REPUBLIQUE TUNISIENNE
Ministère de la Jeunesse et des
Sports
Ministère de l'Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
Université de la Manouba
Institut Supérieur du Sport et de l'Education
Physique de Ksar-Saïd
Mémoire
Pour l'obtention du mastère professionnelle en
STAPS Option : Entrainement et préparation physique
TITRE
L'effet de l'entraînement de la force avec
périodisation linéaire sur l'amélioration de la force
maximale, de la vitesse, de l'agilité et de la puissance des membres
inférieurs chez les jeunes footballeurs.
Présenté par : Ben Slimène Ramzi
Sous la direction de : Dr. elLoumi mohamed
Année universitaire : 2013 / 2014
Ben Slimène Ram fi
Je remercie en premier lieu mon honorable
encadreur, Dr. Elloumi Mohamed .
Je le remercie tout particulièrement pour
m'avoir non seulement dirigé et orienté tout au long de ce
travail, de ses conseils pertinents et de son savoir, mais surtout
pour m'avoir donné goût et initié à la recherche
scientifique par sa rigueur et ses précieuses réflexions. Ses
qualités scientifiques et humaines, son encouragement et ses
remarques ont largement contribué à l'aboutissement de ce
mémoire.
Je tiens également à exprimer toute
ma gratitude et reconnaissance à mon cher ami et collègue
Tounsi Mohamed pour m'avoir mis sur la bonne voie, pour
leurs précieux conseils, pour leurs bienveillance et gentillesse et
qui me représente l'exemple à suivre.
Je souhaiterai également remercier mon ami
Amri Aymen pour l'aide précieuse qu'il m'a apporté pour la
réalisation de ce mémoire en particulier au niveau
de l'analyse statistique.
Mes remerciements s'adressent également au
membres de jury qui m'ont fait l'honneur de juger ce modeste travail.
Veillez bien trouver ici l'expression de mon estime et de ma profonde
gratitude.
Je désire remercier
énormément les professeurs de l'ISSEP de Ksar Said, qui ont
contribué sincèrement à ma formation.
Finalement, je remercie les joueurs de la
catégorie U18 du club africain et tous ceux qui m'ont aidé de
près et de loin à la réalisation de ce
mémoire.
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Ben Slimène Ramzi
SOmmAIRe
Dédicace Page 1
Remerciement Page 2
Sommaire Page 3
Liste des figures Page 7
Liste des tableaux Page 8
Liste des graphiques Page 9
Liste des abréviations Page 10
I- Introduction Page 11
1. But de la recherche Page 13
2. Problématique Page 14
3. Hypothèse Page 14
II- Revue de la littérature
Page 15
1. Analyse de l'activité du football Page
15
2. La force Page 17
2.1. Structure générale du muscle squelettique
Page 18
2.2. Les différents types de fibres Page
21
2.3. Les différents modes de contraction Page
22
2.3.1. Le travail isométrique Page
22
2.3.2. Le travail concentrique Page 23
2.3.3. Le travail excentrique Page 23
2.3.4. Le travail pliométrique Page
24
2.3.5. Synthèse Page 24
2.4. Le calcul de répétition maximale (RM)
Page 25
2.5. Les différents types de force: Page
26
2.5.1. La force maximale Page 26
2013-2014 Page 2
Ben Slimène Ramzi
2.5.2. La force vitesse Page 26
2.5.3. La force endurance Page 27
2.6. Les différents objectifs Page
27
2.6.1. Le gain d'endurance Page 27
2.6.2. Le gain de volume Page 28
2.6.3. Le gain de force maximale Page 29
2.6.3.1 Les méthodes de développement de la
force maximale Page 31
2.6.3.1.1. Méthode des efforts maximaux Page
32
2.6.3.1.2. Méthode des efforts
répétés Page 32
2.6.3.1.3. Méthode des efforts dynamiques Page
33
2.6.3.1.4. Méthode de la pyramide Page
34
2.6.3.1.5. Méthode d'électrostimulation
Page 34
2.6.4. Le gain de puissance Page 35
2.6.5. Synthèse Page 37
2.7. La force en football Page 37
2.8. La force chez l' adolescent (2ème phase
pubertaire) Page 40
3. La périodisation Page 41
3.1.Définition Page 41
3.2.La périodisation linéaire Page
42
III- Méthodologie de la
recherche Page 44
1. Rappel du but de la recherche, de la
problématique et de l'hypothèse: Page 44
1.1. Buts de la recherche : Page 44
1.2. Problématique Page 44
1.3. Hypothèses Page 45
2. Sujets Page 45
3. Protocole expérimentale Page 46
4. Mesures anthropométriques Page
47
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Ben Slimène Ramzi
5. Les tests physiques Page 48
5.1. L'évaluation de la condition physique au soccer
Page 48
5.1.1. Tests de vitesse Page 49
5.1.2. Squat jump, Counter mouvement jump et Drop jump
Page 49
5.1.3. Test de 1RM Page 50
5.1.4. Tests d'agilité sans et avec ballon Page
51
5.1.4.1. Test d'agilité de 15m (Mujika 2007)
Page 51
5.1.4.1.1. Sans ballon Page 51
5.1.4.1.2. Avec ballon Page 52
6. Plan d'entrainement Page 52
7. Méthodes statistiques Page 54
7.1. La moyenne arithmétique Page
54
7.2. La variance Page 54
7.3. L'écart type Page 54
7.4. La valeur minimale et maximale Page
54
7.5. Les moyennes de progression Page 55
IV- Résultats Page
56
1. Présentation des résultats des deux
groupes dans les différents tests Page 56
2. Variations des résultats en pourcentages
chez les deux groupes Page 58
V- Discussion Page 61
1/ Effet de l'entrainement sur la force maximale Page
62
2/ Effet de l'entrainement sur la vitesse,
l'agilité et la détente verticale Page 63
2013-2014 Page 4
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VI- Conclusion Page 65
VII- Bibliographie Page
66
1/ Articles scientifiques Page 66
2/ Thèses, mémoires et ouvrages Page
70
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Ben Slimène Ramzi
Liste des figures
· Figure 1: Modèle
simplifié de deux sarcomères disposés en parallèle.
(Modifiée d'après Horowits et coll., 1989).
· Figure 2: Muscle relâché
(Modifiée d'après Huxley, 1954)
· Figure 3: Muscle contracté
(Modifiée d'après Huxley, 1954)
· Figure 4 : Recrutement des
différents types de fibres en fonction de la charge imposée.
(D'après Costill, 1980)
· Figure 5: Représentation
schématique du test d'agilité de 15 m (Mujika 2007)
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Liste des graphiques
· Graphique 1: Variations en
pourcentage des performances de la force maximale chez les deux groupes
· Graphique 2: Variations en
pourcentage des performances de la détente verticale chez les deux
groupes
· Graphique 3: Variations en
pourcentage des performances de la vitesse chez les deux groupes
· Graphique 4: Variations en
pourcentage des performances de l'agilité chez les deux groupes
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Liste des tableaux
· Tableau 1 : Demande
physique lors de la saison 2005/2006 de football de Ligue 1 .HI=Haute
Intensité (Dellal et al. 2010)
· Tableau 2 : Distance
couverte (m) aux différentes allures en fonction des postes pour des
joueurs internationaux, et nombre de sprint effectué, au cours d'un
match
· Tableau 3: Recommandations
pratiques pour l'entrainement de la force (Faigenbaum et al. 2009)
· Tableau 4: Recommandations
pratiques pour l'entrainement de la puissance (Faigenbaum et al. 2009)
· Tableau 5 : Synthèse
des modalités d'entraînement en fonction des objectifs
· Tableau 6: Modèle de
périodisation linéaire Fleck et Kramer (1997)
· Tableau7 :
Caractéristiques de la population
d'étude
· Tableau 8 : Equation de
Durnin et Womersley
· Tableau 9 : Programme
d'entrainement étalant sur 12 semaines.
· Tableau 10:
Répartition des exercices à chaque
séance d'entrainement.
· Tableau 11:
Performances de force maximale chez les deux groupes
· Tableau 12:
Performances de détente verticale chez les deux groupes
· Tableau 13: Performances de
vitesse chez les deux groupes
· Tableau 14: Performances
d'agilité chez les deux groupes
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Ben Slimène Ramzi
Liste des abréviations
G.Exp. = Groupe expérimental
G.Con. = Groupe de contrôle V
= Variance
P = Signification
RM = Répétition
maximale
SJ = Squat jump
CMJ = Counter mouvement jump
DJ = Drop jump Perf.
