1.7 Dégradation de l'environnement
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à l'initiative privée, tandis que les
infrastructures qui relèvent de la responsabilité des pouvoirs
publics, ne suivent pas. Il faut remonter à l'époque coloniale
pour retrouver une intervention publique organisée dans le domaine de
l'habitat et du logement en RDC. Après l'indépendance du pays,
les interventions publiques dans le domaine de l'aménagement urbain ont
été presque nulles. (RNDH, 2000)
On ne peut aborder la question de l'habitat et du logement en
RDC sans faire mention de la complexité croissante de ce problème
du fait de l'expansion urbaine. en effet, le processus d'urbanisation du pays
s'est poursuivi à grands pas, entrainant l'émergence d'un ordre
et la transformation de l'amertume urbaine.
En plus, la croissance urbaine en RDC s'accompagne d'une
extension spatiale des agglomérations à un rythme qui ne tient
pas compte de la nécessité de contrôler l'utilisation des
réservés foncières existantes afin d'en faire disposer le
plus de ménages et de minimiser la part des couts de viabilisation et
d'équipement à pater par chaque ménage. L'exploitation
artisanale des minerais opérée un peu partout à travers le
territoire national occasionne non seulement la destruction de l'environnement,
mais aussi la pollution de l'environnement par le rejet des déchets.
(RNDH, 2000)
Bien que disposant d'une énorme potentialité en
eau douce, la population de la RDC accède
paradoxalement très difficilement à cette
denrée. En effet, mis à part quelques habitants dans certaines
villes, la grande majorité de citadins et la totalité des
populations rurales continuent, à ce jour, à se contenter des
eaux de rivières, de puits, de pluies et de marres, somme toutes de
ressources en eau, pas souvent de bonne qualité et aussi de
quantité insuffisante.
La vulnérabilité à l'accès
à l'eau par la population en RDC découle fondamentalement de la
pauvreté de celle-ci, laquelle est aussi exacerbée par la
précarité des services d'État conviés à
cette obligation. Selon le Rapport OMD 2015, en RDC, 50,4% de la population ont
accès à l'eau potable dont
32,6% de la population dans les zones rurales et près de
85% de la population urbaine. Ce taux est
faible par rapport à la moyenne de l'Afrique subsaharienne
(64,4%), celle des pays fragiles (66,4%) et
de la Région en développement (87,2%).
La thèse centrale est que c'est l'étendue des
inégalités sociales qui est à l'origine de la
dégradation environnementale, ou du moins qu'elle en est le facteur
contemporain majeur : d'un côté,
les inégalités renforceraient le besoin de
croissance pour donner un minimum aux plus pauvres ; de
l'autre côté, l'existence des
inégalités ferait obstacle à l'adoption de politiques
environnementales. Cette thèse demeure superficielle. Elle tient en
effet pour acquis que c'est la croissance économique qui est le
facteur majeur de la dégradation environnementale et
attribue aux inégalités en tant que telles ce qui
Si donc un pays retardataire comme la RDC veut connaitre la
croissance, s'il veut développer sa
production de denrées alimentaires, élargir la
gamme et la variété de ses produits industriels, la
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peut être attribué aux situations de
pauvreté et au déficit de couverture des besoins de base de la
population. (Godard O., 2015)
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