.
En analysant la compétitivité de l'anacarde au
Bénin à l'aide de la MAP, Oloukoï L. et Adégbola Y.P.
(2007) ont montré que les systèmes de production, de
commercialisation et de transformation de la filière anacarde sont tous
compétitifs ; et que les systèmes de production les plus
compétitifs sont ceux utilisant les plantules issues de sélection
des semences améliorées comme mode de semi de l'anacarde. Selon
cette même étude, avec le système de transformation, la
compétitivité de cette filière se trouve plus
améliorée tandis que, le système de commercialisation,
dans son organisation ne favorise pas les producteurs. Cette étude
suggère que toute politique de diversification orientée vers le
développement de la filière anacarde sera bénéfique
pour les acteurs concernés et pour la nation. Cette politique devra
surtout viser à amener les producteurs à pratiquer les
systèmes de production les plus compétitifs et à
résorber les divergences d'intérêts observées entre
les producteurs qui sont les plus grands perdants et les commerçants.
Alain SOGLO et Edouard ASSOGBA (2009) ont fait une
étude sur la compétitivité de la filière anacarde
au Bénin rapport final basé sur les informations documentaires
récentes disponibles dans les projets et structures d'appui à la
filière noix de cajou au Bénin collectées en
décembre 2008. Cette étude nous renseigne que les principaux
atouts de la filière pour le Bénin sont la qualité
organoleptique (arôme) des amandes et le taux de transformation en amande
(KOR) proche ou légèrement au-dessus de la moyenne
ouest-africaine. De même, le Bénin produit au plus 40.000 tonne de
noix brutes par an, provenant principalement de la région du centre et
du nord. L'offre béninoise pour le marché international est
dominée par l'exportation de noix brutes (95% de la production). Le
faible rendement des arbres (moins de 350 Kg par hectare) dû à des
plantations trop touffues ne recevant pas d'engrais chimique limite la
compétitivité de ce secteur. Le non définition d'exigences
de qualité des noix lors de la fixation des prixplanchers et les
modalités de collecte des noix brutes ne favorisent pas
l'amélioration qualitative de la production. Le secteur de la
transformation est très réduit. Il comprend une seule
unité de transformation en amandes blanches de 1.500 tonnes de noix
brutes par an dont la taille et la maîtrise de la qualité en
production répondent partiellement aux exigences du marché
international. Ainsi, il est à conclure que beaucoup d'imperfection
restent à pourvoir pour l'amélioration de la
compétitivité de cette filière.
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& BELLO M. A. Ramzi
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ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
La fiche d'anacarde réalisée par
APIEx-Bénin (2016) révèle que la noix de cajou du
Bénin présente plusieurs avantages comparatifs par rapport
à la qualité, le gout, le prix, le climat et la
variété. De même, il souligne que la noix de cajou du
Bénin demeure le meilleur et le plus prisé sur les marchés
devant ceux des autres concurrents. Ainsi, il en conclut donc que la noix de
cajou du Bénin est compétitive et défie toute
concurrence.
Mandiaye Diagne(2016), dans son étude sur la
compétitivité du riz en Afrique de l'Ouest (conférence
IPAR, 12-14 Janvier 2016) a montré que tous les pays ont une
rentabilité financière positive suivant les différents
écologies, que la filière contribue à la croissance
économique du pays avec une rentabilité économique
positive, ainsi que la positivité de la moyenne des transfert net qui
stipule que les acteurs de la filière reçoivent un
supplément de rémunération sous forme de subvention
implicite de la part des agents de l'économie. De même, le
coefficient de protection nominal et effectif sont tous positive
accompagné d'un CRI inférieur à l'unité. Sur la
base de ces résultats, il en conclut que la filière riz est bien
compétitive en Afrique de l'Ouest.
Diwara et al (novembre 2011), dans « Etude sur la
compétitivité du riz local en Guinée » à
l'aide de le MAP a montré que le riz local apparait compétitif et
contribue de manière significative à relever le défi de
sécurité alimentaire. De même, le dysfonctionnement
structurel au niveau des zones de production (circuit de commercialisation,
inaccessibilité des zones de production, difficultés
d'accès au financement des campagnes) et une concurrence accrue du riz
importé sont cité comme cause d'atténuation de cette
compétitivité.
Adegbola et al. (2002) ont étudié la
compétitivité de la filière riz du Bénin. Ils
concluent que tous les systèmes à base de riziculture
irriguée ainsi que les bas-fonds aménagés ont un avantage
comparatif dans la production du riz pour concurrencer les importations du riz
dans la zone de production. De même il est important de noter que pour
les bas-fonds non aménagés, seuls la production rizicole du
Centre puis celle du Nord utilisant l'engrais chimique et ou la traction
animale sont compétitifs. Les études de sensibilité ont
montré que pour améliorer la compétitivité de la
riziculture béninoise, des actions doivent être concentrées
autour de l'amélioration du rendement à la ferme et des
conditions de transformation du paddy. On devra aussi encourager
l'aménagement des voies de déserte rurale et l'organisation des
producteurs afin de faciliter l'approvisionnement en intrant et l'accès
au crédit à faible taux d'intérêt. Toutefois,
l'irrigation, l'aménagement des bas-fonds et les semences
améliorées constituent les
ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
variables qui influencent positivement la
compétitivité du riz au Bénin et susceptibles de lui
confère un avantage comparatif pour concurrencer le riz
importé.
Houndékon (1996) a étudié la
compétitivité du riz dans le Nord-Bénin avec la Matrice
d'Analyse des politiques (MAP). Dans tous les systèmes qu'il a
identifiés, seuls ceux irrigués et de bas-fonds non
aménagés ont un avantage comparatif à produire le riz pour
concurrencer les importations dans leur zone. Il ressort aussi de ses analyses
que la production de riz est rentable dans tous les systèmes et le
système irrigué permet aux paysans de réaliser le profit
le plus élevé à l'hectare dans le cas où le
dispositif d'irrigation fonctionnerait correctement. En comparant le riz aux
autres cultures de la zone, il a aussi montré que ce système
irrigué est financièrement plus rentable. Cette étude n'a
pas prédit l'avantage qu'aurais les systèmes de production
adoptant des nouvelles variétés telle que l'IR841 en ce qui
concerne l'amélioration du rendement.
Dans un article de revue scientifique de Adanguidi (2012),
élaboré en 2012, portant pour sujet compétitivité
de la production cotonnière au Benin, à l'aide de la MAP, nous
montre que l'analyse des effets de politiques de l'état a fait ressortir
une absence de protection du marché national du coton. Malgré que
cette filière soit compétitive on note aussi les prix du produit
et celui des intrants qui sont implicitement taxé comme l'atteste le
coefficient de protection effective. De même l'étude de
sensibilité a montré qu'une augmentation substantielle du prix
FOB du coton influence positivement la rentabilité financière et
économique du coton dans les différentes zones agro
écologiques.
Stéphanie Desmas (2005), dans son mémoire de fin
d'études, Diplôme d'Agronomie Approfondie (DAA) a l'Institut
d'Agronomique Méditerranéen de Montpelier portant sur l'analyse
comparative de compétitivité : le cas de la filière tomate
dans le contexte euroméditerranéen nous montre que l'étude
comparative de la compétitivité de la filière tomate de
part et d'autre de la méditerranéen met évidence de
meilleures capacités structurelles en France et au Pays-Bas et des
coûts de revient inférieurs en Espagne et au Maroc.
Aquilas F. et al (2013) ont utilisés la MAP pour faire
une étude de la compétitivité de la chaine de valeur
ajoutée crevette fraiche et crevette fumée du Bénin. Il
ressort de cette étude que les différents systèmes sont
rentables et que les deux chaines de valeurs sont compétitives. Mais la
chaine de valeur crevette fumée vers le marché régional
est plus rentable que la chaine de valeur crevette fraiche pour le
marché Européen. Ils concluent alors que tout politique de
relance de
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& BELLO M. A. Ramzi
ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
l'exportation des crevettes sera bénéfique pour
les acteurs concernés et pour la nation. Cette politique devra
développer l'aquaculture des crevettes vue d'améliorer la
compétitivité vis-àvis des grands pays exportateurs des
crevettes vers les marchés Américain, Européen et Japonais
afin de concurrencer ces derniers.
EHINNOU K. Ignace & OHIN A. Mathieu (2017), pour
l'obtention de la licence a la FASEG /UP option Économie Agricole ont
fait une analyse de la compétitivité du maïs dans la commune
de Parakou à l'aide de la MAP. Les résultats issus de cette
analyse nous renseignent que la rentabilité (économique comme
financière) des différents maillons de la filière est
positive suivi d'un CRI inférieur à l'unité. L'analyse
d'une part des transformateurs et par la suite des commerçants sur la
filière nous montre aussi que sans les transformateurs (producteurs et
commerçant) la CRI de la filière est inférieur la CRI de
la filière excluant les commerçants (producteurs et
transformateurs). Sur ceux ils en déduisent que la filière est
économique et financièrement rentable pour tous les acteurs de la
chaine et confère de même un avantage comparatif aussi bien aux
différents acteurs qu'a l'ensemble des acteurs. De même, ces
résultats de la sensibilité nous montrent que la filière
est plus compétitive lorsqu'on exclut les transformateurs. Ils concluent
alors que la filière prise globalement est compétitive et dispose
d'avantage comparatif même si les différents acteurs de la chaine
ne bénéficient pas d'une incitation positive pour expansé
la filière. Ils suggèrent une organisation de la filière
en générale pour l'amélioration de la rentabilité
des acteurs surtouts les producteurs qui sont les plus perdants.
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