1.2.4. Peuplement, composition ethnique et croyances
religieuses
Les populations de Nassian sont constituées de cinq
groupes ethniques : Koulango, Lobi, Baoulé, Agni et Attié. Leur
immigration s'est faite par vagues successives aux 16ème et 19ème
siècles (OIPR, 2015).
Les Koulango sont considérés comme le premier
peuple de cette région en raison d'ordre d'installation historique
(descendant des Lorhons) dont leur l'installation remonte à 2000 ans en
arrière. Ils représentent le peuple qui exerce plus d'influence
et en sont même les chefs de terre. Ensuite, vient les Lobi,
deuxième peuple à s'installer dans cette région. Cette
installation s'est faite en deux étapes : une première avant
l'indépendance et une deuxième après
l'indépendance. Ces deux étapes permettent donc de distinguer
deux sous communautés lobi à savoir l'une ivoirienne
(installée avant 1960) et l'autre burkinabé et ghanéenne
(installée après 1960). Les lobi sont connus sous les noms de
famille suivants : Kambiré ; Hien ; Kambou ; Palé ; Som ;
Noufé ; Sib et Dah. Les Baoulé, les Agni et les Attié sont
les derniers peuples qui se sont installés. Ils sont venus pour la
recherche de nouvelles terres cultivables et du fait de l'anacarde, une culture
plus adaptée aux sols de la région.
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A ces cinq communautés principales, s'ajoutent les
nomades Peuhl. Déjà ancienne, leur présence s'est accrue
à la suite des sécheresses de 1971-1973 et 1982-1984 dans les
régions sahéliennes (passage plus important des troupeaux vers
les villes consommatrices du sud du pays et embauchés comme bergers par
les autochtones propriétaires de troupeaux) (OIPR, 2015). Ces
principales communautés de Nassian sont représentées par
la figure 2.
Agni Attié Baoulé Koulango Lobi
14%
1%
1%
83%
1%
Figure 2 : Proportions des principales
communautés ethniques de Nassian
(adapté de l'INS, 2014)
Nassian est longtemps restée très faiblement
peuplée. La population n'était que de 8 600 habitants en 1965
(Duchemin, 1967). A l'accroissement démographique naturel, rendu plus
important par les progrès sanitaires, sont venues se combiner deux
influences contradictoires (OIPR, 2015). A la fin des années 1960, un
exode rural s'est développé vers les régions
forestières plus propices à l'agriculture de rente et vers les
villes. Aussi, en raison des difficultés agro-climatiques au
Burkina-Faso voisin, une immigration, à dominante Lobi, s'est
amplifiée vers le milieu des années 1980. Pour beaucoup de ces
migrants, la région d'accueil n'a d'ailleurs, souvent, constitué
qu'une étape vers le Sud forestier.
Les données du dernier recensement
général de la population de 1998, montrent que la région
de Nassian, est restée faiblement peuplés à la fin du
siècle dernier, avec une population ne dépassant pas 7 000
habitants. Toujours sur la base du recensement de 1998, si l'on
considère, cet effectif reconstitué à partir des nouveaux
découpages administratifs de 2011- 2014, on note une croissance rapide
de la population estimée à 28 295 habitants pour toute la
sous-préfecture, soit un taux d'accroissement annuel de 2, 98% (RGPH,
2014).
Le recensement de 2014, montre que cette population a presque
doublé de 1998 à 2014. C'est-à-dire 44 528 habitants pour
tout le département.
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De façon générale, la population totale
de la sous-préfecture de Nassian est de 19 971 habitants pour 14
villages (Figure 3).
Figure 3: Taille et répartition de la
population dans la Sous-préfecture de Nassian (adapté de l'
INS,
2014)
Il existe plusieurs religions à Nassian : l'Animisme,
le Christianisme et l'Islam. L'Animiste est la religion dominante de la
région suivit de l'Islam. Il repose sur le culte des ancêtres et
surtout l'initiation aux sociétés sécrètes,
régissant notamment l'initiation et évoquant les esprits de la
nature. L'Islam est réservé aux fractions commerçantes et
aux marabouts.
Toutes ces caractéristiques physiques et humaines
permettent d'avoir un aperçu du paysage de la région de Nassian.
Dans l'ensemble, la région dispose, avec ses vastes étendues
savanicoles, de réelles potentialités favorables au
développement de l'agriculture et de l'élevage de bétail,
mais ces formations ont été surexploitées et
profondément modifiées par l'homme qui continue à les
cultiver et à les brûler.
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A l'heure actuelle, les forêts claires typiques, en
dehors des forêts sacrées (îlots naturels
épargnés par l'homme) et des forêts classées, ne se
trouvent que, par petits lambeaux développés aux dépens de
sites particuliers.
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