En 2013, une étude de la Banque Mondiale
révélait que plus de 500 millions de pauvres dans le monde,
vivent en Afrique subsaharienne. Le rapport du programme économique de
la zone CEMAC16, relevait déjà que : « la
croissance économique depuis une décennie a eu peu d'impact et
repose sur des bases fragiles. f...] la CEMAC est restée en queue de
peloton de l'indice de Développement Humain des Nations Unies
».
Conscient de cet état de chose, l'une des solutions
choisies a été d'opter pour la promotion de l'inclusion
financière, par le biais de la modernisation des moyens de paiement,
afin de pouvoir rendre accessible aux populations en marges du circuit bancaire
traditionnel, les services bancaires de base.
En effet, l'inclusion financière est définie
par la banque mondiale comme « la possibilité pour les
individus ou les entreprises d'accéder à moindre coût
à toute une gamme de produits et services
15 Paquet : module informatique
par lesquels transite l'information dans un système informatique.
(Données par paquet)
16 Rapport Economique Régional 2010-2015,
CEMAC 2025Vers une économie Régionale Intégrée et
émergente en 2025, volume 2, p11.
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
Stéphane 19 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et
le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
financiers et adaptés à leurs besoins,
proposés par des partenaires fiables et responsables. » Cette
panoplie de produits et services financiers va de l'ouverture d'un compte
d'opération, pour pouvoir effectuer ses paiements, transférer de
l'argent et accéder à d'autres services financiers à
valeur ajoutée.
L'inclusion financière est devenue un outil majeur
pour la lutte contre la pauvreté. On la retrouve même dans 8 des
25 Objectifs de Développement pour le Millénaire (ODM) par la
Banque Mondiale. C'est à ce titre que la CEMAC a choisi de s'appuyer sur
un système de paiement moderne, au travers d'une synergie d'action entre
Banques, Microfinance et opérateurs de téléphonie mobiles,
afin d'atteindre le maximum de personne et de faire reculer la
thésaurisation des fonds17 dans cette région où
l'informel domine environ 60% de l'économie, tout en favorisant
l'accès au financement au travers de l'octroi des crédits.
Impulsé par la reforme communautaire de 1999,
matérialisée quelques années plus tard par, le
Règlement CEMAC N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 04 Avril 2003
relatif aux Systèmes, Moyens et Incidents de Paiement. La
modernisation des moyens de paiement en zone CEMAC constitue l'un des plus
puissants leviers du développement de l'inclusion financière en
Afrique centrale et un enjeu majeur pour les économies de la
communauté. L'introduction de ces nouveaux outils financiers a non
seulement pour objectif de permettre la réduction du coût de
fabrication de la monnaie, mais également de favoriser l'apparition de
nouvelles activités telles que le Commerce Electronique.
Dès lors, l'importance de la modernisation des moyens
de paiements sur le développement socio-économique de la zone
CEMAC n'est plus à démontrée. D'ailleurs des études
récentes sur le succès de ces Nouveaux Moyens de Paiement en zone
Cemac viennent conforter cette position. L'association GSM estime même
que dans certains pays, le mobile money a fait mieux en matière
d'inclusion financière que les établissements de crédit et
de microfinance. Elle affirme par exemple que : « L'argent mobile est
en train de devenir un instrument puissant de développement de secteurs
financiers plus sûrs, plus stables et plus inclusifs18 ».
GSMA affirme également que l'argent mobile a permis de toucher un
nombre impressionnant de client à faible revenu
précédemment non bancarisé. Au Kenya par exemple, le
nombre de comptes d'argent mobile est déjà supérieur
à celui des comptes bancaires19.
Cependant, pour une meilleure appréhension de la
question, il serait intéressant d'analyser l'évolution de
l'utilisation de ces nouveaux moyens de paiement dans la zone CEMAC.
17 La Thésaurisation des fonds est le fait de
vouloir garder son argent en dehors du circuit économique.
18Il existait 5,9 milliards de connexions mobiles
actives dans le monde en 2012.Sur les 2,5 milliards de personnes dans le monde
n'ayant pas encore accès au système financier, 1,7 milliards
disposent d'un téléphone portable. Rapport février
2013, GSMA -- L'argent mobile au service des personnes non
bancarisées
Argent mobile : les solutions réglementaires,
page 4.
19 . M-PESA, le service de paiements et transferts
exploité par Safaricom, est désormais utilisé par
18 million de kenyans (alors que 7 millions seulement ont un compte bancaire)
et traite le chiffre impressionnant de 1,6 milliards de
dollars US de paiements chaque mois.
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
Stéphane 20 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et
le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC