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Déterminants des investissements directs étrangers au Bénin.


par Honoré AHOUDJI
Université de Parakou - Licence professionnelle en économie et finance internationales 2019
  

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1.3- Revue empirique

En 1973, Dunning a essayé d'expliquer pour la première fois, le flux d'IDE dans une économie. Tout en tenant compte du fait que l'environnement d'investissement dépend

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essentiellement de la stabilité politique, il a mis l'accent sur trois types de facteurs. Il s'agit : des facteurs de marché tels que la taille et la croissance mesurée par le PNB du pays récepteur; des facteurs de coûts tels que l'abondance de la main d'oeuvre, la faiblesse des coûts de production et l'inflation et des facteurs liés à l'environnement d'investissement tels que le degré d'endettement extérieur du pays et l'état de la balance des paiements.

Quatre ans plus tard, Dunning (1977) complète son analyse par une approche globale : « l'approche éclectique » axée autour du « paradigme O.L.I. ». D'après la théorie éclectique, les investisseurs directs étrangers recherchent trois types d'avantages à travers la décision d'implantation d'une firme. Il s'agit des avantages liés : aux dotations spécifiques induites (détention d'un brevet exclusif pour bénéficier d'une situation de monopole sur le marché) par la concurrence imparfaite (Ownership advantages), à la localisation des entreprises (Localization advantages) et, de ceux liés à la faiblesse des coûts de production (Internalization advantages).

Il est à noter que cette approche est beaucoup plus microéconomique car Dunning a analysé l'importance des flux d'IDE selon les intérêts des investisseurs.

Agénor et al. (2000) ont réalisé sur les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) une étude portant sur les facteurs explicatifs des IDE. Leur modèle s'est fondé sur 10 variables. En utilisant la méthode des variables instrumentales sur données de panel à effets fixes, ils ont retenu les variables suivantes : l'IDE avec un retard d'ordre un, le taux de croissance réel, l'investissement en pourcentage du PIB, le degré d'ouverture de l'économie (base 100 année 1990), le PIB réel par habitant, le service de la dette en pourcentage du PIB, le taux d'intérêt réel international (London Inter-Bank Offer Rate : LIBOR), la variation du taux d'inflation, l'indice risque politique (un indice élevé traduit un niveau de risque faible). Ils retinrent à la fin de leurs estimations que le taux d'investissement, le taux d'ouverture de l'économie, le service de la dette en pourcentage du PIB, le taux d'intérêt international, l'indice risque politique et la variation du taux d'intérêt ont une influence significative sur les flux entrants d'IDE. Les variables ayant les impacts les plus significatifs sont le taux d'investissement et le service de la dette en pourcentage du PIB.

Hernandez et al. (2001) ont recherché les déterminants des flux de capitaux privés de 1970 à 1990 pour des pays d'Asie de l'Est et d'Amérique Latine. Leur étude s'inscrit dans la pensée de l'école « pull-push ». Les études théoriques ont montré que ces variables pouvaient être

