Conclusion partielle
Tout au long de ce chapitre, nous avons commencé par
une brève présentation de du cadre de notre étude qui est
la RDC ; et cela nous a permis de scruter les fortes potentialités du
pays sur le plan géographique, minier, et démographique. Ensuite,
nous avons passé à la deuxième section en rapport avec la
présentation de données empiriques et approche
méthodologique. Nous avons fouillé les différents rapports
et résultats d'études compatibles à notre travail de
recherche. Puis, nous avons expliqué la méthodologie
utilisée pour la collecte de données.
Au niveau de la troisième section de ce chapitre, nous
avons procédé dans une analyse approfondie des données en
respectant l'approche méthodologique annoncée et une
présentation des résultats de notre analyse. Pour connaitre le
pourquoi des facteurs principaux qui bloquent le processus de
l'émergence socioéconomique dans notre pays.
51
Chapitre III. DISCUSSIONS, IMPLICATIONS, ET LIMITATIONS
DES RESULTATS
Section 1. Discussions des résultats
Dans cette section, nous allons analyser les raisons
fondamentales du contexte actuel de la RDC, de manière à
décrire et expliquer les plus clairement et rigoureusement possible, les
différents facteurs explicatifs à la base de cette situation.
L'émergence n'est pas un phénomène
essentiellement économique, mais c'est un phénomène
multidimensionnel qui peut être politique,
économique, historique et social. Si nous le considérons
qu'uniquement dans l'optique économique, nous ne pouvons
guère y voir qu'une opération semblable à
celle par laquelle une région en proie à une
dépression économique, surmonte des difficultés
temporaires. C'est-à-dire que nous nous représentons tout
naturellement le phénomène comme un processus d'accumulation
régulière des richesses et d'augmentation lente, mais
progressive, des revenus et de l'emploi. (Robert H., 1968)
1.1 Problème de la productivité de
l'économie
En dépit de ses faiblesses, le secteur privé
constitue le moteur principal de création de richesse
et d'emplois. Le secteur privé a évolué,
depuis environ trois décennies, dans un environnement
particulièrement difficile. En effet, depuis les années 1970, les
effets conjugués de l'effondrement des cours de cuivre et du crash
pétrolier sur l'économie, ainsi que les mesures suicidaires de
Zaïrianisation et de la radicalisation prises par le régime en
place, ont contribué respectivement à briser l'essor des secteurs
productifs, en installant un climat de méfiance, particulièrement
auprès des opérateurs économiques expatriés,
entraînant ainsi la fuite de capitaux. (DSCRP, 2006)
Le processus de démocratisation des années 1990,
a plongé de nouveau le pays dans un processus désordonné
de multipartisme et de pluralisme syndical qui ont conduit à des
grèves
fréquentes et à un climat
d'insécurité généralisé. Les pillages de
1991 et 1993 ainsi que les guerres de 1996 et 1998 ont également conduit
à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le
découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de
l'aide publique au développement principale source de financement de
l'investissement public. (DSCRP, 2006)
La demande sociale est très pressante pour la
requalification des conditions de vie en RDC
d'autant plus que, depuis plus d'une dizaine d'années,
la croissance économique s'est nettement améliorée et
même accélérée sans qu'elle ne se traduise à
travers le pays par une baisse importante
52
de la pauvreté et des inégalités sociales
et économiques. Ceci soulève en substance la question de
l'inclusivité de la croissance dans toutes ses dimensions essentielles.
(RNDH, 2016)
La prépondérance accrue des produits miniers
dans les exportations de la RDC expose son économie à la
volatilité des cours mondiaux et à des conséquences
économiques et sociales en chaîne
(ralentissement de l'activité économique, baisse
des exportations, chômage, la montée du taux de
change, etc.). (RNDH, 2016)
L'extraversion de l'économie congolaise est un trait
marquant du modèle d'accumulation hérité de la
période coloniale. Ce modèle paraît inadapté
à la promotion d'une croissance inclusive. Cette extraversion est
reflétée non seulement dans la forte dépendance de la
croissance à l'égard du dynamisme des secteurs extractifs, dont
l'essentiel de la production est exporté, mais aussi dans le fait
que la consommation de masse et les approvisionnements des
entreprises sont assurés en grande partie par les importations. En
outre, les sources des capitaux de ces entreprises sont d'origine
étrangère. (RNDH, 2016)
Les entreprises du secteur minier ne réinvestissent pas
nécessairement leurs profits dans le pays et ne garantissent pas une
reproduction élargie. Face aux performances économiques.
