SECTION 3. Analyse factuelle de données et
présentation de résultats
Il s'agit ici de s'interroger sur les
spécificités de l'économie nationale qui, à
première vue, est basée sur la production des matières
premières d'une part et sous-industrialisée d'autre part. De se
poser la question de savoir pourquoi les taux de croissance aussi importants
sont sans effets sur les leviers de l'emploi et du développement.
(Ossiala S. et Ngoma A., 2016)
Pour se développer, il faut un modèle, une
vision claire, un chemin à suivre. L'émergence de la RDC souffre
de beaucoup de travers dont le flou sur son modèle de croissance et de
développement. En dépit de toutes les performances
accumulées ces dernières années, le chômage ne
recule pas en RDC, ou recule de manière très insignifiante durant
une longue période. La pauvreté qui en est le
corollaire prospère ; ainsi l'incidence de cette
croissance sur ce fléau reste faible comparativement à d'autres
pays du continent. L'économie fonde son financement sur les
matières premières et sont surtout pour la plupart importatrice
de biens d'équipement. (Ossiala S. et Ngoma A., 2016)
Dans cet ordre d'idées, ployant déjà sous
le poids de la non-industrialisation, l'économie de la RDC se
définit aussi comme l'économie de toutes matières
premières ; alimentée par l'extraction du cuivre, cobalt,
coltant, le diamant ou le fer, dans tel autre, il faut compter sur le
pétrole, l'uranium ou le gaz naturel. Et l'exploitation des
matières premières, industrie capitalistique par essence, laisse
de côté le capital humain et engendre cette fameuse croissance
sans emplois, génératrice des exclusions au niveau du
marché du travail. D'où l'augmentation du niveau de chômage
dans le pays. (Ossiala S. et Ngoma A., 2016)
L'efficacité du processus de l'émergence est le
fait d'un ensemble de connaissances ou de technologies produites par une
activité de recherche et développement (R&D). Avec une
même
disponibilité en facteur capital et facteur travail, le
progrès technique qui résulte d'une accumulation de
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connaissances nouvelles par la R&D permet à
l'économie de produire plus. Mais, la RDC accorde un investissement
public faible dans la formation de futures cadres du pays. (Nshue A., 2014)
En effet, les progrès dans la scolarisation sont
indéniables, il faut encore relever le défi de la
qualité de l'enseignement dispensé. La baisse
constatée s'explique par la démotivation du corps
enseignant en termes de salaires et de perspectives des
carrières, la faiblesse de la formation initiale,
l'irrégularité de la formation continue et la faiblesse de la
supervision pédagogique. (Matata Ponyo, 2016)
Mais, si les dimensions économiques revêtent, de
manière générale, un aspect prioritaire, il n'en existe
pas moins d'autres priorités ; c'est le cas notamment des
réformes des institutions publiques qui sont indispensables pour
l'instauration d'une économie forte dans la durée ; capable de
résister aux chocs exogènes. Conscient du rôle moteur que
peut jouer la réforme de l'Administration publique ainsi que celle
institutionnelle en générale en vue de la transformation de
l'Etat, le DSCRP souligne dans le premier axe stratégique, la
nécessité d'accorder un accent particulier à la
gouvernance institutionnelle
et administrative. (Kibala J.C., 2013)
Aujourd'hui, à la suite d'une évaluation
après plusieurs tentatives, il y a lieu d'observer que très peu
des résultats ont été remarquables et que la marche vers
l'émergence de la RDC n'est qu'encore à la case de départ.
Cette réalité est aussi vraie pour beaucoup des pays de l'Afrique
subsaharienne. Car, le développement socio-économique
relèverait désormais de la refondation d'un État fort,
dont le pouvoir s'exerce par l'intermédiaire d'institutions
réellement représentatives. (Kibala J.C., 2013)
Autrement dit un Etat de droit, légitime. Le
développement a impérativement besoin de gouvernements
responsables, intègres, légitimes, ayant une préoccupation
majeure, la croissance et l'équité ; et il n'y a pas de
fonctionnement de l'économie sans un Etat fort avec des lois et des
règles qu'il est capable de faire appliquer. (Kibala J.C., 2013)
Sans apporté des solutions adéquates aux
différents éléments qui freinent, le processus de
l'émergence restera qu'un simple slogan de la part des
autorités et les conditions de vies de la population ne seront pas
améliorées. Car le développement d'un pays ne s'improvise
pas. Il s'améliore avec exigence et se conduit avec ardeur. (Matata
Ponyo, 2016)
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