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Le rôle de la société civile et de la barza intercommunautaire du sud-kivu dans la transformation des conflicts intercommunautaires : cas des conflicts entre les babembe et les banyamulenge à fizi


par Bonheur Kyalangalilwa
Université Catholique de Bukavu  - Licence/ bac +5 2020
  

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INTRODUCTION

1. CONTEXTE

Les conflits intra et intercommunautaires paraissent à nos jours étroitement liés au quotidien de la population Sud-Kivutienne en particulier et de toute la République Démocratique du Congo en générale.

Il s'observe actuellement dans plusieurs territoires de la RDC, des conflits intercommunautaires intenses, se manifestant généralement par des formes de violence de tout genre, marquées par la volonté des belligérants d'anéantir l'adversaire en face, comme c'est le cas actuellement à Yumbi dans l'ancienne province de Bandundu et la nouvelle province de Maindombe où des violents combats interethniques ont opposé durant plusieurs mois la communauté Batende et la communauté Banunu suite à la gestion de cette nouvelle province issue du découpage territorial, avec comme conséquences des tueries, des déplacements massifs de la population, des pillages et incendies des villages, la non-organisation des élections dans ce contrait, etc.; c'est également le cas en Ituri dans l'ancienne province orientale où des violents conflits intercommunautaires opposent pendant des années les communautés Hema et Lendu au tour de l'identité.

Au Sud-Kivu, ces conflits opposent depuis l'époque coloniale dans la partie Sud-Est de la province les présumés « non-originaires » (Barundi, Banyamulenge) aux présumés « originaires » avec toutes les conséquences humanitaires, sociales, économiques, sécuritaires, culturelles y relatives, contribuant ainsi au sous-développement de ces milieux affectés par les conflits.

C'est dans ce contexte que le présent travail vient analyser le rôle joué par la Société Civile et la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans la transformation des conflits intercommunautaires entre les Babembe et les Banyamulenge à Fizi.

2. PROBLEMATIQUE

Les conflits intercommunautaires émergent depuis ces six dernières décennies en République Démocratique du Congo, géopolitiquement ils vont du Nord (entre les éleveurs Mbororo et les populations autochtones) au Sud (entre les bantous et les Twa), et de l'Est (entre les populations autochtones et allochtones au Nord et Sud-Kivu, entre les Hema et les Lendu en Ituri) à l'Ouest ( entre les Batende et les Banunu au Bandundu, les Mbundu dia kongo au Kongo central), en passant par le centre (avec les KamwinaNsapu). Ces conflits intercommunautaires se manifestent par des violents combats intercommunautaires à la suite des quels s'enregistrent des dégâts humains, culturels et matériels importants.

Dans un contexte un peu plus global, Baptiste (1998) montre que, « les conflits intercommunautaires violents font partie des principales caractéristiques de la fin du 20iéme siècle. De ce fait, il dénombre entre les années 1945 et 1975 plus de 161 conflits communautaires dans le monde dont 65 internationaux parmi lesquels, les conflits intra-étatiques étaient donc les plus nombreux. Il poursuit dans ce sens en montrant que les conflits actuels dans le monde sont d'origine ethnique, se traduisent fréquemment par des violentes guerres civiles, et ont provoqué le déplacement de près de 100 millions d'êtres humains devenus des réfugiés dans leur propre pays.»1(*)

Revenant sur la problématique des conflits intercommunautaires dans la province du Sud-Kivu, l'ONG internationaleSearchFor Common Ground, montre que « Compte tenu de la fragilité et des tendances de conflits violents, de l'opportunité et de la faisabilité de transformer les conflits et de consolider la paix, l'une des premières zones pertinentes pour l'analyse des conflits intercommunautaires dans la province du Sud-Kivu est celle des « Hauts Plateaux de Mwenga- Plaine de la Ruzizi ».2(*)

