II.2.9 ANTENNE FRUITS ET BANANES
Conduite par le chercheur Ingénieur GABRIEL SHABANI,
Cette Antenne a deux volets : le volet Bananes et le volet Fruits. Chaque volet
a été étudié à part.
A. VOLET BANANES (MUSA SPP)
Après une brève introduction sur la culture des
bananiers, l'heure était consacrée aux enseignements sur les
techniques de multiplication rapide des bananiers. Ces enseignements nous ont
permis d'apprendre quelques techniques conduisant à une multiplication
rapide, en grande quantité et à l'état sain des bananiers.
Il s'agit de :
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a. La multiplication in vitro : dont
il n'a pas été possible d'effectuer des pratiques au laboratoire
faute des réactifs et l'instabilité du courant.
b. La multiplication in situ :
réalisée dans le champ de multiplication d'une façon
naturelle ou par régénération de rejet, cette
opération consiste à couper ou dessoucher un pied qui n'a pas
encore d'inflorescence, puis aller le planter ailleurs. Le choix porté
au jeune bananier qui n'a pas encore produit, est justifié par le fait
que ce genre des plantes a beaucoup de réserves et donne plus de rejets
et toute fois ce rejet n'a que la possibilité de donner 7-8rejets filles
durant son cycle de vie.
c. La macro propagation : comme vous
pouvez le constater, la macro propagation se distingue de la vraie et la fausse
décapitation par le fait qu'elle se réalise en dehors du champ et
des verres (au laboratoire). Mais contrairement à la micro propagation
qui utilise le tissu meristématique ou autres parties de la plante dans
le laboratoire, en macro propagation les souches dont les bourgeons sont
scarifiés se gardent dans les chambres de croissance (germoirs).
Les étapes de la macro propagation.
- Construction de la chambre de multiplication ou
macro propagation
Avec une largeur de 1m à 1,20m, une longueur selon le
besoin et une hauteur d'un mètre sur la partie la plus culminante et
0,75 sur la partie la moins culminante.
Une bordure sur la partie inferieur formée par une
planche de 30 à 40cm ; à l'intérieur de la chambre on y
met une couche des graviers d'une couche de 10cm, et au-dessus de ces graviers
on met une couche de 20cm des débris substrats hors sol (sciure de bois,
son de riz, perche de café, sable fin).
Le rôle des graviers et de permettre l'infiltration
directe de l'eau en vue d'éviter une humidité excessive pour ne
pas permettre aux nématodes de se développer dans la chambre de
multiplication ; et pour les débris substrats hors sol leur rôle
est aussi d'éviter si on utiliser le sol, ce dernier se compacte
très rapidement alors on prend une mesure de prudence en utilisant le
débris substrats hors sol qui seront très facile à remuer,
ces derniers doivent être starisés.
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Préparation du débris, substrat hors
sol
La sciure de bois ou autre matière utilisée
comme débris substrat hors sol, doit être stérilisé
par vapeur, de la manière suivante :
Placer la sciure de bois contenue dans un sac, dans un fut
contenant de l'eau en ébullition pendant 4 heures du temps. Le fût
étant cloisonné de barres de fer au dedans, l'eau en
ébullition ne touchait
pas le sac, car posé sur ces barres de fer à une
hauteur de 40 cm de la base du fût, et l'eau doit s'arrêter
à moins de 30 cm. Il faut laisser la
sciure ou autre matière utilisée comme
débris substrat hors sol se refroidir pendant 24 h, âpres la
stérilisation, avant de la déposer dans la chambre de
multiplication.
Préparation des souches.
La souche destinée à la multiplication rapide ou
la macro propagation doit provenir d'un champs sain, c'est-à-dire
qu'avant d'expulser ou de dessoucher la souche ou les souches dans d'un champ
on doit d'abord faire une ronde appelée la ronde phytosanitaire qui veut
tout simplement signifier qu'il faut circuler dans le champ en analysant si les
bananiers ne sont pas atteint par quelconque maladies.
