1.3. Revue de la littérature
Pour mieux appréhender les concepts
généraux et la littérature qui aborde certains aspects de
ce travail, plusieurs mémoires de maîtrise, de DEA, de
thèses et des articles scientifiques en numériques comme
physiques ont été consultés en rapport avec le sujet qui
porte sur les : « Activités agricoles et perceptions des
populations de Nassian face aux changements et variabilités climatiques
». De nombreuses personnes se sont intéressées et de
nombreux travaux ont été entrepris sur la problématique de
la perception des changements et variabilités climatiques par les
populations paysannes en fonction de certaines réalités propres
à ce phénomène. C'est pourquoi, il convient de donner le
contenu de certains de ces ouvrages, afin de montrer quelques aspects de ce
sujet.
1.3.1. Perception des changements et variabilités
climatiques par les populations
Les changements et variabilités climatiques se
définissent comme étant la variation de l'état moyen du
climat à des échelles temporelles et spatiales. Ce sont des
modifications de pluies mais aussi des vents et une augmentation
prononcée des températures (Afouda et al., 2004 ;
Ogouwalé, 2006). Les populations perçoivent ces changements et
variabilités climatiques à travers ces modifications. La
perception traduit la compréhension que les populations ont des effets
néfastes des changements et variabilités climatiques et de leur
vulnérabilité face au phénomène (Agossou, 2008 ;
Codjia, 2009). Les recherches sur la perception des populations face aux
changements et variabilités climatiques en Afrique et surtout en Afrique
de l'ouest vont vers un constat commun : perception de la variation
pluviométrique, de la hausse de la température et des vents
violents. En effet, dans l'article intitulé : « types de
réponses apportées par les paysans face aux contraintes
pluviométriques dans le centre de la Côte d'Ivoire : cas du
département de Daoukro », Kouassi et al., (2015) ont
déterminés la perception paysanne de la variation
pluviométrique. Pour eux, les paysans enquêtés affirment
que «la bonne terre vient du ciel », « qu'il ne pleut plus comme
avant car on pouvait subir des jours et des jours sans sortir de la maison
à cause de la pluie » et que maintenant « il est plus
difficile de déterminer les dates où vont commencer les pluies
».
26
Cette situation constitue un véritable obstacle pour le
développement des cultures. Brou et al., (2005) abonde dans le
même sens. Pour eux, selon les populations, Il y a une diminution
progressive de « l'eau venant du ciel ». Et que, cette diminution est
imputable au non-respect de règles divines telles que la pratique de
relations sexuelles discrètes en brousse, la profanation des lieux
sacrés. Il ajoute que, la saison sèche devient de plus en plus
longue (plus de six mois maintenant contre 5 mois avant 1970) finit par
assécher les nappes phréatiques et les cours d'eau autrefois
permanents.
Haxaire, (2002) effectue le même constat en pays Gouro.
Il ressort de ces recherches que les Gouro de Côte d'Ivoire
perçoivent les changements climatiques à travers la
variabilité saisonnière du réseau hydrographique. Il
ajoute que les populations attribuent cette variation au non-respect
contemporain des pratiques ancestrales. Ainsi, la variabilité climatique
est la manifestation colérique des aïeux. Cette situation a pour
corollaire sécheresse et dégradation des ressources
biologiques.
Aussi, Yegbemey et al. (2014), mettent en exergue la
perception du changement climatique par les producteurs. Pour eux, la
quasi-totalité des producteurs interrogés (97%) a perçu
des changements de facteurs climatiques de 2002 à 2012. Ces changements
concernent la pluviométrie (diminution des pluies), la
température (l'augmentation de la chaleur), le vent (vents plus forts)
et la disparition de certains arbres (arbres de néré et de
karité) et animaux (hippopotames et phacochères) dans le paysage
agro-écologique concerné.
Yao et al., (2013) stipulent que les populations paysannes
conçoivent le changement climatique comme principalement une diminution
de la pluviométrie, un décalage et une réduction de la
longueur de la saison pluvieuse associée à une augmentation de la
durée de la saison sèche. Selon eux, les premières pluies
après l'Harmattan (grande saison sèche) arrivent de plus en plus
tardivement.
La perception du changement climatique par les populations est
diverse et variée. Les populations enquêtées dans
différents pays (Agossou, 2008 ; Codjia, 2009 ; Bambara, 2013 ; Doumbia
et al., 2013 ; Dossou-yovo et al., 2017) ont observé que les pluies
démarrent tardivement avec une faible intensité. Egalement, la
fin de la saison des pluies est plus précoce et le nombre de jours de
pluie actuel est en baisse par rapport au passé.
Les vents sont de plus en plus forts. Les séquences
sèches sont de plus en plus longues ces dernières années
avec une augmentation de la chaleur en intensité et en durée (la
grande saison sèche se prolongeant).
27
|