WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique de l'émergence socioéconomique de la RDC.


par Grace NGWALA
Université protestante au Congo - Licence 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION 2. Présentation de données empiriques et approches méthodologiques

2.1 Présentation de données empiriques

2.1.1 Situation économique de la RDC

Le pays est un géant aux pieds d'argile disposant de ressources naturelles incommensurables, mais d'une économie très fragile. La RDC est l'un des pays les plus pauvres du monde et avec un revenu par habitant, l'un des plus bas du continent. Cette situation est la conséquence de la non-diversification de l'économie, trop dépendante des aides au développement et des prêts extérieurs, mais surtout de l'exploitation des ressources minières. (Saumet C., 2018)

Le dynamisme des activités extractives s'explique en grande partie par le maintien des cours mondiaux favorables pour le cuivre et un afflux massif de l'investissement direct étranger au cours de ces dernières années, portant ainsi la production du cuivre de 26 389 tonnes en 2005 à 1 065 744

tonnes en 2014. Le cuivre et le cobalt sont redevenus les principaux produits d'exportation de la RDC.

Ces deux produits ont représenté 85 % du total des exportations contre 8 % pour le pétrole en 2013.

29

Tableau n° 1 : Composition des exportations de la RDC en % du total des exportations

 

Part du cuivre et du cobalt

Part du pétrole

Autres produits

2004

24,21

18,77

57,03

2006

36,7

16,56

46,74

2008

72,77

11,24

15,99

2010

81,39

7,74

10,87

2012

82,25

10,88

6,93

2014

79,81

6,25

13,93

2016

78,75

2,21

19,05

Source : RNDH, 2016

L'économie congolaise a donc été très impactée et fragilisée par la chute des cours du cuivre et des matières premières de ces dernières années. Le coût d'une tonne de cuivre est passé de 6.500$ en 2004 à 4.500$ ou moins en 2015 et en 2016. Cette baisse a eu des conséquences directes en RDC avec la fermeture ou l'arrêt provisoires de plusieurs mines, dont celle de Kamoto en 2015, exploitant le cuivre au Katanga, perturbant fortement l'économie locale et nationale.

Après avoir connu une forte accélération de son PIB entre 2013 et 2014, avec un taux de croissance atteignant les 9%, celui-ci a chuté à 2.5% en 2016. Entre 2015 et 2016, les recettes budgétaires étatiques ont été réduites de près d'un quart avec une baisse de 22%, passant de 8.476 milliards de franc congolais à 6.611 milliards de francs congolais. Au-delà des conséquences sur l'économie nationale, cette crise économique se traduit avant tout par une situation socio-économique désastreuse pour les populations. (Saumet C., 2018)

L'inflation, qui s'est accélérée avec une moyenne de croissance annuelle de 5.7%, et la dépréciation du franc congolais ont eu les effets les plus néfastes sur le niveau de vie des habitants. Depuis 2016, le taux officiel de change du franc congolais a augmenté de plus de 43%. Aux difficultés quotidiennes de faiblesse, de non-calcul des salaires sur le bon taux et des retards de paiement des salaires, s'est ajoutée l'augmentation exponentielle du coût de la vie. (Saumet C., 2018)

Après six années de croissance soutenue, l'activité économique a fortement ralenti en RDC en 2016. En effet, le taux de croissance économique a été estimé à 2,4 % contre 6,9 % en 2015. Le rythme de progression de l'activité économique a été affecté par la morosité de l'environnement économique extérieur, essentiellement sous l'effet du maintien à de niveaux bas des cours de principaux produits exportés par le pays, conjuguée à une psychose liée au contexte politique. (BCC, 2016)

30

L'activité économique a repris un trend haussier en 2017, après le ralentissement noté une année auparavant. En effet, l'économie congolaise a enregistré une croissance du PIB réel de 3,7 % en 2017 contre 2,4 % en 2016. Cette évolution tient d'un environnement extérieur plus favorable, caractérisé par la consolidation de l'activité économique dans les pays avancés. Il s'en est suivi une hausse de la demande des principaux produits miniers exportés par la R.D.C. et l'amélioration de l'investissement privé.