Caractéristiques de la souche
La souche à utiliser être une baïonnette
c'est-à-dire que les feuille de la plante à utiliser doit avoir
la forme d'une machette. Mais s'il s'agit d'un gros rejet il ne faut pas qu'il
porte une inflorescence ou bien qu'il porte le régime. Les souches le
plus préférables sont les jeunes mais si on est débutant
il faut prendre le gros rejet pour bien pointer le méristème.
Stérilisation la souche
Pour stériliser la souche à mettre en
opération de la multiplication, on prend un morceau de du fut (fut
divisé en deux) on y me de l'eau puis on fait bouillir cette eau
à 100°C, l'eau étant toujours en ébullition, on y met
les souches destinée à l'opération pendant 30 secondes et
on enlever ; si on a un peu de possibilité on utilise l'eau de Javel ou
bien du Jus, pour stériliser.
Le parage : C'est le fait d'enlever les
racines sur la souche après l'avoir stériliser. Cette
opération permet d'éliminer 90% des ravageurs, âpres cette
opération on passe à la suivante qui est la scarification.
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Scarification : de bas en haut de la souche
nous faisions une incision croisée dans l'axe de chaque bourgeon qui se
laissait voir, sachant qu'à chaque croisée de deux gaines se
trouvait un bourgeon axillaire. Plus on s'éloignait du bas de la souche
l'identifiable des yeux (bourgeons) diminuait et on pouvait déjà
chercher le méristème du bourgeon apical pour le scarifier aussi,
ou carrément le détruire pour donner plus de chance au
développement des bourgeons axillaires. Après la
réalisation de ces étapes on place les souches scarifiées
dans le germoir aux écartements de 5 cm 5 cm en séparant les
variétés.
Enfin cette chambre de multiplication sera couverte au moyen
d'un sachet épais et transparent.
Arrosage : arroser immédiatement
après la mise des souches dans le substrat et deux à quatre fois
par semaine, et bien couvrir le germoir après arrosage pour porter sa
température à 40oC, étaient recommandés pour la
bonne croissance des rejets.
La germination se manifeste à partir de trois semaines
à un mois après. La durée de la plante dans la chambre de
multiplication est de deux mois, après on passe au sevrage des jeunes
plantules.
Le sevrage : cette opération qui
consistait à séparer les rejets ayant deux à trois vraies
feuilles de la souche mère, et les mettre dans les sachets
polyéthylènes et puis les déposer dans un hangar ou
chambre à acclimatation ou pépinière ou bien à
l'air libre pendant un mois.
Calendrier de la Macro propagation
Etapes
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Périodes
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1ère levée (Plant Primaire)
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4-5 Semaines (Dépend des conditions climatiques et de
la variété)
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2ème levée (Plant
Secondaire)
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2-3 semaines
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Sevrage des plantules
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2-3 Semaines
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Acclimatation (Mise
Pots)
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en
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4-7 Semaines
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Mise en place définitive
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12-18 Semaines
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Le système de production de bananiers ou
installation d'une bananeraie
A ce point nous avons appris à installer une bananeraie
selon les étapes qui suivent :
1. Le choix du terrain :
Il est question d'apprécier la
végétation, la topographie, et la pédologie, en sachant
que le bananier préfère un sol riche en humus,
profond mais pas pierreux et non engorgé d'eau. Le pH
préféré est de 4,5 à 6 ; il aime les basses
altitudes de 400m à 1800m d'altitude au de-là de 1800m la
croissance est ralentie et il n'y aura plus émission
des feuilles.
Cependant, selon ce chercheur (l'encadreur), il est
constaté que si on monte de 100 m d'altitude, on ralentit la croissance
d'1 mois c'est-à-dire que le cycle augmente d'1 mois lors que l'altitude
croit de 100 m ; et la grosseur du régime diminue au fur et à
mesure qu'on monte en altitude.
La quantité d'eau est de 1800 à 2000mm/an. Dans
les basses altitudes la floraison intervient 7 mois après, tandis que
dans la haute altitude c'est à partir de 18 mois que la floraison se
manifeste mais seulement les bananes Plantin qui a une floraison à 14
mois dans les hautes altitudes. La maturation se fait à 4 mois dans
toutes les zones.
2. La délimitation du terrain :
Sous l'assistance de l'encadreur, nous avons revu la recherche
des angles droits d'un terrain, en appliquant le théorème de
Pythagore : « La somme des carrés de deux côtés de
l'angle droit d'un triangle rectangle, est égale au carré de
l'hypoténuse » c'est-à-dire en pratique qu'il faut d'abord
choisir une ligne droite dite ligne de base, selon l'orientation du gradient de
fertilité, l'ensoleillement, ou le sens de la route.
Puis à partir de cette ligne de base, on choisit un
point où on place le
premier piquet (piquet d'origine déterminant le premier
coin du camp) ; de ce piquet un deuxième doit être placé
à 4 m dans la ligne de base ; enfin un troisième piquet doit
être placé à 3 m au côté opposé de la
ligne de base. Toujours en se référant au piquet d'origine, ce
troisième piquet doit être placé en veillant que la
distance entre le deuxième et le troisième piquet soit de 5 m,
c'est l'hypoténuse. Ceci doit permettre à prouver le
théorème en faisant :
42+32 = 52 ou 25 =25.
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3. La préparation du terrain :
le terrain était trouvé prêt.
4. Le piquetage de trous : Il nous a
été expliqué que les trous sont écartés de 2
m X 2 m, 3 m X 2 m, 3m X 3 m ... 5 m X 5 m selon les variétés et
les milieux agro écologiques et même suivant les objectif de
l'essai.
5. La trouaison et la plantation :
à l'INERA on adopte les trous de 60 cm3. En creusant ces
trous il faut toujours séparer le sol de 20 premiers cm avec celui de
profondeur. Lors du remplissage, le sol de 20 cm séparé,
mélangé à 10 kg du fumier est mis dans chaque trous avant
le reste de terre. Le trou est rempli au 3/4. On peut laisser un piquet
à chaque trou pour reconnaitre son milieu.
La plantation doit se faire à un mois de la trouaison,
en début de la saison des pluies. Comme on ne butte pas le bananier, il
faut laisser une sorte de cuvette autour du plant pour la réception
d'eau des pluies.
Le choix du rejet à planter dans un ancien
champ :
Les bons rejets pour la plantation sont des rejets
baïonnettes (qui peuvent dépasser 40 cm de hauteur sans avoir des
feuilles). On les coupe à un certain niveau de sa hauteur pour ralentir
la sortie des feuilles et accélérer celle des racines.
Contrairement aux rejets provenant de la macro propagation, qui ne sont pas
parés mais dont les racines sont seulement sectionnées, les
rejets baïonnettes sont parés et stérilisés avant
leur transplantation.
L'Entretien : Nous avons appris qu'il faut
toujours désinfecter les instruments avant de les utiliser, en les
faisant passer dans une flamme de feu ou avec de l'eau de javel (un bouchon
dans 5 gobelets d'eau).
? Le sarclage : permet
d'éviter le charançon et autres ravageurs. La bananeraie doit
être propre.
? L'Effeuillage : le
nombre des mains sur le régime dépendant de nombre de feuilles
vertes, selon l'encadreur (chercheur), il nous a été dit de
n'enlever du plant que les vieilles feuilles (jaunissantes)
? OEilletonnage :
diminuer le rejet en ne laissant que 3 plants seulement par poquet, suivant
l'ordre croissant des âges des rejets.
? La suppression de bourgeon mâle
: il faut la réaliser après 1 mois de
l'apparition de la première main. Car d'après les recherches a
dit l'encadreur, à chaque jours correspond la tombée d'une
bractée. La coupure de ce zygomorphe évite le Wilt
véhiculé par les abeilles attirées par les fleurs. Cette
coupure peut augmenter le poids du régime de 2 à 5 Kg.
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> Le paillage : il
améliore la fertilité du sol.
Il nous a été révélé que la
floraison intervient après 17 à 18 mois de la plantation et la
maturité 3 à 4 mois après floraison, selon les milieux
agro écologiques (altitudes) et les variétés.
Maladies et Ravageurs
On observe à l'INERA les attaques suivantes :
a) Maladies Bactériennes : une seule
cause plus de dégât dans ce milieu.
> Le Wilt bactérien ou
flétrissement bactérien : BXW (Banana
Xanthomonas Wilt). Cette maladie causée par le Xanthomonas
compestris a été vu dans la bananeraie à partir de
ses symptômes qui sont :
> Au niveau des
fruits :
Le murissement précoce des fruits accompagné
parfois de pourriture, taches brunes au niveau de la pulpe du fruit.
Le desséchement du bourgeon mâle.
> Sur la feuille :
le jaunissement accompagné du dessèchement des jeunes
feuilles. Pour confirmer, ne pas confondre avec des signes de carences, nous
avons coupé la tige et avons remarqué l'écoulement d'un
liquide jaune. Nous avons appris que l'abeille est l'insecte le plus
transmetteur de cette maladie, en piquant sur la plaie laissée par les
bractées qui tombent et sur l'inflorescence. Les outils aratoires, les
transports des rejets d'un champ à l'autre, les bettes en divagation
assurent aussi la contamination.
Pour lutter contre cette maladie, il faut
:
i' Suppression des bourgeons mâles avec un bâton
fourchu ;
i' Éviter le transport de matériels
infectés et la divagation des bêtes ; i' Supprimer en coupant au
collet seulement le plant malade, les
autres pieds de la touffe pouvant rester. C'est le «
Single remover
system ».
Il a été signalé que pour revenir
à un champ attaqué par le Wilt il faut laisser 6 mois
b) Maladie Virale : La plus
observée à l'INERA est le BBTV « Banana Bunch Top Virus
»
Cette maladie a comme vecteur le Pantalonia
nigronergosa.
Nous avons remarqué les symptômes suivant :
> Le Rabougrissement des feuilles sous forme de bouquets
(sans s'ouvrir) et La présence des traits vert foncé.
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Pour lutter contre cette maladie
Il nous a été montré qu'il faut enlever
du champ tous les pieds de la touffe, les découper et les enterrer puis
vérifier dans un rayon de 5 m du plant malade s'il y a un autre cas. La
lutte préventive consiste à ne planter que des rejets sains.
c) Maladies cryptogamiques
: Trois maladies ont été vues :
> La fusariose ou maladie du panama est causée par
le Fusarium oxysporium. Cette maladie a comme symptôme :
> le jaunissement des feuilles qui se cassent au niveau du
pétiole et retombent vers le bas en donnant à la plante la forme
d'une jupe.
> Le pseudo tronc était coloré en noir
lorsqu'on l'a coupé, et on a remarqué une sorte de pourriture aux
gaines.
La lutte contre cette maladie consiste à
déraciner toute la touffe et la détruire loin du terrain. Ce
champignon pouvant vivre dans le sol pendant plus de 30 ans, il nous a
été conseillé d'abandonner complètement le champ en
cas d'attaque grave, au profit d'une autre culture qui n'est pas
attaquée par le Fusarium Oxysporium.
> La cercosporiose :
Maladie foliaire, elle provoque le murissement prématuré avec la
présence des mouches. Les jeunes plants se rabougrissent et ne
produisent pas, il a été observé des petites stries jaunes
ou noires de 1 à 2 mm de longueur. Cette maladie est surtout
propagée par le vent.
d) Les Ravageurs : Deux
étaient importants :
> Les
charançons : les adultes ou les larves
attaquent le système racinaire. On lutte en nettoyant le champ et
piégeant les insectes autour du rejet par des morceaux du pseudo tronc
et par les hormones, pour les ramasser le matin du lendemain.
> Les nématodes
: ils se nourrissent des racines et provoquent la chute du bananier. Pour
lutter, parer et stériliser la souche avant de transplanter.
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