Les conflits intercommunautaires qui secouent la partie Sud-Est de la province du Sud-Kivu opposent essentiellement dans (i) la plaine de la Ruzizi « Les Bafulero/Bafuliru, considérés comme la communauté « autochtone » représentant environ 80% de la population de la plaine de la Ruzizi contre les Barundi, d'origine burundaise, représentant 20%. Les Barundi se sont installés dans la zone pendant la première moitié du XIXème siècle, et les Bafulero sont arrivés à la fin du XIXème siècle. Le conflit le plus récurrent dans cette chefferie est entre ces deux communautés. » 3(*), dans (ii) les hauts plateaux de Fizi et Mwenga la communauté « autochtone », les Babembe, contre les Banyamulenge qui sont des Tutsis, d'origines rwandaise et burundaise. Les Banyamulenge se trouvent également dans les Hauts plateaux d'Uvira et de Fizi et constituent une communauté relativement petite, estimée entre 50 000 et 400 000 personnes. Les premiers Banyamulenge sont arrivés dans les Hauts plateaux de Minembwe et d'Itombwe en plusieurs vagues pendant le XIXème siècle.»4(*)

Revenant sur le bilan de ces conflits dans les hauts plateaux du Sud-Kivu, le rapport du 10 août 2020 du BCNUDH en RDC donne une projection du bilan colossal de cette crise en documentant « la destruction d'au moins 95 villages, 128 décès dû à des exécutions sommaires et extrajudiciaires, 47 victimes de violences sexuelles, et le pillage et l'abattage de milliers de têtes de bétail. Cette violence a conduit à une situation humanitaire désastreuse, avec plus de 110000 personnes déplacées.»5(*)

De la portée des conflits intercommunautaires, B. Muchukiwa et M. Kasagwe, notent que, « Les conflits intercommunautaires sont des synonymes des conflits de pouvoir coutumier. Tous deux ont les mêmes racines qui les escaladent après la colonisation belge. Ils opposent les ethnies dénommées Babembe, Bavira, Bafuliiru, Banyindu, Banyamulenge et Batwa sur un fond identitaire dans les moyens et les hauts plateaux des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira dans la Province du Sud-Kivu. Certains auteurs situent ces conflits identitaires à l'époque coloniale. D'autres, par contre, réfutent cette version et s'accordent que les conflits intercommunautaires sont nés avec la fragilité des Etats en Afrique après la colonisation. »6(*)

Cela étant, la cohabitation entre ces différentes communautés est toujours traversée par des luttes de positionnement fondées principalement sur des faits/événements antérieurs liés à des enjeux politiques et économiques, se traduisant par des épisodes cycliques de violences. Ces violences ont généralement pour soubassement des antagonismes individuels et des problèmes liées à la gestion de la transhumance.7(*)

En ce qui concerne les natures et l'enracinement de ces conflits dans le chef des Babembe et de Banyamulenge, Muchukiwa et M.Kasagwe, reviennent en soulignant que, « ces conflits trouvent des explications dans les antécédents historiques et dans la spécialisation économique qui s'accentue par la compétition entre l'agriculture, l'élevage et l'exploitation artisanale des minerais. Les populations dites autochtones pratiquent dans l'ensemble l'agriculture. En revanche, les populations dites allochtones pratiquent l'élevage de gros bétail. Par ailleurs, les Banyamulenge dénoncent la discrimination et réclament la création de nouvelles entités territoriales et administratives pour corriger les irrégularités créées par les colonisateurs belges.Cette thèse n'est pas acceptée par les groupes ethniques autochtones, d'où la persistance des conflits intercommunautaires dans les territoires de Fizi, Mwenga et Uvira, dans les moyens et les hauts plateaux d'Itombwe. »8(*), Ce qui prouve à suffisance que, au-delà de l'identité, le foncier et la transhumance restent des enjeux de taille dans la dynamique de ces conflits intercommunautaire, ce qui explique la complexité de ce conflit.