Graphique n° 1 : Croissance du PIB et du revenu réel par habitant en pourcentage

La croissance économique en 2017 a été tirée essentiellement par la demande extérieure nette, laquelle a connu une amélioration de 17,4 % contre 8,6 % en 2016. Cette évolution est consécutive particulièrement à la consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de montée des cours des matières premières sur le marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est légèrement améliorée de 1,0 % après 0,9 % une année auparavant, en raison notamment du bon comportement des investissements et consommation privés, avec une contribution positive à la croissance globale de 1,2 point.

Graphique n°2 : Contribution des composantes de la globale à la croissance (en point de croissance)

Principal moteur de la croissance, le secteur minier est cependant un secteur extrêmement intensif en capital, de la phase de prospection à la phase d'exploitation proprement dite. Il ne crée donc

31

L'inclusivité de la croissance est étroitement liée à la qualité de la croissance elle-même. Une croissance est dite de qualité lorsqu'elle est forte, stable et soutenue, de manière à accroître la productivité et permettre l'atteinte des objectifs relatifs à l'amélioration du bien-être social et à la réduction de la pauvreté. Sur cette base, certains économistes ont construit une mesure dénommée Indicateur de la Qualité de la Croissance (IQC), dans le but d'analyser les facteurs les plus déterminants du récent épisode de forte croissance pour un échantillon de 93 pays dont 43 sont situés en Afrique. (RNDH, 2016)

Globalement, l'IQC de la RDC qui était de 0,392 en 1990-1994, semble s'être amélioré durant la décennie 2000 marquée par un fort profil de croissance. Par contre, le positionnement de la RDC ne s'est amélioré qu'en 2005-2011 par rapport à l'échantillon des pays retenus ainsi que par rapport aux autres pays africains.

Tableau n° 2 : Qualité de la croissance en RDC selon l'IQC

 

1990-1994

1995-1999

2000-2004

2005-2011

IQC de la RDC

0,392

0,346

0,371

0,488

Moyenne de l'échantillon

0,55

0,58

0,62

0,65

Rang de la RDC sur 93 pays de

l'échantillon

78ème

87ème

89ème

83ème

Rang de la RDC sur 40 pays africains

26ème

33ème

36ème

32ème

Source : RNDH, 2016

32

pas suffisamment d'emplois directs. Comparativement à l'exploitation minière industrielle, le secteur minier artisanal est de nature à générer plus d'emplois et de revenus. Mais ce sont des emplois à la fois informels et précaires, exercés dans des conditions d'insalubrité pour la vie humaine. Il est estimé, selon les sources, que 500.000 à 2.000.000 de creuseurs artisanaux évoluaient dans ce segment en 2012.

Tableau n° 3 : Structure des emplois par secteur institutionnel et par secteur d'activité

 

Kinshasa

Milieu urbain (sans
Kinshasa)

Milieu rural

Total RDC

Par secteur institutionnel

 

Administration

15,4

10,2

3,2

5,7

Parapublic

6,8

6

1,5

2,9

Privé formel

15,1

5,7

0,4

2,8

Informel non agricole

61,1

54,7

17,3

28,9

Informel agricole

1,6

23,4

77,5

57,7

Secteur d'activité

 

Primaire

2,3

25,8

84,2

71,2

Industrie

14,6

13,9

4,5

4,9

Commerce

32,6

28,7

3,8

15,2

Services

50,5

31,6

7,6

9,2

Source : RNDH, 2016

L'emploi en RDC est essentiellement agricole. En effet, 71,2 % des actifs occupés sont employés dans l'agriculture, tandis que près d'un quart dans le commerce ou les services (24,4 %) et 4,4 % dans l'industrie. La structure par branche des emplois diffère cependant nettement selon le milieu de résidence des actifs. En milieu urbain, c'est le secteur tertiaire (commerce et services) qui prédomine, regroupant plus des deux tiers des emplois, 83 % à Kinshasa par exemple. Quant à la répartition par secteur institutionnel des emplois, c'est l'ensemble du secteur informel qui occupe la première place avec 88,6 % des actifs occupés au niveau national. (RNDH, 2016)

Le secteur public (administration et parapublic) vient en deuxième position avec 9,6 % des emplois dans l'ensemble de la RDC et 22,2 % dans la capitale. Par contre, 15,1 % des actifs travaillent dans le secteur privé formel de la capitale tandis que ce secteur est peu représenté dans les autres zones urbaines (6%) et quasiment inexistant en milieu rural. (RNDH, 2016)

33

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus