1.4 Mal gouvernance
La gestion des affaires publiques de la RDC au cours des
trente dernières années a souffert d'un dysfonctionnement profond
qui a presque paralysé l'appareil étatique. Le Gouvernement, dans
le cadre
de la présente stratégie de réduction de
la pauvreté compte asseoir une politique agressive de gestion de la
chose publique en terme administratif, politique et économique dans le
respect d'un Etat de droit retrouvé. (DSCRP, 2006)
Les analyses précédentes ont montré
à quel point les déficits en termes de gouvernance politique et
économique ont pesé lourd dans les différents domaines du
développement : faible participation de la population, insuffisance de
la primauté du droit, absence de transparence dans la
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gestion publique, manque d'efficacité et
d'équité dans la mobilisation et l'affectation des ressources. La
mal gouvernance en RDC s'est surtout caractérisé par
l'inexistence de l'Etat de droit ainsi que par un certain manque de sens
responsabilité aussi bien chez les gouvernants que chez les
gouvernés. (DSCRP, 2006)
Un Etat de droit ne peut exister avec un système
judiciaire dépendent totalement du pouvoir exécutif. Des abus ont
systématiquement et impunément été commis aux
dépens des personnes vulnérable telles que les femmes, les
enfants, les vieux, les pauvre etc. Cet état de chose a
été accentué par la sous administration de la justice
à l'intérieur du pays du fait de la centralisation extrême
du système judiciaire allant de pair avec une forte concentration de
structures des et des hommes dans les principales villes. (DSCRP, 2006)
1.5 Dégradation du système sanitaire
A son accession à l'indépendance en 1960, la RDC
a hérité de la colonisation d'un système de santé
constitué de structures diversifiées, principalement
tournées vers de soins de santé curatifs et hospitaliers.
Grâce à son caractère massif, surtout en milieu urbain, et
grâce aussi au rôle joué par les services de santé
mobiles pour la lutte contre les endémies majeurs, ce système a
cependant permis de réaliser des progrès importants. (RNDH,
2000)
Dans le secteur sanitaire, les principaux déterminants
sont le niveau d'éducation de la mère et les comportements tels
que l'allaitement maternel, les pratiques sexuelles et l'utilisation des
contraceptifs et la qualité des infrastructures. La plupart des
modèles statistiques des déterminants de diverses composantes de
la situation sanitaire (mortalité des enfants, malnutrition,
diarrhée et infections
respiratoires) montrent que les enfants dont les mères ont
une instruction, quel qu'en soit le niveau,
courent moins de risques que les autres. (Rapport BM, 2005)
Ce constat concorde avec les conclusions notées dans de
nombreux autres pays, et il peut
s'expliquer par le fait que les mères qui ont un certain
niveau d'éducation sont plus au courant des
pratiques préventives de santé et plus enclines
à consulter un prestataire de santé qualifié pour leur
enfant. La majorité des mères de famille (72 %) ont
plus ou moins fréquenté l'école, mais la proportion
est bien plus faible dans les régions rurales (62 %)
que dans les zones urbaines (91 %). (Rapport BM, 2005)
Les barrières financières sont l'une des
principales causes de la faible utilisation des services parmi les pauvres. La
faible couverture des services, l'insuffisance des moyens d'intervention et de
la qualité des soins ont entraîné une réduction de
l'utilisation globale des services, mais les pauvres sont
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les plus affectés en raison des obstacles financiers
liés au manque de financements publics pour le système.
Contrairement au constat dressé pour les résultats de
santé (mortalité et malnutrition),
l'influence du statut socioéconomique sur l'utilisation
des services est évidente entre toutes les couches
socio-économiques, indiquant que la demande est
fortement sujette au revenu des ménages et/ou le prix des services de
santé. (Rapport BM, 2005)
Les données tendancielles de certaines ZS montrent que
l'utilisation des services peut augmenter de façon significative lorsque
le tarif des consultations et le prix des médicaments baissent (et que
leur qualité augmente) grâce à la mise en place de
programmes d'aides extérieurs. De nombreux ménages ne peuvent
supporter les coûts de soins de santé, de sorte qu'ils choisissent
soit de ne pas demander de soins, soit d'obtenir des traitements moins
coûteux auprès de prestataires
informels. (Rapport BM, 2005)
Au regard de l'évolution des indicateurs sanitaires, le
pays est exposé à une résurgence de plusieurs
épidémies jadis contrôlées ou
éradiquées. Il s'agit notamment de : la rougeole, la coqueluche,
la peste, la poliomyélite, la dysenterie bacillaire, le choléra,
etc. A cette liste non exhaustive s'ajoutent des maladies d'apparition plus
récente telles que le VIH/ SIDA et la fièvre hémorragique
à virus Ebola.
Parallèlement à ces tendances le secteur de la
santé accusent des faiblesses de deux ordres dans : la
disponibilité et l'utilisation des services de santé de
qualité et l'organisation spatiale des services. (DSCRP, 2006)
Il est admis que la qualité des soins et des services
est faible. La baisse de la qualité des soins et des services
résulte d'une combinaison de plusieurs facteurs notamment : la
problématique liée au personnel soignant (disponibilité en
quantité et qualité, qualité de la formation, rotation
rapide, rémunération), la vétusté des
infrastructures et équipements de base, les ruptures fréquentes
de médicaments. A cela s'ajoute le fait que les formations sanitaires
n'appliquent pas les mécanismes pour un meilleur suivi,
évaluation et contrôle de cette qualité. (PNDS, 2018)
La détérioration du système sanitaire en
RDC est marquée aussi par une faible résilience des structures de
santé face aux épidémies et situation d'urgence.
L'évaluation externe du Règlement Sanitaire International a
montré que les capacités minimales du pays à
prévenir, détecter et riposter rapidement aux menaces pour la
Santé Publique sont encore faibles. La revue des épidémies
connues
depuis 2016 a relevé que l'investigation et la
réponse était tardive et inadéquate suite à
l'absence ou mieux l'impréparation des équipes d'interventions
rapides et du manque de pré positionnement des kits répondant au
design des aléas potentiels et le déficit de coordination, de
surveillance et de riposte. (PNDS, 2018)
Depuis l'indépendance, à part quelques
opérations disparates, l'Etat a pratiquement été absent de
toute politique de logement et d'amélioration de l'habitat. L'extension
des grandes villes était laissée
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