Paragraphe 2 Méthodologie de recherche
La plupart des données utilisées dans cette
étude sont des données primaires obtenues par enquête
basé sur la méthode aléatoire simple.
2.1. Méthode de collette et données
collectés. 2.1.1. Méthode de collette
-Echantillonnage
Il concerne les producteurs les commerçants et les
transformateurs. Un échantillonnage basé sur la méthode
aléatoire simple a été fait sur les différents
acteurs de la filière. Une enquête de
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& BELLO M. A. Ramzi
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ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
donnée a été réalisée selon
la disponibilité des différents acteurs lors de notre recherche
sur le terrain. Soit un totale de 122 enquêtés avec 112
producteurs, 8 commerçants et 2 transformateurs.
-Producteurs
Au niveau des producteurs, l'enquête s'est
déroulée dans six (6) village de la commune de Parakou, soit un
total de cent douze producteurs avec 112 femmes et 100 hommes. Une rencontre
avec ces derniers a été possible grâce à une
formation organisée par Benin caju et déroulée par un
membre du conseil communal de l'ATDA-4, à l'issu du quelle nous avons pu
prendre contact avec les producteurs dans les différentes zones. Par
ailleurs, la superficie emblavée des producteurs enquêtés
est comprise entre 0,5 ha et 16 ha avec un rendement, moyen de
411,5269461 kg /ha. Ce qui est conforme au résultat de
la recherche du PADA-FA et Bénin cajou qui souligne que le rendement
moyen est compris entre 400 et 600 kilogramme à l'hectare (PADA-FA et
Bénin cajou). Le questionnaire utilisé pour recueillir les
informations auprès des producteurs est présenté en
annexe. Le tableau 1 ci-dessous montre la répartition des
différents producteurs enquêté en fonction de leurs milieux
et selon le sexe.
Tableau 1 : Répartition des
producteurs enquêté
Arrondissement
|
Village ou quartier de ville
|
Effectifs
|
H
|
F
|
1er Arrondissement
|
TOUROU 4
|
22
|
0
|
2em Arrondissement
|
KOROBOUROU
|
24
|
5
|
GOUNIN BAKA
|
19
|
6
|
GOUNIN 1
|
24
|
1
|
3e Arrondissement
|
DANKPARAROU
|
7
|
0
|
NIKKI KPEROU
|
4
|
0
|
SOUS TOTAL
|
100
|
12
|
TOTAL
|
112
|
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LA COMMUNE DE PARAKOU
-Commerçants
Sur la base du bureau de la Fédération Nationale
des Acheteurs de Produit Agricole et Tropical (FENAPAT-Borgou) et de
quelques-uns rencontré sur le terrain, un totale de huit (8)
commerçants résidents à Parakou ont été
questionnés et enregistrés.
-Transformateurs
Les unités de transformation sont rares au
Bénin. Par le biais du Conseil National des Transformateurs de
Cajou(CNTC), deux transformateurs ont étés identifier et
enregistré.
-Mode d'accès à la terre
Pour la plus parts de tous les producteurs l'acquisition de la
terre est soit par don ou par héritage. Ceci étant, le coût
économique de la terre est considéré nul dans
l'étude.
-Matériel de travaux champêtres
Les instruments très souvent utilisés par les
producteurs en générales sont des instruments rudimentaires tels
que les houes, la daba, le coupe- coupe la hache. L'usage de ces instruments
fait appel exclusivement à l'énergie humaine donc à
beaucoup d'investissement alors que le capital fixe mis en exploitation dans
l'agriculture en générale est quasiment insignifiant.
-Main d'oeuvre
Les mains d'oeuvres familiales et salariées (soit
contractuelle ou occasionnelle) sont les principales formes de main d'oeuvre
dont font usage les producteurs pour les activités agricoles notamment
dans la production de l'anacarde. La main d'oeuvres familiale, très
largement exploitée par les producteurs surtout les activités de
sarclage et de récolte, sont constituées des épouses et
des enfants en âge de travailler dans les champs du producteur. Quant
à la main d'oeuvre payante, elle est peu utilisée et
généralement pour les activités agricoles plus exigeantes
en grand dépliement d'énergie telle que le défrichage, le
pare feu, l'élagage. Les mains-d'oeuvre ont été
évaluées en nombre d'homme-jours par hectare. Le temps mis pour
chaque activité est estimé en homme-jour par hectare. Pour la
main-d'oeuvre familiale et l'entraide, le coût qui leur a
été affecté est un coût d'opportunité.
L'effectif total (ET) des travailleurs en Equivalent-Homme est donné par
la formule suivante :
ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
ET = (nombre d'hommes) + 0,75 * (nombre de
femmes) + 0,50 * (nombre d'enfant de 6 à 14 ans).
Pour la conversion en homme-jour (hj), nous avons
multiplié ET par la durée totale (Td) de l'opération (en
heures) divisée par 8. Nous avons considéré comme une
unité de travail, équivalente à un homme-jour, le travail
qu'aurait accompli pendant une journée (de 08 heures) un manoeuvre
normal, payé à la tâche. La formule peut s'écrire
:
EThj = ET (Td/8)
- Division de travail
En matière d'entretien et de récolte dans les
exploitations d'anacarde, il est remarqué une division de travail en
fonction l'âge et selon le sexe des producteurs. Les femmes en plus de
leurs activités domestiques, elles s'ajoutent aux enfants pour les
récoltes, rapprochement et les activités post récoltes
(transport, stockage, commercialisation) pour leurs maries (chef du foyer).
2.1.2. Données collectées
Plusieurs types d'informations ont été
collectés auprès des différentes catégories
d'acteurs. Pour les données primaires, un questionnaire structuré
a été conçu et administré aux différentes
catégories d'acteurs de la filière à raison d'un
questionnaire par catégorie d'acteurs. Les enquêtes par
questionnaire ont été conduites sous la supervision du formateur.
Ainsi, au niveau de la production, les données collectées sont
relatives au rendement, la main-d'oeuvre, le prix de vente, la quantité,
le coût et la durée de vie du petit outillage (houe, coupe-coupe,
hache), le coût d'aménagement. Au stade transformation, les
données collectées portent sur le rendement à la
transformation, le prix d'achat de l'anacarde et de vente du produit
dérivé, le coût de transformation, les équipements,
la main-d'oeuvre, le coût de transport. Sur le plan commercial les
informations sont collectées sur les taxes et droits de marchés,
la perte dû au stockage, de transport et de manutention, les prix, les
équipements. On a aussi recueilli des données sur l'âge, le
sexe, la situation matrimoniale, le niveau d'éducation, la taille du
ménage, le nombre d'années d'expérience, l'accès ou
non au crédit, les techniques et pratiques agricoles de
l'enquêté ; ce qui nous permettra de voir les variables
socioéconomiques qui influencent l'activité de chaque acteur et
qui peuvent éventuellement agir sur son efficacité et par
conséquent sur la compétitivité de la filière
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ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
2-2. Méthodologie d'analyse
Pour l'analyse de la compétitivité de l'anacarde
au Bénin, la méthode de la matrice d'analyse des politiques (MAP)
de Monke et Pearson 1989, qui est un outil largement utilisé dans
plusieurs domaines a été retenu. Selon Lançon (2000), la
MAP est un outil de représentation d'un système de production
simple ou complexe reposant sur les constructions de compte de production des
agents représentatifs du système dans deux système de prix
à savoir les prix de marches et les prix de référence. Les
prix de marches ou prix financiers sont les prix auxquelles le payant
achète ou vend. Donc, les prix privés incluent les effets de
toutes les interventions de la politique, subvention direct et indirect,
impôt et taxe, et les plusieurs autre formes de distorsion du
marché (Staal et Shapiro, 1994). Les prix de référence
sont des prix qui prévaudraient en absence de toutes distorsions et
imperfection sur les marchés des intrants et des produits. Pour les
biens échangeable, leurs prix de référence est le prix
paritaire qui est évalué avec le prix international et au lieu
d'utilisation .Par exemple, le prix paritaire à l'importation des biens
est sa valeur CAF plus les couts d'approche (sans taxe et subvention) pour
acheminer les marchandise jusqu'à la ferme alors que le prix de la
parité de l'exportation d'un produit est son prix FOB moins les couts
d'approche (sans taxe et subvention) pour amener ce produit a la
frontière pour l'exportation. La MAP permet d'examiner toutes les
conséquences des politiques sur les revenus et les couts de production
agricole (Monke et Pearson, 1989). Le tableau suivant, trace une
représentation synthétique de le MAP.
Tableau 2: Représentation
schématique de la MAP
|
Produit
|
Coûts
|
Profit
|
Intrant
échangeable
|
Intrant non
échangeable
|
Prix du marché
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Prix de
référence
|
E
|
F
|
G
|
H
|
Divergence
|
I
|
J
|
K
|
L
|
Source : Adapté de Monke et Pearson (1989)
Une MAP théorique a deux caractéristiques
distinctes : la classification ou désagrégation des coûts
dans leurs composantes échangeables non échangeable, et
l'évaluation de revenus, coûts et avantages en utilisant les prix
du marché (privé) et les prix de références
(sociaux) (Yao,
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ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
1997). Les intrants échangeables incluent les biens qui
peuvent être échangées sur le marché international,
par exemple les engrais et les machines agricoles. Les intrants non
échangeables sont des facteurs principalement domestiques qui ne sont
pas échangés sur le marché international, le travail par
exemple. Cependant, la plut part des intrants sont un mélange de
composants échangeable et non échangeables.
Les 11 indicateurs clés que relève la MAP sont
présentées dans le tableau suivant : Tableau
3 : les indicateurs d'analyse
Rentabilité Financière
|
D= (A-B-C)
|
Ratio Coût-Bénéfice Financier
|
C/ (A-B)
|
Rentabilité Economique
|
H=E-F-G
|
Coût en Ressources Intérieures
|
G/(E-F)
|
Ratio Coût-Bénéfice Economique
|
(F+G)/E
|
Transfert
|
L=I-J-K
|
Coefficient Protection Nominale
|
A /E
|
Coefficient Protection Effective
|
(A-B)/(E-F)
|
Coefficient de Rentabilité
|
D/H
|
Taux de subvention Producteur
|
L/E
|
Equivalence subvention producteur
|
L/A
|
Source : Monke et Pearson 1986
Les plus sollicités d'entre eux par l'étude sont
:
Le ratio du coût en ressource intérieure
: (CRI=G / (E-F)) mesure l'efficacité du système au prix
de référence. C'est l'indicateur le plus utilisé pour
évaluer si un système productif a un avantage comparatif. Ainsi,
si le CRI<1, le système étudié a un avantage comparatif
dans la mesure où il utilise moins de facteurs de production plus qu'il
génère de valeur ajoutée. Un tel système permet
d'économiser des devises. Un CRI>1 indique au contraire que le
système étudié utilise plus de ressources
intérieures (travail, capital) qu'il ne génère de valeur
ajoutée. Si le CRI=1, la balance économique ne réalise pas
de gain ou ne protège pas les échanges extérieurs à
travers la production domestique. Les autres indicateurs sont des indicateurs
d'incitation.
Le ratio du coût des facteurs ou ratio
Coût-Bénéfice financier : (CBF) est une mesure
directe de la motivation des producteurs à produire une
spéculation. Ce ratio reflète la compétitivité ou
l'efficacité du système de production au prix du marché.
Calculé aux prix effectivement en vigueur pour les agents, ce ratio
indique un profit privé s'il est inférieur à 1 (Fabre,
1994).
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ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
Le coefficient de protection nominale : (CPNp
= A / E) pour les produits et (CPNIE= B / F) pour les intrants
échangeables, mesure le rapport de la valeur entre les produits ou
intrants au prix du marché et au prix de référence. Un
CPN>1 indique que les produits (ou les intrants échangeables) sont
subventionnés. Si le CPN<1, les produits (ou les intrants
échangeables) sont taxés.
Le coefficient de protection effective :
(CPE) est une mesure agrégée du taux de protection du
système productif prenant en compte simultanément les effets des
distorsions sur le marché des produits et sur celui des intrants
échangeables.
Le taux de subvention : (TS) correspond
à la somme des transferts rapportée à la valeur de la
protection au prix de référence. Il permet de mesurer l'ampleur
du degré de subvention ou de taxation dont bénéficie ou
pâti le système productif considéré.
L'équivalent de la subvention à la
production (ESP) : est le transfert net (en pourcentage du revenu
social) induit par l'effet combiné des distorsions, des imperfections de
marché et de l'existence d'externalité au profit du producteur.
C'est le tarif équivaut d'une subvention (ou taxe) qu'il faut appliquer
pour permettre au producteur de maintenir son profit au même niveau si on
venait à éliminer les distorsions, les imperfections du
marché et les externalités.
Les méthodes d'interprétations statistiques sont
aussi utilisées.
2.3. Détermination du prix privé et du prix
social et classification des biens 2.3.1. Détermination du prix
privé et du prix social
Le principe de l'analyse par les prix de
référence est de corriger les distorsions (divergence domestique
et divergence à la frontière), à l'aide des prix
comptables appliqués dans le cadre d'un calcul théorique et de
faire apparaître les écarts entre les comptes ainsi
reconstitués et les comptes financiers réels des agents (comptes
individuels ou comptes consolidés globaux). Une fois établis les
comptes de la filière, deux grandes étapes sont à
considérer : l'analyse d'efficacité qui repose essentiellement
sur une valorisation des facteurs de production et des biens et services
produits aux prix de parité internationaux, l'analyse aux prix sociaux
qui intègre l'estimation de l'impact sur la consommation et
l'épargne des revenus distribués, ainsi que les objectifs
politiques de répartition des revenus. En dehors du calcul des prix de
parité à l'import ou à l'export, les principaux autres
modes de conversion des prix existants en prix de
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ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
référence sont basés sur le coût
d'opportunité, la productivité marginale des facteurs et la
disposition à payer des consommateurs.
Les prix des biens et services consommés ou produits
par la filière : sont valorisés à leurs prix de
parité (à l'importation ou à l'exportation selon qu'il
s'agit d'intrants ou de produit directement ou bien reconstitués de
façon analogue à partir de leurs composantes (qui apparaissent
dans les comptes de production-exploitation)), en éliminant tous les
transferts, en rectifiant le coût des facteurs non échangeables
incorporés à la valeur globale. Le choix des prix de
parité repose sur la constatation communément partagée
que, pour la plupart des biens et services, les prix internationaux
reflètent le mieux le prix d'efficacité, car les échanges
avec l'étranger offrent généralement la meilleure
possibilité alternative.
Pour l'exportation de l'anacarde, nous avons calculé le
prix paritaire à l'exportation au niveau du commerçant. Le prix
FOB-Cotonou a servi de base à la déduction des autres coûts
(transport, frais financiers, taxes etc.).
Prix de parité export = Prix FOB - Coût
d'acheminement
2.3.2. Classification des biens
Il est possible de distinguer : biens ou services
internationalement échangés ou pouvant faire l'objet
d'échanges internationaux : ils sont valorisés au prix du
marché international à leur point d'entrée ou de sortie du
pays. On ajuste ensuite ce prix en fonction des coûts
nécessaires
(valorisés en prix de référence)
d'acheminement et de transformation existant entre le «point
frontière» et le point de production ou d'utilisation ; biens et
services qui font indirectement l'objet d'échanges internationaux: leur
valeur est décomposée selon leur compte de productionexploitation
en éléments échangeables (intrants importés ou qui
pourraient l'être) et non échangeables ; biens et services non
échangeables: les biens et services ne pouvant faire l'objet
d'échanges internationaux (tels que la terre) sont évalués
selon leur valeur marginale de production s'il s'agit de facteurs de
production, et selon le critère de la «disposition à
payer» des consommateurs s'il s'agit de biens et services finaux. (FAO
Août 2005). Le tableau 4 suivant récapitule les biens selon leurs
types (échangeable ou non échangeable).
ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LA COMMUNE DE PARAKOU
Tableau 4 : Classifications des biens
Maillon
|
Bien échangeable
|
Bien non échangeable
|
Production
|
Semence, noix
d'acajou, pomme
|
Terre, mains d'oeuvre et capital
|
Commercialisation
|
Noix de cajou, emballage
|
Mains d'oeuvre et capital
|
Transformation
|
Amende, CNSL, emballage
|
Mains d'oeuvre et capital
|
Source : les auteurs 2018
Les inputs intermédiaires regroupent les biens qui
contiennent aussi bien des facteurs échangeables que des facteurs
non-échangeables. Il s'agit notamment des équipements ou engins
agricoles (petit outillage). Ces derniers comprennent, entre autres, la houe,
le coupecoupe, la daba, la hache, etc. Les coefficients de décomposition
pour ces coûts fixes sont identiques à ceux de Lançon
(2000) à savoir 0,4 pour la main d'oeuvre non qualifiée, 0,10
pour le coût en capital et 0,50 pour les intrants échangeables.
|