Préoccupé par la dimension identitaire dans la dynamique de ces conflits intercommunautaires à Fizi, Pole Institute,trouve quant à ce que, « la Communauté Bembe quasi majoritaire en territoire de Fizi, dans sa perception continue à penser que la communauté Banyamulenge a un plan d'expansion politique, un plan régional ayant ses racines à partir du Rwanda et de l'Ouganda. Selon cette perception ce plan pour se matérialiser partirait de l'érection du territoire de Minembwe, avec comme alliés les Babuyu et les Babwari. »9(*) Et selon Pole Institute, cette perception est soutenue et entretenue par des leaders intellectuels de la communauté au pays et à l'étranger. Par contre, la communauté Banyamulenge pense que les attaquer sur l'angle de la transhumance c'est les affaiblir de manière ciblée, c'est affecter leur source principale de l'économie des ménages, ce qui leur parait inacceptable. Cette position est soutenue par des leaders intellectuels de la communauté au pays et à l'étranger.

Ces conflits revêtent une dimension ethnique car« la plupart des agriculteurs sont membres des communautés « autochtones » tandis que les éleveurs sont majoritairement d'origine rwandaise et burundaise, ce qui constitue une source de tension très importante dans la zone. Souvent, les conflits de pouvoir ou fonciers sont envenimés par l'élément ethnique. Ils en deviennent plus graves, explosifs et la cohabitation pacifique devient aussi de plus en plus difficile.»10(*)

Inscrits dans le long terme, les conflits opposant les communautés de Fizi et Uvira constituent des cas exemplaires de sociétés fragilisées et recourant régulièrement à la violence comme mode de revendication. Cette violence s'illustre particulièrement par la persistance de nombreux « groupes armés » dont certains se présentent comme « porteurs de revendications communautaires ». C'est en ce sens que Life and Peace et al. Affirment que, « La présence de ces milices met en exergue un criant déficit de cohabitation entre les communautés locales déjà déchirées par des conflits complexes au tour de l'identité, de la gestion foncière et de l'exercice des droits politiques. »11(*)

Ainsi donc, suite à cette insécurité récurrente les passants commencent à éviter le tronçon Minembwe-Itombwe et préfèrent prendre la voie de la brousse à cinq heures de marche de Minembwe àMulima parce que couverte par cinq barrières payantes de FARDC et de PNC soit 500 FC par passant.12(*)

Pour OCHA, la crise dans la région de Fizi et Itombwe a commencé en février 2019. L'événement déclencheur de la crise semble être des actes de violences ou d'agression sexuelle perpétrés sur une femme Bafuliru au début de février 2019 par des présumés miliciens Banyamulenge. Cet incident a été à l'origine de la montée des tensions communautaires qui ont finalement basculé en des affrontements entre les communautés par milices interposées.13(*)

Cette crise latente non négligeable passe souvent inédite dans la plupart des concertations locales consacrées à la recherche de la paix sociale et à l'établissement de la cohésion intercommunautaire.14(*)

La recherche des solutions à cet important problème intercommunautaire a été à la base de plusieurs initiatives, qui jusqu'ici ont manifesté un déficit important dans la conception, la mise en oeuvre et le suivi, impliquant souvent les acteurs étatiques, non-étatiques, les leaders des communautés locales et à un niveau moyen des acteurs de la société civile, mais ce pendant comme parties prenantes oubliant le rôle important qu'ils peuvent jouer comme tierce partie dans la transformation de ces conflits.

Pour ce faire, International Crisis Group trouve que, le conflit dans la plaine de la Ruzizi n'a pas manqué de « faiseurs de paix » qui ont été inefficaces pour des raisons diverses, dont la principale est le manque de connaissance du milieu et des enjeux locaux. 15(*)

