1.3. Le constat
Nous faisons face depuis plusieurs années à une
augmentation considérable des maladies chroniques et à un
vieillissement de la population. Ces différentes évolutions ont
permis au pouvoir public de repenser notre système de santé.
Ainsi nous assistons à l'émergence de nouveau concept comme les
parcours, la coordination ou encore l'exercice coordonné.
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Cette émergence s'accompagne également de
nouvelles organisations sur les soins de premier recours et de
l'évolution des réseaux de santé.
Les professionnels sont donc dans l'obligation de s'adapter
depuis une quinzaine d'année ; Parfois, les organisations mises en place
pour faciliter le lien ville-hôpital et la continuité des soins
alourdissent considérablement le système.
Si nous devions synthétiser ces vingt dernières
années de réforme, nous pourrions dire que les pouvoirs publics
ont eu pour objectif principal le maillage des professionnels du premier
recours en une entité mais aussi l'évolution des organisations
d'appui extra hospitalières afin de répondre à la
complexité des différentes prises en charge.
Ceci étant, devant l'ensemble de ces réformes,
comment se comporte le terrain face à toutes ces nouvelles organisations
?
Nous avons vu au travers l'exemple du territoire de l'OUEST
Audois, que le premier recours s'est organisé pour répondre
à la spécificité du territoire.
En parallèle, les établissements de santé
se sont constitués en GHT dont une des principales actions est de
développer, de créer et/ou de renforcer l'axe filière et
parcours, en établissant un état des lieux des besoins des
filières existantes. Un deuxième axe tout aussi important est
d'assurer un parcours coordonné et cohérent des patients et des
résidents d'établissements médico-sociaux du territoire,
dans le cadre entre autre, des filières gériatriques, des
pathologies chroniques, en cancérologie et en soins palliatifs.
Une des priorités du GHT correspond à l'offre
existante du premier recours sur le territoire.
Nous pourrions supposer alors, que le GHT a impulsé
cette démarche sur le premier recours. Cependant, ce dernier voit le
jour en 2016 soit 15 ans après les principales organisations du premier
recours (ROADS et réseau de gérontologie).
Pouvons-nous alors affirmer que l'un des axes principal du GHT
trouve sa genèse dans les organisations existantes du premier recours
?
La coordination est mise en avant et soutenue sur les
organisations du premier recours, et plusieurs structures existent sur le
territoire pour coordonner les situations complexes et favoriser le maintien
à domicile.
Se pourrait-il que la multiplication de ce type d'organisation
n'entrave pas leur lisibilité ?
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D'autre part, est ce que le lien entre les acteurs hospitaliers
et ceux du premier recours est facilité puisqu'elle correspond à
une des priorités du GHT? Comment la coordination est-elle mise en place
? Les professionnels de santé hospitaliers connaissent-ils ces nouveaux
modes d'exercice ?
Savent-ils qui contacter dans le cadre d'une prise en charge
complexe ?
Est-ce que les organisations du premier recours sont
transposables dans un établissement de soins ?
Devant l'évolution du cadre législatif,
l'organisation et la pluralité des acteurs du premier recours,
l'hospitalo-centrisme qui perdure sur les établissements de santé
et la continuité des soins qui semble difficile à maintenir lors
d'un retour à domicile, nous pouvons nous demander alors, comment
impulser une démarche de coordination dans les établissements de
santé ?
Nous pourrions même aller plus loin puisque nous savons
que les acteurs du premier recours ont été soutenus et ont su
s'organiser pour impulser une démarche de coordination, et ainsi se
questionner dans ce sens :
Comment impulser une démarche de
coordination avec les professionnels du premier recours au sein d'un Centre
Hospitalier ?
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