= Performance MB = Medecine-ball
Min = Minutes
IMC = Indice de masse corporelle
SEC = Seconde
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Ben Slimène Ramzi
I-INTRODUCTJON:
Le football est un sport qui connait sans cesse une
réputation de plus en plus populaire ayant un caractère presque
totalitariste par rapport aux autres sports. Il engendre par conséquent
une place sociale assez distinguée marquant la fierté et la vertu
des clubs et des nations.
Comme tout autre sport, le soccer n'est pas une science, mais
la science peut aider à améliorer la performance des joueurs
(Stolen et al. 2005). Sur les deux décennies
passées, le soccer a apparu comme le sport le plus populaire dans le
monde avec une augmentation significative de participation. Hommes, femmes et
enfants, avec différents niveaux d'expertise, pratiquent cette
activité. Une enquête faite par la Fédération
internationale des associations de football (FIFA) en 2006 a montré
qu'autour de 4 % de la population mondiale sont directement impliqués
soit comme, joueurs (265 millions), arbitres ou fonctionnaires
(Althoff et al. 2010).
En termes de science, le soccer a fait l'objet de plusieurs
recherches. Les spécialistes ont mené leurs études de
différents angles que ce soit sur terrain ou en dehors. Ils ont
étudié la performance au cour des matchs et aux
entraînements (Stolen et al, 2005 ; Bangsbo et al.
2006). Avec l 'évolution des pratiques suite aux nouvelles
méthodes d'entraînement, la science a été
incorporée à une mesure plus grande dans la planification et
l'exécution des entraînements (Bangsbo et
al.2006).
Les qualités techniques, tactiques et psychologiques
des joueurs sont dépendantes de leurs capacités physiques. Le
soccer est une activité qui implique autant des actions
aérobiques qu'anaérobiques. La demande physiologique
imposée aux joueurs pendant les matchs et les entraînements ont
fait le sujet de recherches des dernières décennies
(Osgnach et al. 2010). Le soccer moderne exige une
vaste gamme de demandes physiques sur les joueurs pendant le match.
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Ben Slimène Ramzi
Outre la puissance aérobie et la capacité
à supporter une haute utilisation fractionnaire de cette dernière
(Hoff et al. 2004 ), le joueur de soccer a besoin
d'une rapidité explosive et d'une vitesse de course décisive tant
dans la défense que dans l'attaque. Durant le match, le joueur
exécute en moyenne une distance de 0.35 km à la première
mi-temps et 0.30 km à la deuxième mi-temps en sprint
(Mohr et al.2003).
La puissance, la détente et l'agilité sont souvent
importantes dans les moments critiques du jeu. Canavan
(2004) mentionne que la puissance des membres
inférieurs, et en particulier la détente verticale, est
considérée comme un élément crucial pour la
performance athlétique. La force et la puissance partagent l'importance
avec l'endurance dans le soccer de haut niveau.
Il a été montré, au cours d'un match de
football, que le joueur ne fait pas uniquement beaucoup de course, mais aussi
réalise toutes sortes d'activités de force. En effet, il s'agit
d'un travail spécifique du football, comme les duels, les tacles
glissés, les sauts pour les coups de tête, les tirs, les passes,
les contrôles, les feintes...
Pour accomplir ce travail spécifique du FB, le joueur a
besoin d'une force musculaire au niveau du train supérieur (duels pour
récupérer le ballon, couverture, coup de tête,
rentrée de touche...), et du train inférieur (tacles, sauts,
tirs, passes...).
Il existe une relation entre la force musculaire et les
blessures. Les joueurs puissants présentent moins de blessures que les
joueurs peu solides.
L'entraînement de la force est aussi important pour la
prévention des blessures que pour la reproduction de blessures. Une
période prolongée d'inactivité, suite à une
blessure, affaiblit considérablement les muscles.
Le soccer est donc un sport complexe et la performance
dépend de plusieurs facteurs, tels que les facteurs psychologiques, la
technique des joueurs, la tactique de l'équipe et la forme
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physique. Dans notre étude, nous cherchons à
améliorer ce dernier aspect par le biais d'un entraînement de
force étalant sur 12 semaines avec périodisation
linéaire.