De ce fait, plusieurs processus de dialogue ont été amorcés pour aborder ces conflits ; c'est le cas : du dialogue intercommunautaire organisé en février 2010 à Baraka par la MONUC et l'Association « LubungaLwilonji » sous la participation de plus de 200 représentants des communautés en conflits (allochtones et autochtones)16(*) ; du dialogue social entre les Babembe et les Banyamulenge du Sud-Kivu organisé à Uvira, le 10 novembre 2016 entre les leaders locaux et les chefs coutumiers, les chefs de secteurs, les acteurs de la société civile, les députés provinciaux d'Uvira et de Fizi et les autorités territoriales et administratives, sous la facilitation de la MONUSCO17(*);du pré-dialogue intercommunautaire entre les leaders de Fizi vivant à Bukavu, organisé à Bukavu du 03 au 04 juin 2019 par la Société Civile du Sud-Kivu et laBarza intercommunautaire sur la cohabitation pacifique entre les communautés de Fizi18(*) ; du dialogue intercommunautaire pour la sécurité et la paix dans les Hauts Plateaux d'Uvira, Fizi et Mwenga, à Uvira le 25 juin 2019, organisé par l'ONG International Alert avec les représentants des communautés en conflit, les autorités locales et Etatiques et la société civile.19(*)

A côté de ces initiatives, plusieurs autres approches de transformations de ces conflits peuvent être répertoriées axées sur les interventions communautaires des ONG ; pour ce faire, des organisations et associations non gouvernementales, liées aux sages des communautés initient des dialogues entre ces communautés pour tenter de pacifier cette zone et assurer une cohabitation aisée.20(*)

Compte tenu de l'ampleur que prenait cette question tant dans le chef du pouvoir en place et des théoriciens et praticiens de ce domaine, des solutions ont émergé de partout pour tenter d'y faire face :

C'est le cas du législateur congolais qui d'après B. Muchukiwa et M. Kasagwe,propose de les résoudre par la création d'une commission consultative qui serait installée aux niveaux du ministère national des affaires coutumières, de la province, de la chefferie ou du secteur. Le ministre national en charge des affaires coutumières, le gouverneur de province, le chef de chefferie ou de secteur y seraient des médiateurs attitrés qui doivront s'appuyer sur les administrateurs des territoires, les chefs de groupements ou de villages pour le règlement des conflits de pouvoir coutumier.21(*)

International Crisis Group, de sa part, trouve que, la réduction des communautés à leurs représentants officiels est une des causes de l'échec des initiatives de paix. Les actions de promotion de la paix et de dialogue intercommunautaire doivent non seulement viser les notables et autorités coutumières mais aussi inclure les niveaux inférieurs d'autorité, c'est-à-dire les leaders d'opinion, dirigeants informels et meneurs locaux. Toute reprise des discussions intercommunautaires devrait être plus inclusive.22(*)

Revenant sur la nécessité de la participation des acteurs de la société civile dans ce processus,Pole Institute trouve que toute action de stabilisation doit par définition établir la confiance entre les différents acteurs et renforcer les capacités des acteurs locaux qui seuls peuvent assurer la pérennité de l'action. Il s'ensuit que la stabilisation en RDC ne peut se faire de façon durable et efficace sans la participation de tous les acteurs-clé, notamment la société civile basée dans les différentes zones de stabilisation.23(*)

Ainsi développée, la question des conflits intercommunautaires entre les Babembe et les Banyamulenge gravite autour de 4 facteurs principaux, dont : l'identité, la transhumance, le foncier et la nationalité controversée. A ceux-ci s'ajoute une multitude d'autres facteurs qu'il convient d'analyser et d'intégrer dans une approche holistique de transformation de ces conflits en vue d'aboutir à une paix durable.

La persistance de ces conflits et l'inefficacité des mécanismes disponibles pour leur transformation plongent ces communautés dans un cycle de violence réciproque causant beaucoup de dégâts de part et d'autres, ce qui constitue un problème important auquel la présente recherche va se focaliser.

Cela étant, dans le but de comprendre le rôle de la société civile et de la Barza intercommunautaire dans la transformation des conflits intercommunautaires entre les Babembe et les Banyamulenge à Fizi, la présente recherche va s'articuler autour des questions suivantes :

ü Quels sont les acteurs indirects (invisibles) qui alimentent les conflits intercommunautaires à Fizi ?

ü Quel rôle joue la société civile du Sud-Kivu et la Barza intercommunautaire dans la résolution de ces conflits ?

ü Aux quelles limites se sont heurtées les stratégies (approches) de transformation des conflits précédentes dans la mise en oeuvre et le suivi de leurs solutions ?

