Section 2. Implications des résultats
En rapport avec les résultats trouvés, nous
suggérons aux autorités de relever les défis suivants
pour permettre aux pays d'atteindre le stade de son
émergence.
2.1 Défi d'une croissance économique
inclusive et de l'intégration économique
La soutenabilité du processus de croissance exige la
présence ou la création d'emplois viables et à forte
productivité pour garantir la compétitivité du
système productif national dans un environnement
fortement concurrentiel. Suivant cette même logique, la
création d'emplois de qualité (décents et
productifs) contribuera à la diminution du taux de
chômage et, à travers la distribution des revenus, à
l'élévation du pouvoir d'achat de la population
et à la réduction de la pauvreté. En définitive, le
tout contribue à l'élargissement de la demande intérieure,
qui est un facteur de stimulation de la production intérieure et donc
source de création ou de consolidation du cycle d'accumulation de la
richesse. (RNDH, 2016)
Rien n'est laissé derrière ou en dehors du
processus d'une croissance qui se veut inclusive selon le principe
d'orientation des ODD de l'ère post OMD : ni segment social de la
société (notamment à travers la création notable
d'emplois décents, la réduction significative de la
pauvreté de masse, la réduction des inégalités
socioéconomiques, l'élargissement de la base sociale de la
croissance et du développement), ni secteur économique et social,
ni région géographique. C'est cela l'essence et le sens de
l'inclusivité, et ce aussi bien au niveau de la participation
qu'à celui de la jouissance des
dividendes de la croissance inclusive, tout en luttant contre les
inégalités. (RNDH, 2016)
Car, toute croissance n'est pas forcément composante et
levier du DH comme l'a montré l'expérience de la RDC au cours des
quinze dernières années. La qualité de la croissance est
aussi,
sinon plus importante que sa quantité. Seule la croissance
inclusive, avec ses prérequis et ses
conditions de réussite, constitue le véritable
fondement du DH, et c'est en cela qu'elle en est un pilier, et qu'elle pourra
contribuer à la construction de la Vision 2050 à travers les
trois phases du PNSD. L'amélioration des conditions d'un chacun dans le
DH durable dépend de l'augmentation de la
production des richesses matérielles et
immatérielles, de la participation de tous à cette augmentation,
et de l'équité dans leur jouissance. (RNDH, 2016)
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tâche économique qui s'impose à lui est
l'industrialisation de l'économie. La formation du capital fixe ne
consiste pas seulement à dégager des bras et de subsistances. En
d'autres termes, ce qu'il faut pour promouvoir un décollage, ce n'est
pas seulement une main d'oeuvre abondante, c'est aussi un déploiement
imposant d'équipement industriels, fondement même de la croissance
pour toutes les économies émergentes. Mais ces nouveaux
équipements industriels exigent eux-mêmes, à l'origine des
investissements considérables. (Robert H., 1968)
Le secteur agricole congolais est trop faible, et le secteur
industriel ne sait pas être le plus fort
des secteurs de l'économie du pays. De son
côté, l'agriculture est un autre secteur extrêmement
exigeant. La recherche des performances sectorielles passe
nécessairement par la formation des
animateurs ainsi que par l'industrialisation du secteur
agricole telle que l'industrie alimentaire. En RDC comme dans la plus part des
pays de l'Afrique, l'agriculture est le secteur de l'économie
sous-développée le plus producteur d'emplois et de revenus. C'est
le secteur le plus facilement manipulable. En y accordant un plus
d'intérêt, la RDC peut tirer assez de ressources en vue de mieux
soutenir le
processus de son émergence et du développement.
(Kabatu-Suila B., 2004)
En effet, le processus de l'émergence en RDC exige du
secteur agricole des performances élevées en vue d'assurer des
surplus agricoles nécessaires pour une contribution optimale du secteur
agricole (élévation de la productivité de la main-
d'oeuvre). Mais les performances élevées et durables dans
l'agriculture, ne sont pas accessibles en dehors de la formation de la moyenne
de la population et de l'industrialisation du secteur agricole dans le pays.
(Kabatu-Suila B., 2004)
Le pays peine à décoller économiquement
du fait de marchés nationaux restreints, coûteux en
transport et éloignés des grands centres
d'activités économiques. En outre, compte tenu des faibles
densités de population, les investissements fixes dans l'infrastructure
ont eu dans la majorité des pays africains, un rendement
économique plus faible qu'ailleurs. (Rapport de la BAD sur le
développement en Afrique, 2015)
Les investissements dans l'infrastructure sont d'une
importance capitale pour accélérer la croissance, réduire
les inégalités et alléger la pauvreté. Pour
être durable, la croissance doit s'appuyer sur une solide infrastructure,
à même de renforcer la rentabilité des investissements
existants et d'en
attirer de nouveaux grâce à un meilleur rapport
coût-efficacité.
L'infrastructure est essentielle pour la croissance, la
compétitivité et le commerce. Le sous-investissement dans ce
secteur peut sérieusement retarder le progrès. De plus en plus,
dans les marchés émergents ambitieux, l'accès aux services
d'infrastructure abordables de bonne qualité est
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une question de réelle importance politique. Les
efforts pour accélérer les dépenses en infrastructures
doivent tenir compte de la disponibilité de la capacité technique
nationale. Cela peut se propager très finement une fois que les projets
commencent à se multiplier. (Iriba, 2015)
Pour réaliser une croissance inclusive, il importe que
les investissements dans l'infrastructure
contribuent directement à améliorer le
bien-être des pauvres tout en favorisant la croissance globale. En
règle générale, la croissance qui s'accompagne d'un
développement de l'infrastructure au profit des riches comme des pauvres
a plus de chances d'améliorer la situation des pauvres, soit
directement, soit par redistribution. Cependant, si les investissements dans
l'infrastructure se concentrent sur les secteurs à forte
intensité capitalistique ou peu créateurs d'emplois pour les
pauvres, ils n'ont souvent qu'un effet indirect sur la pauvreté.
(Rapport de la BAD sur le développement en Afrique, 2015)
Pour que la RDC soit en mesure de relever ce défi, nous
préconisons les actions ci-après à mettre en oeuvre :
- L'amélioration et la stabilisation du cadre
macroéconomique ;
- La diversification de l'économie et
l'élargissement de la chaîne de création des valeurs pour
plus d'emplois stables et bien rémunérés ;
- La promotion d'une gouvernance transparente et équitable
des ressources naturelles du pays ;
- La consolidation de la démocratie et garantir la
sécurité pour des institutions fortes et stables et une
meilleure gouvernance ;
- L'investissement massif, qualitatif et efficace dans l'homme
pour plus de progrès technique, économique, démographique
et social;
- L'amélioration du climat des affaires ;
- La création de la classe moyenne et le soutien de
l'entrepreneuriat de jeunes ;
- L'accroissement de la productivité de l'agriculture
pour garantir la sécurité alimentaire, devenir le grenier de
l'Afrique tout en mobilisant la masse ouvrière;
- La construction et la réhabilitation des infrastructures
économiques ;
- La valorisation des produits nationaux sur les marchés
locaux et à l'exportation ;
- L'amélioration du mode de génération du
surplus économique et de son affectation.
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