1.2 Extrême pauvreté
Depuis une décennie, la RDC est entrée dans une
spirale de crise et de conflits politiques armés qui ont porté un
coup sévère à sa stabilité tant intérieure
qu'extérieure. Cette situation est caractérisée par le
dysfonctionnement de l'appareil étatique, le recul de la croissance
économique et une
aggravation des conditions sociales à travers les
déplacements massifs internes et externes des populations. Pendant la
même période, on a également constaté la
présence des milices et armées étrangères qui ont
contribué à exacerber chacune en ce qui la concerne la situation
sécuritaire du pays à un tel point que la RDC a frisé le
risque d'une balkanisation. (DSCRP, 2006)
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La RDC est en effet un pays immensément pourvu en
ressource naturelles. Malheureusement les populations de la RDC ne
bénéficient pas de toutes ces richesses. Son économie est
handicapée par des conflits armés incessants et un des niveaux de
corruption le plus élevés de la planète. Dans ce cadre, la
réussite dans les affaires dépend de relations étroites
entre le business et le pouvoir (favoritisme dans la distribution des
autorisations légales, subventions gouvernementales, allégements
fiscaux, etc.). Ce système a empêché l'accès d'un
grand nombre au secteur formel, et forcer en même temps de s'orienter
vers l'informel. (Kambamba D., 2012)
Les besoins d'assainissement du cadre macro-économique
de la RDC sont confrontés au dysfonctionnement des structures
économiques qui handicapent la consolidation de la stabilité
macroéconomique et la croissance, et limitent considérablement
les possibilités de réduction de la pauvreté. Les
déficiences au niveau économique peuvent être
appréhendées par des taux d'inflation élevés ainsi
que la détérioration de la balance courante. (DSCRP, 2006)
1.3 Détérioration du système
éducatif congolais
La situation actuelle de l'éducation s'explique par la
crise économique qui s'est déclarée en RDC depuis les
années 80. En fait, la part des dépenses publiques pour
l'éducation a commencé à baisser fortement passant ainsi
de 17% en 1983 à 7% en 1985. Certes, l'efficacité du secteur
privé est plus forte que celle du public, tant en termes de taux de
redoublement de maintien dans le cycle, que de rendement de l'éducation.
Néanmoins, le développement du privé s'est
réalisé dans des conditions désastreuses
(vétusté et délabrement des infrastructures, absence
d'équipements et manuels, surpopulation de salles de classe, etc.) ce
qui conduit à une baisse de la qualité de l'enseignement.
(Kambamba D., 2013)
L'enseignement primaire accuse une expansion insuffisante. Car
même s'il a connu un accroissement de 7% de 2006-2007 à 2007-2008,
passant de 84% à 91%, taux de scolarisation n'a pas encore atteint 100%.
En plus du faible niveau de fréquentation, la dégradation de la
qualité de l'éducation primaire et secondaire est patente ; ceci
se manifeste crument dans le fait que la plupart des enfants
n'acquièrent pas les compétences linguistiques indispensables
pour la poursuite des études. (Kambamba D., 2013)
L'insuffisance des ressources publiques a conduit les
responsables à faire appel à la contribution des parents pour le
fonctionnement quotidien des écoles. Cette pratique, outre qu'elle
réduit les possibilités d'accès à
l'éducation pour les enfants de familles pauvres, est entachée de
quelques
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anomalies. D'une part, l'Etat retire plus de 21% de ces
contributions des parents pour le fonctionnement
de ses propres services, en plus de frais de minerval
destinés au trésor public. (RNDH, 2000)
D'autre part, les mécanismes adéquats de
préparation et de contrôle budgétaire ne sont pas
imposés aux chefs d'établissements afin de s'assurer de
l'utilisation rationnelle de ce financement privé. Ainsi assiste-t-on,
depuis plusieurs années, à une dégradation constante de la
situation, caractérisée
par la régression du taux de scolarisation au niveau
primaire, la saturation des structures d'accueil à
tous les niveaux, le délabrement des infrastructures, le
manque de matériel didactiques, la démotivation
du personnel enseignant, le faible rendement attesté
par d'important taux de perdition, le bas niveau d'acquis réalisé
par les apprenants à tous les niveaux, l'inadéquation de la
formation reçue par rapport aux besoins des apprenants de la
société. (RNDH, 2000)
Cependant, on constate un grand écart entre les
intentions exprimées et la réalité. On déplore
aussi l'insuffisance du rendement qualitatif. Les pouvoirs publics, les
utilisateurs et les parents se plaignent du niveau et du style de formation
dispensée par le système. Les insuffisances portent à la
fois sur les capacités techniques et professionnelles et sur les
qualités humaines. Cet état de chose est dû à la
nature de la formation que les apprenants reçoivent. En effet, la
formation n'insiste pas suffisamment sur le développement
intégral de l'homme ; qui impliquent la prise en compte du savoir, du
savoir-faire et du savoir-être. (RNDH, 2000)
La recherche et développement, qui est censée
être le fil conducteur du développement du pays, traverse une
crise aiguë du fait qu'elle ne s'inscrit pas dans les priorités
présentes de la RDC. Les dysfonctionnements ci-après sont
observés: l'inégalité sociale dans l'accès, les
curriculums obsolètes et la multiplicité des cours, le nombre
limité d'enseignants qualifiés, de laboratoires, de
bibliothèques et le coût élevé de l'enseignement
privé. (DSCRP, 2006)
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