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regroupées en deux classes : les facteurs externes (push) et ceux internes. Les facteurs externes sont déterminés par le taux d'intérêt international réel (ex-post), le total des flux d'IDE à destination des autres pays en développement en pourcentage (%) du total des PIB des grands pays industriels, le niveau d'activité dans les pays industriels (PIB). Quant aux facteurs internes (pull), ils sont propres au pays d'accueil et comprennent le taux de croissance réel, le solde de la balance des paiements en pourcentage du PIB, les investissements en pourcentage du PIB, les exportations en pourcentage du PIB, le service de la dette extérieure en pourcentage du PIB et le taux d'appréciation du taux de change. Ces travaux ont inspiré l'étude des déterminants des flux d'IDE en Côte d'Ivoire, où Romalahy M. I. (2003) grâce à un Modèle à Correction d'Erreur, démontre dans son étude que dans la relation de long terme le PNB/habitant, le taux d'investissement privé, la variabilité du taux de change effectif réel, le taux d'ouverture commerciale et le ratio du service de la dette extérieure rapporté aux exportations agissent positivement sur les flux d'IDE tandis que le taux de croissance du PIB, le crédit à l'économie, le taux de pression fiscale et l'instabilité politique influent de façon négative. La dynamique de court terme montre que le taux d'intérêt français a un effet négatif, les signes sont les mêmes que ceux obtenus dans le modèle de long terme pour les autres variables, le taux d'ouverture commerciale, la variabilité du taux de change effectif réel et le service de la dette n'étant pas significatifs. Une autre étude, celle de Noukpo D. et Fotie H. (2003) a porté sur l'évolution et la répartition des IDE en Afrique Subsaharienne. Ces auteurs se sont attelé à définir les variables les plus explicatives des flux d'IDE. Les variables retenues à l'issue de leur étude par un Modèle à Correction d'Erreur sont les suivantes : les flux d'IDE en pourcentage du PIB avec un retard d'ordre 1, le taux d'intérêt du marché monétaire français, le taux d'ouverture avec un retard d'ordre 1, le taux d'investissement avec un retard d'ordre 2, le taux de croissance démographique avec un retard d'ordre 2, et la variable exportation de pétrole avec un retard d'ordre 2. Les variables les plus explicatives des flux d'IDE retenues sont le taux d'ouverture de l'économie et le taux de croissance.

Bénassy-Quéré, Fontagné et Lahrèche-Revil (2001) montrent que, l'impact du taux de change sur l'IDE est assez ambigu dans la mesure où la volatilité des changes peut à la fois décourager l'investissement étranger, et produire une incitation à se couvrir contre le risque de change par la localisation à l'étranger. Une dépréciation peut favoriser les IDE destinés à l'exportation contrairement à une appréciation favorable aux activités d'IDE des sociétés orientées vers le marché (Chen, Rau et Lin 2006).

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Dupuch et Milan (2002), s'intéressent aux déterminants des IDE dans les pays de l'Europe de l'Est. A partir d'un modèle de gravité, ils montrent que la taille des marchés et la proximité géographique sont les facteurs de la mobilité des IDE vers les pays de l'Europe de l'Est. L'analyse porte sur les flux en provenance de l'Union Européenne et sur trois périodes : 1993-1995, 1996-1998, 1999-2001. Ils utilisent un système d'équations estimé par la méthode SURE (Seemingly Unrelated Regressions). En 2005, ils montrent que des firmes multinationales de type horizontal apparaissent lorsque les avantages à s'implanter à proximité des consommateurs sont plus élevés que les avantages liés à la concentration des activités. La firme préfère donc implanter plusieurs sites de production pour servir les marchés locaux s'elle peut réaliser des économies d'échelle entre ces différents sites du fait de la présence d'actifs intangibles (technologies, savoir-faire, etc.), si les coûts d'implantation sont relativement faibles, si les coûts de transport sont plutôt élevés et si la demande intérieure est forte.

GUIDIME (2005) a effectué une étude sur les difficultés relatives à la faible pénétration des investissements directs étrangers au Bénin. Il constate que la stabilisation du cadre macroéconomique et la mise en oeuvre du programme de réforme et de libéralisation de l'économie ont permis au Bénin d'enregistrer au début des années 90 des performances remarquables de flux entrants d'IDE. Cependant dès 1994 ; ces résultats se sont vite estompés ; les réformes engagées par les autorités béninoises d'alors ne semblent pas avoir été suffisantes pour pérenniser l'IDE. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : les lacunes du système juridictionnel' les problèmes de transparence et de gouvernance de l'administration publique' les retards dans le développement des infrastructures' la faiblesse du tissu industriel' coût total élevé des facteurs de production' la méconnaissance des atouts naturels du Bénin' le poids du secteur informel' et les crises politiques dans la sous-région.

