2.1.4 Système de Santé
Le système de santé congolais est marqué par
un problème d'allocation des ressources
financières. Non seulement le niveau des
dépenses totales de santé est limité, mais il y a une
faible allocation des ressources publiques au secteur de la santé. Les
dépenses totales de santé (DTS) par habitant ont augmenté
de 15 dollars en 2008 à 23 dollars en 2016 (28) en valeur réelle,
mais restent bien en dessous du cout du paquet de services essentiels
établis à 86$ (29). Par ailleurs, les dépenses de
santé publiques n'étaient que de 3.2 dollars en 2016 ; si le
budget de la santé s'est cependant accru de 3 à 7% du budget
global entre 2008 et 2016. (PNDS, 2018)
Ce faible accroissement de la dépense publique de
santé pourrait s'expliquer par une exécution budgétaire
assez volatile. En 2016, la hausse de l'exécution budgétaire (de
59 à 96%) est due aux dépassements de crédits notamment,
celle des dépenses liées au fonctionnement du ministère de
la santé publique (123%), aux interventions économiques et
sociale (236%), à la rémunération (104%)
ainsi qu'à la diminution de la part du budget
alloué aux autres administrations.
41
Graphique n°3 : Structure de financement de la
santé en RDC 2011-2016 en %

Les procédures de gestion financière et de
passation des marchés telles qu'édictées ne sont pas
strictement respectées dans le secteur. Il y a aussi une faiblesse
observée dans la régulation et contrôle du financement et
la gestion des ressources ; les documents et les pièces comptables ne
sont pas bien tenus ; l'inexistence des normes d'utilisation des recettes
générées au niveau des structures sanitaires ; les
informations financières de quelques appuis des partenaires sont
difficilement communiquées et leur gestion peu transparente. (PNDS,
2018)
Tableau n° 12 : Information sur la dépense publique
de sante et son exécution, 2008-2016
|
2008
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
Dépenses publiques de santé en % des
dépenses publiques totale
|
5
|
3
|
4
|
6
|
5
|
6
|
6
|
Dépenses publiques de sante per
personne
|
2.2$
|
1.5$
|
2.5$
|
3.6$
|
3.1$
|
4.3$
|
3.2$
|
Budget de la santé, % budget total
|
3
|
4
|
8
|
5
|
7
|
4
|
7
|
Exécution du Budget Santé
|
100
|
59
|
27
|
69
|
32
|
59
|
96
|
Source : PNDS, 2019-2022
Selon l'état des lieux de 2009, 79% d'AS disposent d'un
CS qui offre un PMA, parmi lesquels 15% sont construits en matériaux
durables. Durant la période de mise en oeuvre du PNDS 2011-2015,
quelques CS ont été construits par le Gouvernement et ses
partenaires (divers projets), améliorant un peu la couverture sanitaire.
Cependant, 124 sur 516 ZS soit 24% ne disposent pas d'HGR. Les données
issues de l'analyse du processus de planification 2013 montrent que seuls 6% de
CS offrent un PMA complet répondant aux normes et 10% des HGR offrent un
PCA complet. (PNDS, 2018)
42
Le secteur de la santé connait un déficit
d'infrastructures et d'équipements répondant aux normes
nationales de construction. Sur les 8.504 AS planifiées en RDC, 238 ne
disposent pas d'un CS. Il est à
noter cependant que malgré les 8.266 CS existants seuls
1006 sont construits en matériaux durables, ce qui représente
12%. Certains d'entre eux sont dans un état de délabrement
avancé, ce qui nécessite la réhabilitation de 671 CS. Le
reste des Centres de Santé (7.120) sont soit en semi durable ou en
pisé. Sur les 516 ZS du pays, 393 ZS ont un HGR. Parmi ces HGR, 152 ont
été réhabilités et 60 construits. La
capacité de maintenance au niveau du Ministère de la Santé
reste encore faible. (PNDS, 2018)
L'effectif total du personnel de santé
répertorié en 2017 est de 161.966 dont 96.196 soit 59.39% sont
professionnels de santé et 65.770 soit 40.61% du personnel administratif
et de soutien. Sur le plan
des professions les infirmiers représentent l'effectif
le plus important, 73.046 soit 45.1%, les médecins représentent
l'effectif de 9.537 soit 5.9%. La ville-Province de Kinshasa regorge l'effectif
le plus important avec 15.541 agents, suivie du Kwilu avec 13.851 agents. La
province du Bas-Uélé a l'effectif le moins élevé,
soit 2.117 agents.
Dans la gestion des ressources humaines, il l existe des
disparités importantes dans la répartition géographique.
On observe une concentration des personnels de santé dans les grandes
villes particulièrement à Kinshasa et dans les centres urbains
des provinces. S'agissant du ratio infirmier pour 5000 habitants, il y a lieu
au regard des informations ci-dessus d'affirmer une pléthore du
personnel infirmier dans toutes les provinces. (PNDS, 2018)
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