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Le crédit management à  l'ère du numérique.


par Elise-Esther TSOBGNY NGAMO
Ecole de Management Normandie - Master 2 Management Stratégique et Opérationnel  2019
  

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Chapitre 3 : Présentation des Résultats et Discussions

Comme nous l'avons vu précédemment, ce chapitre a pour finalité de parcourir les résultats collectés et analysés en vue d'une discussion cohérente. Nous développerons cette section en fonction du schéma crédit manager et digital, perception du digital dans les services financiers et commerciaux, ainsi que les améliorations constatées.

Nous avons constaté, sur la base de nos analyses des données terrain, que la présence d'outils digitaux dans les services commerciaux et financiers peut permettre d'accroître le taux de maîtrise du poste client et la culture du cash.

78% des grandes entreprises témoignent déjà ce fait, Aujourd'hui les outils technologiques prennent de plus en plus d'espace dans notre quotidien, que ce soit pour communiquer, travailler et même pour des activités de loisirs. En effet, plus de six personnes sur dix utilisent au quotidien au moins un outil lié aux nouvelles technologies. Le constat se fait aussi ressentir en entreprise par l'utilisation des sites e-commerce à 90%, analyse de document groupe NSG (2019), et surtout par l'utilisation des moyens de paiement virtuels en ligne, différents des anciens processus tel que les chèques et LCR.

MR Menu PDG, déclare « la digitalisation est en train d'impacter nos services de manière radicale, nous devons doubler des efforts pour s'adapter à l'ère du numérique, au risque de rater certaines opportunités, ou d'avoir du retard par rapport au concurrent ».

Sur la base des réponses collectées à l'aide de notre questionnaire, nous pouvons également affirmer que les entreprises sont de plus en plus attirées par les innovations technologiques, plus de 87 % des répondants affirment que la digitalisation du crédit management couplée à l'intelligence artificielle permet d'agir plus efficacement et plus en amont des problèmes de défaillances.

Mr GB pense que « l'utilisation des nouvelles technologies force les entreprises à changer leur façon de penser et leur model d'affaire, alors que MR VM quant à lui estime que l'utilisation des innovations doit se faire de manière contrôlée, avec un accompagnement de professionnel, et en prenant en compte des compétences humaines existantes.

Pour nous, ce phénomène de digitalisation apporte une vraie valeur ajoutée à la gestion des données en entreprise. Il est un appui pour le crédit manager dans le cadre de sa fonction, mais ne peut en aucun cas remplacer son rôle de négociateur et de partenaire d'affaire.

Nos analyses montrent que la culture du cash à travers la digitalisation, est en train de s'imposer sur la culture du développement du chiffre d'affaire. 70% des intervenants pensent que « vendre c'est bien mais être payé c'est mieux » le langage de prospection est désormais plus réel et transparent, les commerciaux se sentent engagés face aux promesses qu'ils peuvent donner aux clients, ceci devra coller avec les directives de ventes de l'entreprise qui est d'être payé.

Cela dit, le digital permet une ouverture sur les modes de gestion en entreprise. Nous pensons que les entreprises doivent investir dans les outils innovants pour suivre l'ère de la transformation numérique. Un exemple de simplification des tâches est l'application « Yes/No » de Ellisphère qui permet en renseignant le Siren de l'entreprise prospecté, d'obtenir en moins d'une minute, des données permettant au commercial de prendre la décision de conclure ou pas un contrat de collaboration.

Selon nos résultats la variable "gain de temps" a un impact fort sur l'activité du crédit manager. Celui-ci permet de dégager du temps pour traiter les tâches non transactionnelles telles que le suivi des dossiers mis en contentieux et toute la partie juridique tel que les redressements et liquidations judiciaires.

Nous sommes tous d'accord sur le fait que « l'automatisation de certaines tâches dites transactionnelles permettra, d'être plus réactif aux signaux d'alertes » esquisse Mme M.M DRH, même si parfois l'intervention humaine est encore nécessaire.

Oui, mais « trop de digitalisation pourrait conduire à la réduction du personnel ». Si celui-ci n'est pas suivi d'un accompagnement et si les compétences existantes ne sont pas reconnues et validées. Déclare V.M DSC

Plusieurs de nos interlocuteurs sont unanimes que la digitalisation est une bonne chose pour la gestion financière et commerciale, mais très peu sont prêts à changer complètement leurs outils de travail pour l'innovation. Les DSI ont des défis à relever, car certains services sont encore dépendants des anciens processus. De ce fait, nous pensons que la transformation digitale doit se faire progressivement en tenant compte de ses paramètres.

Un autre aspect à mettre en avant dans cette discussion est la diminution du taux d'impayé. Notons que sur la base d'une de nos hypothèses, l'impact de la digitalisation ne diminue pas le taux d'insolvabilité qui selon nous est dû à une économie fragile et un taux de croissance instable. Il est vrai que le digital permet de gérer les informations dans le but de créer un système de veille stratégique pour agir rapidement et réfuter les risques d'insolvabilité des clients, mais toutes ces actions limitent les risques mais ne garantissent pas à 100% le paiement de nos créances qui reste un défi récurrent.

Aujourd'hui, la technologie, permet d'élargir la palette d'actions de mise en place des réalisables. Prenons l'exemple du décloisonnement des services, la digitalisation est le meilleur moyen de gestion de flux d'informations entre les services en entreprise ; sans outil digital, il est clairement plus compliqué de faire circuler rapidement et efficacement l'information en temps réel, rendant ainsi son temps de traitement plus long.

Ceci étant il existe aussi les résistances au changement de certains collaborateurs qui ne rend pas cette tâche facile, mais au vu de l'enjeu pour les entreprises, nous sommes plutôt confiants de son évolution.

La prise de décision en fonction des résultats du Scoring est la variable la plus impactée positivement par la digitalisation des services commerciaux et financiers plus de 80% des répondants soutiennent cette théorie.

En effet, l'intégralité de nos analyses tend à démontrer que l'activité du crédit management vécu à travers des outils digitaux satisfait davantage les services commerciaux, financiers et l'entreprise en général.

Nous pouvons expliquer cela par le fait que les entreprises d'aujourd'hui cherchent de plus en plus à vivre de nouvelles expériences par le biais de leur processus de vente. L'objectif du crédit manager d'utiliser les outils digitaux et l'intelligence artificielle est de valoriser ses actions afin de disposer d'un BFR optimal pour l'entreprise. Pour certaines entreprises, il est question de sélectionner les clients et fournisseurs de qualité pour non seulement disposer d'une trésorerie, mais surtout redorer leur image, ce qui est un point positif pour les actionnaires.

Sur la base de ces différentes observations autour de la numérisation du crédit management, nous soumettons quelques recommandations managériales pour les entreprises afin de répondre au mieux aux différentes appréhensions du risque d'impayés que nous avons mis en avant tout au long de ce travail.

3-1 Recommandations Générales

Nous avons mentionné à travers ce travail quelques améliorations utiles aux entreprises pour assurer la pérennité du « working capital » par l'optimisation du poste clients.

L'intérêt pour les pairs serait de poursuivre les recherches autour des éléments évoqués, aussi par des colloques et séminaires afin de présenter une approche scientifiquement prouvée.

La perception de l'importance du numérique pour le développement et l'amélioration du poste client doit être au coeur des débats en entreprise, il est dorénavant nécessaire de faire des micro réunions d'informations à ce sujet pour convaincre les managers de l'utilité pour la performance financière de l'entreprise, ainsi que la réduction des coûts. Les résultats apportés par les auteurs a également permis de mettre à jour différentes techniques et stratégies de gestion.

L'intérêt est de fournir aux managers des procédures et instruments d'analyse validés scientifiquement, qui permettraient de déterminer très précisément le profil de risque des clients, ainsi en même temps qu'on minimise les risques des débiteurs on accroît le cash-flow. D'où l'adage « Savoir=contrôle= pouvoir ».

Un crédit management efficace permet d'évaluer et de contrôler les risques des débiteurs, ainsi les managers sauront la solvabilité des clients, ainsi que les changements de situation. Ceci met en lumière les points forts et faibles de vos commerciaux et concurrents en termes de finances et détecte les variations dans le secteur et les modes de paiement.

La présence du crédit manager en entreprise inspire confiance aux fournisseurs et autres partenaires importants, qui apprécient que vous souhaitiez être payé à temps et consentiez des efforts à cet effet. Les managers peuvent à travers le crédit management garantir la continuité du cash-flow, puisque la fréquence des litiges est ainsi réduite au minimum et par conséquent les délais de recouvrement et in fine une augmentation du bénéfice.

Pour que ces actions soient efficaces, tous les collaborateurs, dans toutes les fonctions et à tous les niveaux, doivent être familiarisés aux procédures du crédit management, les commerciaux ont un rôle important à jouer, celui d'analyser le marché en détail, pour détecter les chances, les opportunités et sélectionner soigneusement les clients et prospects qui méritent de l'attention sur la base de leur solvabilité et de leurs perspectives de croissance. Les clients et prospects

ayant obtenu une évaluation négative seront desservis, et ceux ayant une évaluation positive peuvent profiter de conditions particulièrement adaptées. Pour ce fait, nous préconisons d'émettre quelques implications managériales pour les entreprises afin de répondre aux besoins des services financiers en matière d'impayé.

Nous les recommandons d'attribuer les délais de paiement court aux nouveaux clients le temps d'apprécier leur régularité de paiement. Aussi le plafond de crédit, doit être défini en fonction de l'analyse du SIG et du score de solvabilité. Il faut donc prendre en compte l'ensemble de nos variables étudiées pour faire le point sur ce qui est à revoir en fonctions des problématiques de gestion d'entreprise.

L'explication la plus rationnelle se réfère au paradoxe du système de gestion. Les commerciaux et les financiers confirment que la digitalisation apporte de l'innovation dans la gestion, mais sont parallèlement réfractaires à passer de la culture du développement du chiffre d'affaire à la culture cash business.

Bon nombre de commerciaux sont dans la dynamique de l'augmentation du portefeuille client sans se soucier de la partie recouvrement qui devient l'affaire des services financiers. Des pistes d'améliorations tels que les paiements à la commande via le site web des entreprises doivent être envisagés.

Les résultats de recherche montrent que malgré la dépendance des outils innovants de digitalisation aux méthodes traditionnelles, le paramétrage actuel des ERPs est en train de changer la façon de penser et les modes de gestion.

Les entreprises doivent donc s'assurer avant la mise en place d'outils digitaux, de la convergence avec le système existant. Il doit y avoir des implications managériales à travers des formations internes pour influencer positivement la perception de la gestion en amont du risque client, ainsi que sa valeur ajoutée pour la stabilisation du BFR.

Nous conseillons les managers d'explorer le processus STP (Straight Through Processing ) système d'automatisation des processus de gestion, qui en limitant les erreurs humaines, améliore les problèmes de respect de délais, et surtout optimise la veille opérationnelle.

Le système STP, a la capacité d'automatiser tout le processus de vente, l'erreur devient infime, l'auto relance se fait toute seule, les réponses sont numérisées. Le système de gestion

est élargi car les factures et bons de livraisons, peuvent être générés et envoyés automatiquement, les retours et avoirs peuvent être traités rapidement.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"