Depuis quelques décennies, la périodisation des
entraînements s'est imposée comme la manière la plus
efficace dans la gestion des entraînements, l'anticipation des
progrès (et donc l'observation des qualités limitant la
progression d'un athlète). (MATTHEW et al.
2011)
Néanmoins, à l'inverse d'une programmation non
périodisée, la rigueur dans la mise en place et
l'exécution des entraînements en cycle impose une vision à
long terme, pouvant engendrer une absence de progression que l'entraîneur
observe au dernier moment, créant un état d'urgence
préjudiciable aux performances.
La périodisation linéaire amène à
répéter sur des périodes plus ou moins longues des
entraînements travaillant les mêmes qualités avec une
augmentation de l'intensité parallèlement à la baisse du
volume. (MATTHEW et al. 2011).
Nous allons donc appliquer ce type de périodisation
dans un programme de force de 12 semaines et par la suite déterminer
leurs effets sur la performance physique du jeune footballeur.
1. But de la recherche :
Le but de cette étude était de déterminer
l'effet de l'entraînement de la force avec périodisation
linéaire sur l'amélioration de la force maximale, de la vitesse,
de l'agilité et de la puissance des membres inférieurs chez les
jeunes footballeurs.
On va aussi vérifier l'équation de
Wong et al. (2010) qui permet de faire la prédiction de
6RM du "leg press" à partir de 6RM de "back squat".
Vers la fin de notre étude on va comparer notre
étude qui repose sur la périodisation linéaire avec
d'autres études qui utilisent le même type de
périodisation.
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2. Problématique :
L'évolution des contraintes physiques du sport de haut
niveau a engendré des modifications de l'entrainement technique,
tactique et physique . Baboult et al. (2008)
Sur le plan physique, il n'est plus à démontrer
l'importance de la force et de son action sur le rendement du footballeur.
Cette amélioration est tributaire de plusieurs facteurs tel que
l'endurance musculaire, l'hypertrophie, la force maximale et la puissance.
Nous nous confrontons, suite à cette confirmation
à des interrogations majeures ;
" Est ce que les améliorations de la force maximale,
de la vitesse, de l'agilité et de la puissance des membres
inférieures chez le jeune footballeur ont plus ou moins
influencées par l'entrainement de la force en utilisant la
périodisation linéaire ? "
"Est ce que la durée de 12 semaines de travail de
force avec 3 semaines à chaque phase est réellement suffisante
pour assurer un bon développement des performances mesurées?"
3. Hypothèses :
- Les performances de la force maximale, de la vitesse, de
l'agilité et de la puissance des membres inférieurs du jeune
footballeur vont être très améliorées suite à
12 semaines d'entrainement de la force avec périodisation
linéaire.
- La durée de 12 semaine de travail de la force avec 3
semaines pour chaque phase (endurance musculaire, hypertrophie, force maximale
et puissance) est suffisante pour améliorer les performances
mesurées.
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II- REVUE DE LA LITTéRATURE:
1. Analyse de l'activité de
football:
L'analyse de l'activité physique du footballeur durant
un match, a été effectuée par de nombreux auteurs, ce qui
permet d'avoir une littérature scientifique assez riche sur ce sujet,
avec une forte croissance du nombre de publications au fil du temps.
Effectivement, de nombreux scientifiques se sont
intéressés à l'évaluation des implications
physiques et techniques au cours d'un match, et l'évolution des
technologies (cardiofréquencemètres, Global Positionning
System (GPS), systèmes d'analyse de mouvement tel que Amisco
ou ProZone, accéléromètres...) a permis de
créer des analyses de plus en plus fines et fiables au cours du
temps.
Nous nous concentrerons, lors de cette analyse de
l'activité, aux recherches les plus récentes, afin de coller au
plus près de l'effort physique du footballeur moderne. Effectivement,
bien que certaines analyses de l'activité aient débuté
dès les années 1950 (Winterbottom et al.1953)
le football est un sport en perpétuelle mutation, et cette
donnée doit être prise en compte afin d'actualiser de façon
permanente les techniques d'entrainement.
Ces analyses permettent aux staffs techniques d'orienter
l'entraînement au plus près des exigences des matchs, de la
réalité du terrain, et de spécifier et individualiser les
séances en fonction des exigences des différents postes
occupés sur le terrain (Jones et al. 2013)
Chaque joueur effectue, durant un match, une distance totale
comprise entre 8 000 et 13 000 mètres en moyenne (Dellal et
al.2010 , Clemente at al. 2013 , Dellal et al. 2011), la charge
aérobie lors d'un match est approximativement estimée à
75% de la VO2max, et le stress cardio-
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vasculaire provoqué par l'activité physique du
footballeur induit une fréquence cardiaque (FC) moyenne de l'ordre de 80
à 90% de la FCMax (Stølen et al.
2005).
Ces données trop générales
représentent des chiffres non exploitables dans l'entraînement de
par leur globalité. Ceci ne pourra servir que de tendance à
l'entraîneur, car ces données seront inutiles dans le calibrage
des séances.
Par conséquent, une analyse plus qualitative doit
être établie afin d'orienter plus précisément
l'entraînement. Les études récentes démontrent que
durant un match, l'activité des joueurs varie en fonction des postes de
jeu (Table 1& 2) (Dellal et al.2010 , Clemente at al. 2013 ,
Dellal et al. 2011 ) et des organisations technico-tactiques
inhérentes à la culture de chaque championnat
(Sarmento et al. 2011) et aux consignes de chaque
staff (Dellal et al. 2011 ).
Table 1. Demande physique lors de la saison
2005/2006 de football de Ligue 1 .HI=Haute Intensité (Dellal et al.
2010)
Table 2. Distance couverte (m) aux
différentes allures en fonction des postes pour des joueurs
internationaux, et nombre de sprint effectué, au cours d'un match
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Ben Slimène Ramzi
Ces tableaux nous démontrent une différence de
l'activité physique de chaque joueur en
fonction des postes. Nous notons effectivement que la distance
totale parcourue ainsi que les
distances totales effectuées en sprint et en course haute
intensité (HI) varient en fonction des
postes occupés.
Le match de football est composé aussi d'efforts explosifs
répétés. Ils représentent
5% de l'ensemble des efforts, mais
s'avèrent déterminants durant un match (sauts,
accélérations, freinages, changement de direction,
tirs, duels etc....).
On observe 150 à 200 actions individuelles
composées essentiellement en:
- 15 à 30 sauts
- 30 à 50 duels
- 10 à 15 tacles
De plus, lors d'un match de football, il y a entre 1000 et 1200
changements de directions et
d'allures avec une moyenne de 50 changements de direction par
joueur.
La durée moyenne des accélérations,
liées à ces changements de directions et d'allures, est
comprise entre 2 et 3 s (15 m).
Les actions décisives sont précédées
d'accélérations, de sprints, de sauts, de frappes et de
changements de directions.
Dès lors, la conclusion suivante s'impose: La force , la
vitesse, l'agilité et la détente verticale constituent des
qualités physiques primordiales pour la performance en football.
2. La force:
Selon Zatsiorsky (1966) , la force
est définie par "la capacité de l'homme de manifester par
l'effort musculaire certaines valeurs de force, de vaincre (avec
élongation ou raccourcissement du muscle), de maintenir (sans modifier
la longueur des muscles) ou bien de céder (avec la modification de la
longueur des muscles)."
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Ben Slimène Ramzi
Selon A.Lassoued (1984), "c'est la
possibilité de l'organisme de soulever, de transporter, de pousser ou de
tirer certains poids sur la base de contraction musculaire"
Selon Michel Pradet (1966), "En tant
que propriété humaine, la force est la faculté de vaincre
une résistance extérieure ou de s'y opposer grâce à
la contraction"
Ainsi la musculation peut être appliquée dans un
but de gain de force, de puissance, d'explosivité, d'endurance ou de
volume. En fonction de l'objectif du pratiquant et afin d'avoir une bonne
efficacité, le nombre de répétitions, la charge ou encore
la vitesse du mouvement sont autant de paramètres qui sont à
maîtriser Marsal & al. (2007). De plus,
différents modes de contraction existent, il faut donc choisir le ou les
modes contractiles qui s'appliquent le mieux à la situation. Afin de
faire le meilleur choix possible pour les joueurs, des connaissances sur les
effets de chacun de ces modes sont nécessaires.
2.1. Structure générale du muscle
squelettique:
L'élément fondamental du tissu musculaire
strié est la cellule musculaire squelettique, responsable des mouvements
volontaires et du maintien de la posture. Cette cellule est sous l'influence du
système nerveux central, mais c'est l'agencement des différentes
structures intracellulaires qui lui confère sa forme et sa fonction. La
cellule musculaire est caractérisée par une striation
transversale résultant de l'organisation axiale des myofibrilles qui
forment des unités répétitives, les sarcomères
(figure 1). Ceux-ci sont composés de filaments épais : la myosine
et de filaments fins : l'actine. Les filaments fins et épais sont
associés à d'autres protéines sarcomériques qui
soutiennent l'architecture du sarcomère. Parmi celles-ci la titine relie
le filament de myosine à la strie Z maintenant le bon centrage des
filaments d'actine et de myosine. Cette dernière jouerait un rôle
important dans l'élasticité de la fibre (en se
comportant comme un ressort de décompression). La
nébuline, de même longueur que le filament d'actine,
s'insère sur la strie Z et conditionne la longueur d'assemblage de
l'actine. La protéine Z et l'alpha-actinine sont aussi des
protéines constitutives importantes puisqu'elles
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Ben Slimène Ramzi
permettent d'accoler les filaments d'actine à la strie Z.
Enfin, la desmine assure la connexion des stries Z entre eux et donc la
stabilité de la structure de la fibre musculaire au niveau
latéral.
Figure 1. Modèle simplifié de deux
sarcomères disposés en parallèle. (Modifiée
d'après Horowits et al. 1989).
La contraction musculaire est permise grâce à
l'interaction entre les filaments. La
théorie qui prévaut actuellement pour expliquer
comment les muscles créent des tensions internes est celle dite "des
filaments glissants" développée par Hanson et Huxley
(1954). Elle stipule qu'une contraction musculaire de type
concentrique est réalisée par le raccourcissement des fibres
musculaires et résulte du glissement actif des filaments épais de
myosine entre les filaments fins d'actine. Ce glissement a d'abord
été mis en évidence par microscopie électronique.
Par la suite, des grossissements plus poussés ont confirmé les
premiers résultats comme le montre la figure 2 lors d'enregistrements
réalisés au cours d'une contraction en raccourcissement de
l'échantillon de fibres musculaires. C'est le degré de
recouvrement qui informera sur les possibilités de production de force
(nombres de ponts d'acto-myosine). Comme nous le verrons dans le chapitre
suivant, des relations entre les
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Ben Slimène Ramzi
grandeurs mécaniques ont pu être mises en
évidence en condition statique pour une longueur de fibre musculaire
donnée (relation force-longueur) ou un angle articulaire donné
(relation force-angle) ou en condition dynamique à une vitesse de
mouvement donnée (relation forcevitesse).
Figure 2. Muscle relâché
(Modifiée d'après Huxley, 1954)
Figure 3. Muscle contracté
(Modifiée d'après Huxley, 1954)
Le déplacement de la myosine sur l'actine est possible
grâce à la formation de liaisons
ou "ponts" formés entre ces deux molécules, en
suivant un processus cyclique. Une molécule d'ATP se fixe sur la
tête de myosine puis sera hydrolysée. Cette dernière va
fournir l'énergie nécessaire à la bascule des têtes
de myosine exerçant ainsi une traction sur les filaments fins pour les
faire glisser. La régulation de la contraction musculaire est
réalisée par une molécule associée à la
molécule d'actine, la tropomyosine qui au repos masque le site de la
liaison actine-myosine. La libération de ce site est sous l'influence
des ions calcium initialement contenus dans les citernes du réticulum
sarcoplasmique. L'influx nerveux, provoque une dépolarisation de la
membrane plasmique qui s'étend le long des membranes du système
tubulaire transverse. Cette dépolarisation va provoquer l'ouverture des
canaux calcique par l'intermédiaire du système
"dihydropyridine-ryanodine" entraînant la libération du calcium
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Ben Slimène Ramzi
qui active la contraction musculaire. La force
générée sera directement proportionnelle au nombre de
ponts d'actine-myosine formés (taux de recouvrement entre les deux
myofilaments), et selon la force extérieure qui s'oppose
à la tension ainsi générée, il y aura ou non
raccourcissement du muscle.
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