1.2.2. Relief et hydrographie
Nassian occupe un site de plateau où la nature de la
roche exerce une influence sur la forme du relief (Leroux, 1969). Il appartient
à la région des « plateaux du nord », qui s'installe
sur un substratum granitique d'altitude légèrement
supérieure à 300 m (Avenard, 1971). Les plateaux sont plus
accidentés à cause de l'érosion.
Les reliefs individuels prennent une importance dans le
paysage. Cette configuration du relief résulterait d'une
pédiplanation contribuant à former des collines aux versants
étirés faiblement concaves, d'altitude ne dépassant pas 80
mètres par rapport à la pénéplaine (Leroux, 1969).
On observe dans la région quelques inselbergs formés de granites,
de dômes granitiques aux sommets arrondis, aux flancs abrupts et
dénudés. Cette érosion observée laisse en place des
éléments grossiers formés de quartz, de débris de
cuirasses démantelées, surtout là où la
végétation graminéenne couvre mal le sol.
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Le réseau hydrographique de Nassian est en
majorité constitué du fleuve Comoé. On trouve
également sous les forêts galeries des cours d'eau (marigots).
Soumis au régime tropical de transition, les bassins supérieurs
de ces cours d'eau sont caractérisés par une crue unique de mai
à octobre, suivie d'une décrue rapide en novembre et
décembre, puis d'une longue période de saison sèche
(novembre à avril avec les mois de janvier et février
rigoureusement secs), ou ils tarissent et se réduisent en chapelet de
mares (Tricart et al, 1965). Dans les talwegs s'accumulent des sables qui sont
submergées d'eau en saison des pluies. En saison sèche, la nappe
phréatique descend dans ces sables à une profondeur de 2 à
3 mètres (Leroux, 1969). Sur les plateaux, des forages de puits ont
permis de mettre en évidence l'existence de nappes phréatiques
dans l'arène granitique à des profondeurs variant entre 10 et 25,
mètres. L'observation du relief montre que les plateaux sont
occupés en grande partie par, les habitats et les activités
agricoles. Le reste comme les bas-fonds asséchés en saison
sèche sont aujourd'hui exploités pour les cultures
maraichères.
1.2.3. Climat et végétation
Le climat est l'une des données essentielles en
matière de production agricole et animale, en ce sens qu'ils
conditionnent le cycle végétatif, la reproduction du
bétail et les activités humaines. Il convient de le
décrire avec le maximum de précision afin de mieux comprendre ses
différents modes d'intervention dans les phénomènes
d'évolution du paysage.
De par sa situation géographique, la région de
Nassian bénéficie d'un climat du type tropical subhumide aux
caractéristiques assez semblables à celles du climat
soudano-guinéen. Ce climat est défini par une pluviométrie
moyenne annuelle de 1130 à 1160 mm, répartie sur une saison des
pluies qui dure six à sept mois avec deux maximas qui se situent en juin
et septembre (Leroux, 1969). Il faut compter six mois de saison sèche
(novembre à avril avec les mois de décembre, janvier et
février rigoureusement secs). Cette saison sèche est
accentuée par l'harmattan qui souffle durant deux à cinq mois. Le
déficit hydrique cumulé est de 650 mm (OIPR, 2015).
La température moyenne annuelle varie de 26°
à 27°C avec une amplitude thermique de 2 à 4°C. Mars
est le mois le plus chaud avec 37°C comme maximum journalier moyen et
janvier le mois le plus froid avec 15°C de maximum journalier moyen.
L'humidité atmosphérique relative moyenne est d'environ 65% et la
durée moyenne annuelle d'insolation est de 2 500 à 2 700 heures
(OIPR, 2015).
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Le couvert végétal de Nassian est
constitué de savane arborée à Panicum phragmitoides
(Leroux, 1969), de forêts claires et de forêts denses
sèches. Il renferme plusieurs groupements végétaux
installés en fonction, du climat, mais aussi de la topographie et de
l'édaphisme. La diversité des formations végétales
et des différents écosystèmes confère à la
zone une importante diversité faunique. Sur les plateaux se trouve des
reliques boisées (dense ou dégradée). Ce
sont des vestiges de forêts denses semi-décidues de type
Tiassalé et qui ont perdu la plupart de leurs espèces hygrophiles
selon Leroux (1969), en particulier : Triplochiton scleroxylon.
Les reliques boisées à Anogeissus leiocarpus et
Cola cordifolia sont des forêts denses sèches ne renfermant jamais
de Triplochiton. Egalement, sur les plateaux, pentes et sur les bas-fonds se
trouve des savanes arborées et savanes (à
végétation hydrophile). Ces savanes font partie du grand ensemble
de savane à Panicum phragmitoides associées de place en place aux
forêts claires de toute la région Nord de la Côte d'Ivoire
(Adjanohoun, 1964). Dans les bas de pente et bas-fonds, on a des
forêts-galeries. Elles occupent généralement les bordures
des cours d'eau. Séparées des reliques boisées sur
plateaux par la savane arborée, ces forêts-galeries sont
composées de plantes pour la plupart adaptées aux conditions de
vie en milieu humide.
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