Esso (2005) a effectué une étude sur les déterminants des IDE et leur influence sur la croissance économique en côte d'Ivoire. A partir des modèles économétriques, il a montré que : « le niveau moyen de connaissances, le niveau du PIB par tête, le degré d'ouverture, la dévaluation, les mesures incitatives à l'investissement, le taux d'épargne et le degré des libertés civiles et des droits politiques ont des effets significatifs sur les flux d'IDE entrants de la Côte d'Ivoire ». De même, il affirme les IDE ont eu une influence significative positive sur la croissance économique de la Côte d'Ivoire sur la période 1970-2001 ». Les variables utilisées pour l'analyse sont principalement internes. Ce sont le PIB par tête retardé, l'épargne

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en pourcentage du PIB, l'ouverture de l'économie, le capital humain, le crédit au secteur privé, l'inflation, les libertés civiles et les droits politiques, la dévaluation, les mesures incitatives. Le taux d'intérêt du marché français a été utilisé comme variable représentant les facteurs externes.

Zalle (2011) a réalisé une étude sur les investissements directs étrangers dans l'espace UEMOA (déterminants et analyse d'impacts). L'étude couvre la période 1980-2008, correspondant à la phase d'adoption des programmes d'ajustement structurel, de libéralisation et de raréfaction des ressources de l'aide publique au développement. Les résultats des estimations économétriques montrent que la croissance économique constitue un facteur majeur d'attractivité des IDE, mais ces derniers sont un déterminant mineur de la croissance. Ce qui conduit à des implications de politiques économiques afin de rendre plus attractif l'environnement des affaires de l'Union pour attirer davantage d'investissements directs étrangers.

Diaw et Guidime (2013) ont effectué analyse des déterminants des investissements directs étrangers (IDE) dans les pays de la Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en tenant compte des spécificités des pays, au cours de la période 2000- 2008. Les résultats obtenus à l'aide d'un modèle économétrique et testé dans un panel dynamique avec l'estimateur des Moindres Carrés avec des Variables Binaires Corrigé du biais (LSDVC) montrent que l'accessibilité et la taille du marché, le taux de change nominal, l'adaptation institutionnelle et l'investissement direct étranger retardé d'une période sont les principaux facteurs explicatifs des flux d'IDE vers les pays de la CEDEAO. Les ressources naturelles et le développement financier influencent positivement mais relativement les flux d'IDE en direction des pays de la CEDEAO. Ces facteurs sont donc les points de concordance entre les avantages compétitifs des firmes et les avantages comparatifs des pays de la CEDEAO. Enfin, l'adaptation institutionnelle améliore les facteurs de marché dans la mobilisation des flux d'IDE.

Carbonell et Werner (2018) ont essayé devoir si l'investissement direct étranger génère une croissance économique selon une nouvelle approche empirique à L'Espagne. D'après leur recherche, il constate qu'on affirme souvent avec confiance que l'investissement direct étranger (IDE) est bénéfique pour la croissance économique de l'économie d'accueil. Les preuves empiriques ont été mitigées et il reste des lacunes dans la littérature. La majorité des IDE a été destinée aux pays développés. Des études pays par pays sont nécessaires, en raison

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de la relation hétérogène entre IDE et croissance, et du fait que l'impact de l'IED sur la croissance serait le plus important dans les pays développés, ouverts et développés, dotés d'une force de travail éduquée et de marchés financiers développés (bien que la recherche se soit concentrée sur Pays en voie de développement). Ils ont comblés ces lacunes avec une méthodologie empirique améliorée pour vérifier si les IDE ont renforcé la croissance en Espagne, l'un des plus grands récepteurs d'IED, dont la croissance du produit intérieur brut a été supérieure à la moyenne mais n'a pas fait l'objet d'un examen approfondi. Au cours de la période d'observation 1984-2010, les IDE ont fortement augmenté et l'Espagne a offert les conditions idéales pour que ces derniers déploient leurs effets positifs présumés sur la croissance. Ils ont organisés donc une course de chevaux entre diverses variables explicatives potentielles, notamment le rôle négligé du crédit bancaire dans l'économie réelle. Les résultats sont robustes et clairs: les circonstances favorables en Espagne ne permettent pas de penser que l'IED stimule la croissance économique. L'entrée de l'Espagne et de l'euro en Espagne n'a également eu aucun effet positif sur la croissance. Les résultats appellent à repenser fondamentalement la méthodologie en économie.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand