Conclusion
Cette étude a porté sur « la peur de
l'échec et l'intention entrepreneuriale des étudiants de la
faculté d'économie de l'UOB ». L'objectif qu'on s'est
assigné dans le cadre de ce travail était de vérifier la
relation qui pourrait être entre la peur de l'échec et l'intention
entrepreneuriale ainsi que le niveau de l'intention entrepreneuriale et de la
peur de l'échec des étudiants. Pour y parvenir, nous avons
axé notre étude sur trois chapitres.
Le premier chapitre a porté sur la revue de la
littérature. Il a été question de passer en revue la
littérature existante sur l'intention entrepreneuriale et sur la peur de
l'échec, ainsi que sur le lien qui existe entre ces deux concepts
à travers les recherches qui ont précédé la
nôtre.
Le deuxième chapitre s'est borné sur l'approche
méthodologique du travail. Dans ce chapitre, nous avons fait recours
à certaines techniques, à des méthodes et test pour
déterminer la manière dont les données ont
été collectées, traitées et analysées. Pour
ce qui est de la collecte de données, on a eu à utiliser un
questionnaire d'enquête. Cette enquête a concerné tous les
étudiants de la faculté de sciences économiques et de
gestion de l'UOB pour l'année académique 2018-2019. Les
données ainsi collectées ont été soumises à
l'analyse factorielle exploratoire. Ensuite, on a procéder à la
corrélation ainsi qu'à la régression linéaire
simple pour tester la relation entre variables et pour tester
l'hypothèse de recherche, grâce au logiciel de traitement de
données « SPSS 21 ».
Enfin, le troisième chapitre présente et discute
les résultats trouvés. La structure finale de notre solution
factorielle présente pour l'ensemble des items qui mesurent l'intention
entrepreneuriale, 4 items qui expliquent 65,396 % de la variance et 7 items
pour la peur de l'échec avec 62,696% de la variance expliquée.
Les résultats des analyses ont dégagé un niveau de
l'intention entrepreneuriale de 70% qui prouve que les étudiants ont
intention à entreprendre et celui de la peur de l'échec
s'élève à 56,51%. L'intention entrepreneuriale sera sans
effet si les étudiants perçoivent des obstacles insurmontables.
D'où, il faudra chercher les mécanismes qui permettront
d'éradiquer ladite peur. L'analyse de la corrélation et de la
régression linéaire simple, nous ont poussé à
confirmer notre hypothèse de recherche en montrant que la peur de
l'échec influence négativement l'intention entrepreneuriale des
étudiants.
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Comme contribution, cette étude se caractérise
par la couverture du gap qui se fait montrer dans la littérature sur
l'intention entrepreneuriale. En considérant que la création
d'entreprise est un acte volontaire donc intentionnel, notre travail cherche
à identifier les facteurs qui influencent le processus
décisionnel d'engagement dans l'acte d'entreprendre. A notre
connaissance, notre étude qui s'appuie sur le contexte des
étudiants de Bukavu, est la seule à étudier l'effet de la
peur de l'échec sur l'intention entrepreneuriale des étudiants.
En outre, notre étude a le mérite d'avoir essayé
d'opérationnaliser un concept très important en entrepreneuriat,
la peur de l'échec, qui, malgré sa relation avec la
carrière entrepreneuriale, n'a pas encore bénéficié
de l'attention des chercheurs. Nous avons très particulièrement
été étonnés de constater la quasi-absence
d'échelle de mesure de la peur de l'échec dans la
littérature.
Un certain nombre de limites sont à souligner dans le
cadre de cette recherche. D'abord, cette recherche ne s'inscrit pas dans une
perspective longitudinale, qui aurait permis de mieux comprendre la dynamique
du changement et l'évolution de l'effet de la peur d'échec sur
l'intention entrepreneuriale. Cette limite doit être prise au
sérieux étant donné que l'intention entrepreneuriale et la
peur de l'échec ne sont pas constantes. Elles sont évolutives
selon les circonstances, des facteurs contingents sont susceptibles de les
modifier, et par là même, d'agir sur la séquence
intention-acte. Ensuite, cette étude souffre d'une limite liée
à sa nature quantitative, précisément le questionnaire.
Beaucoup moins d'attention a été portée à des
données qualitatives pourtant nécessaire à notre
étude et pourraient améliorer nos résultats
trouvés. Enfin, le fait de limiter l'échantillon à la
faculté des sciences économiques et de gestion pourrait
également affecter la généralisabilité de nos
résultats. En Droit ou en sociologie, les résultats seront-ils
les mêmes ? Le choix de notre échantillon a été
limitatif.
Cependant, une chose reste immuable : la création d'une
entreprise est la résultante de plusieurs facteurs causaux. Chaque
approche prise isolément, par souci de concision, ne peut pas tout
expliquer. Il serait intéressant de prendre en considération
d'autres approches théoriques ou tests de nouveaux modèles en
matière d'intention entrepreneuriale.
Des nouvelles études empiriques pourront élargir
le champ d'investigation sur l'université toute entière et
intégrer de nouvelles méthodes d'analyse de données afin
d'améliorer la fiabilité de résultats. Ainsi, nous pouvons
espérer, améliorer la validité externe pour la
généralisation des résultats de la présente
étude.
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