Principal moteur
de la croissance, le secteur minier devrait en principe
exercer des effets d'entraînement en amont, notamment, sur les
transports, la construction, l'électricité et les services
marchands (restauration, nettoyage, gardiennage, maintenance et
réparation de véhicules, etc.). Le secteur agricole devrait, lui
aussi, bénéficier de la demande induite par les salaires
distribués par le secteur minier. Face aux performances
économiques remarquables en RDC, les réponses de la
pauvreté restent non proportionnelles au rythme de la croissance
enregistrée. (RNDH, 2016)
Les régions du monde sous-développé ont
un handicap commun qui est la productivité étonnamment faible de
la main d'oeuvre. Nous constatons surtout cette disparité dans le
secteur qui est à la base même de l'économie de tous les
pays sous-développés c'est-à-dire dans l'agriculture.
L'agriculture souffre d'une absence de productivité ruineuse due
à des rapports grotesques entre les
terres et les hommes qui les cultivent. (Robert H., 1968)
Le secteur agricole connaît actuellement une faiblesse
de productivité entraînant l'insécurité alimentaire,
l'augmentation des importations des produits de première
nécessité et la baisse des
exportations des produits de rente. En dépit des
conditions naturelles favorables, le secteur agricole est réduit depuis
quelques années à des activités de subsistance. Environ 97
% des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus
de huit mois dans l'année. De plus, le pays dispose d'environ
53
135 millions d'hectares de terres agricoles, soit 34 % du
territoire national dont 10 % seulement sont mises en valeur. Il en
résulte que seize millions de personnes souffrent de la faim. (DSCRP,
2006)
Les PME formelles sont confrontées à un
environnement politique et économique défavorable
ainsi qu'à un cadre réglementaire
inadapté et mal appliqué. Cette situation les ont mises dans un
état d'essoufflement et une forte baisse de leur activité. La
part de l'économie informelle quant à elle, s'accroît
continuellement dans la création des richesses et des emplois au point
que le secteur informel représente une part dominante de
l'économie en RDC.
Le secteur secondaire est très peu
développé et caractérisé par une forte
présence de l'Etat marginalisant ainsi le secteur privé. La
plupart des sociétés sont publiques ou à participation
mixte,
avec souvent une participation majoritaire de l'Etat.
Malgré le processus de privatisation en cours, l'Etat reste le principal
opérateur dans la plupart des secteurs économiques comme
l'énergie, les mines, les forêts, les communications,
l'hydraulique, le transport et le bâtiment. (DSCRP, 2006)
La plupart des PME et PMI ont été
créées dans le but d'exploiter les opportunités que
présente un environnement protectionniste. Au stade actuel de la
mondialisation, de libéralisme et d'intégration régionale,
ces PME et PMI souffrent d'un manque de compétitivité face aux
produits extérieurs à cause des difficultés
d'approvisionnement et l'étroitesse du marché national. De
même, le secteur financier qui devait venir en appui à ce secteur
privé, n'a pas pu remplir sa fonction d'intermédiation
financière.
En effet, l'instabilité économique et le
dysfonctionnement du système financier lui-même ont conduit
à la marginalisation progressive de ce secteur, portant ainsi un coup
fatal à sa fonction
d'intermédiation financière. Cette
désintermédiation financière attestée par une
insuffisance de
mobilisation des dépôts bancaires apparaît
comme la dernière touche qui complète le tableau de la
désintégration de l'économie congolaise, en
général, et du secteur privé en particulier. (DSCRP,
2006)
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