3. BUT ET OBJECTIFS

3.1. But de la recherche

Le but de la présente recherche est de comprendre ce conflit et d'expliquer l'impact de l'intervention de la société civile et de la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans la résolution des conflits intercommunautaires entre Babembe et Banyamulenge à Fizi.

3.2. Objectifs

Le présent travail de recherche poursuit la réalisation des trois objectifs particuliers :

ü Celui de dresser un aperçu général sur les conflits intercommunautaires à Fizi, et sur les facteurs et les acteurs indirects des conflits intercommunautaires à Fizi ;

ü Celui de comprendre le rôle joué par le bureau de coordination de la société civile et la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans la transformation des conflits entre les Banyamulenge et les Babembe à Fizi ;

ü Celui de comprendre et expliquer les limites des approches précédentes de transformation des conflits intercommunautairesentre la communauté Banyamulenge etla communauté Babembe à Fizi.

4. HYPOTHESES DU TRAVAIL

Etant de manière générale une réponse provisoire à une question posée, conformément à la situation problématisée ci-haut, les hypothèses suivantes peuvent être adaptées à nos questions :

ü Parmi les acteurs indirects dans ces conflits on trouverait : certains politiciens, les leaders religieux, les leaders de la diaspora, les dirigeants de pays voisins, les officiers de la police et des forces armées de la RDC et des pays voisins, la MONUSCO, les ONGs, etc.

ü Dans la résolution des conflits intercommunautaires au Sud-Kivu, la société civile et la Barza intercommunautaires du Sud-Kivu joueraient trois principaux rôles : (i) lorsqu'elles participent comme tierce partie (facilitateurs, médiateur, arbitre, etc.) elles accompagnent les parties en toute neutralité àtrouver des solutions durables à leurs problèmes en vue de se réconcilier ; (ii) lorsqu'elles y participent en tant parties prenantes aux conflits, elles jouent le rôle de la défense des intérêts communautaires ; (iii) lorsqu'elles participent en tant que observateur, ellesjouent un rôle très passif se limitant seulement à des propositions et l'observation de la bonne marche du processus.

ü Les différentes approches de transformation et de résolution des conflits développées comme réponse aux conflits intercommunautaires à Fizi se serraient heurtées à un certain nombre des limites parmi lesquelles : le manque de la volonté pour mettre en pratique les accords et conventions signés, la manipulation des membres de la communauté et desleaders communautaires de base par les acteurs politiques nationaux et de la diaspora, les problèmes récurrents d'insécurités perpétrées par les groupes armés dont les intérêts sont menacés par le rétablissement de la paix, l'absence de l'autorité de l'Etat et l'insuffisances des éléments des forces de sécurité, le manque des moyens financier pour mettre en oeuvre ces politiques, etc.

5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

5.1. Choix du sujet

Le présent travail porte sur : « Le rôle de la société civile et de la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans la transformation des conflits intercommunautaires : Cas des conflits entre les Babembe et les Banyamulenge à Fizi»

Ce choix trouve sa justification et sa pertinence dans la pérennité de la rupture du lien social entre les communautés dites autochtones à Fizi et la communauté dite allochtone, à la suite de laquelle les violences intercommunautaires trouvent leur place, et dont les mécanismes mis en place pour faire face à cette situation se trouvent dépassés.

5.2. Intérêt du sujet

a. Sur le plan théoriqueou scientifique

Cette étude va apporter un plus sur les supports d'analyse déjà existants dans le domaine d'étude de paix et des conflits pouvant servir aux futurs chercheurs de base d'analyse dans le cadre d'action ou de mise en place des actions en vue de participer à la transformation sociale des sociétés en conflit.

b. Sur le plan pratique ou social

Ce travail constitue un outil d'appui et d'orientation des actions des populations et des acteurs sociaux de paix en vue de la transformation positive de leur milieu, de leur environnement social, de leur relation et de leurs attitudes.

6. DELIMITATION DU SUJET

6.1. Délimitation spatiale

Notre sujet s'est intéressé ici à l'analyse du rôle joué par le Bureau de coordination de lasociété civile et la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans les conflits entre les Babembe et les Banyamulenge en se focalisant plus sur le territoire de Fizi.

6.2. Délimitation temporelle

Notre étude va s'intéresser aux faits ayant marqué les conflits qui ont opposé la communauté Banyamulenge à la communauté Babembe depuis 1996 jusqu'à nos jours.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Ce travail est subdivisé en quatre principaux chapitres mis à part son introduction et sa conclusion :

* 1 Jean Baptiste Bonabucya, 1998, « Ethnicité et conflit ethnique, approche théorique : En perspective de l'analyse du conflit Rwandais », Genève, juillet, mémoire de licence

* 2Search For Common Ground,« Analyse de conflit et évaluation des besoins en stabilisation - hauts plateaux de Mwenga et plaine de la Ruzizi », 2014, p4

* 3Ibid, p6

* 4Ibid, p6

* 5 Judith Verweijen, « Pourquoi la violence dans les hauts plateaux du Sud-Kivu n'est pas « ethnique » (et autres idées reçues sur la crise) »,Kivu Security Tracker, 2020 Disponible en ligne sur «  https://blog.kivusecurity.org/fr/pourquoi-la-violence-dans-les-hauts-plateaux-du-sud-kivu-nest-pas-ethnique-et-autres-idees-recues-sur-la-crise/ »

* 6B. Muchukiwa et M. Kasagwe, « Conflits dans les moyens et hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira : modus operandi des acteurs et crise politique régionale en perspective », Bukavu, 2019, p2 disponible en ligne sur «  https://www.isdrbukavu.ac.cd/recherche/publication/»

* 7 Inter-cluster Régional du Sud-Kivu et OCHA, « Plan de réponses stratégique et opérationnel face à l'impact humanitaire de la crise conflit intercommunautaire dans les Moyens et Hauts Plateaux de Fizi et Mwenga », Bukavu, 2019, p2

* 8B. Muchukiwa et M. Kasagwe, op. cit., p7

* 9 Pole Institute, « Analyses croisées de conflits à l'est de la République Démocratique du Congo », Goma, 2017, p13

* 10B. Muchukiwa et M. Kasagwe, op. cit., p13

* 11Life and Peace et al.,« Au-delà des groupes armés, conflits locaux et connexions sous-régionales : l'exemple de Fizi et Uvira (Sud-Kivu, RDC) », Bukavu, éd. Série des Grands lacs, 2011, p13

* 12 Pole Institute, op. cit., p16

* 13Inter-cluster Régional du Sud-Kivu et OCHA,op. cit., p1

* 14B. Muchukiwa et M. Kasagwe, op. cit., p3

* 15 International Crisis Group, « Comprendre les conflits dans l'est du Congo (I) : la plaine de la Ruzizi », Brussels, Rapport Afrique de Crisis Group N°206, 23 juillet 2013, p26

* 16 Bulletin quotidien d'information de l'Organisation des Nations Unies en RDC, N°265 du 23 Février 2010

* 17 https://monusco.unmissions.org/la-monusco-facilite-la-cohabitation-pacifique-et-le-dialogue-social-entre-babembe-et-banyamulenge

* 18 https://lessentielrdc.info/sud-kivu-le-pre-dialogue-inter-communautaire-entre-les-leaders-de-fizi-fixe-au-03-juin-procain/

* 19 https://www.politico.cd/actualité/2019/06/25/sud-kivu-le-dialogue-intercommunautaire-pour-la-securite-et-la-paix-dans-les-hauts-plateaux-duvira-fizi-et-mwenga-a-ouvert-ses-portes-ce-mardi.html/44070/

* 20 Rémy Murhula, « une idée du conflit entre les Banyamulenge et les autres populations des territoires d'Uvira et Fizi », 2019 disponible en ligne sur www.sociétécivile.cd/node/5014

* 21B. Muchukiwa et M. Kasagwe, op. cit., p4

* 22 International Crisis Group, op. cit., p21

* 23 Pole Institute, op. cit., p3

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