C- Des idées parfois trop novatrices est donc
difficile à mettre en place.
La Co-création est comme nous l'avons vu un
excellent moyen que ce soit pour penser aux produits et services de demain ou
encore pour corriger et améliorer des produits en voie de
commercialisation. Cependant, certaines idées peuvent-être trop
compliquées et onéreuses à mettre en place, c'est
là l'un des paradoxes de la Co-création. Lorsque les marques
proposent un projet elles attendent des contributeurs les idées les plus
innovantes et les plus pertinentes possibles. Certaines idées sont
tellement innovantes bien que très pertinente mais ne peuvent être
misent en application pour cause de moyens limités. Toute contribution
de Co-création retenue par les marques va obligatoirement partir en
recherche et développement ce qui, dans une logique de création
d'un nouveau bien et service va générer un coût non
négligeable.
La première limite que se fixent les marques
à la Co-création est une limite financière. Par ailleurs,
de nombreuses marques sont encore en phase de bêta test de
l'utilité concrète de la Co-création et refuse
d'établir des projets aux coûts et aux responsabilités de
grands ampleurs. C'est aussi pour cette raison là que les marques font
principalement appels à des entreprises spécialisées dans
la Co-création afin de tout sous-traiter et de limiter les coûts
sur un savoir-faire qu'elles n'ont pas. Avant même de procéder au
processus de Co-création, un grand nombre de marques freinent une partie
du processus et rejette d'emblée et bien souvent de manière
inconsciente un apport d'idée certes très novateur mais aussi
source d'une réelle valeur ajoutée.
Ce frein est d'une part financier et d'autre part
émotionnel. En effet de nombreuses marques acceptent et souhaitent
l'innovation d'où la démarche de Co-création mais restent
réservées quant à l'adoption de certaines idées
encore «jamais vu» et qui peuvent faire peur. De nombreuses marques
souhaitent Co-créer mais ne disposent pas encore d'une culture de
l'innovation impliquant le changement des mentalités avec notamment la
fin de la peur de l'échec, le goût des prises de risque,
d'initiative et la volonté d'expérimenter. Enfin, beaucoup de
marque négligent encore une partie de l'accompagnement et le financement
de l'innovation. Ces réticences s'expliquent là encore par
l'inexpérience dans un domaine nouveau. Les marques
préfèrent pour la majorité investir dans une valeur
«sûre» plutôt que de prendre des risques, allant donc
dans le sens contraire du paradigme de L'Océan Bleu (que nous avons pu
voir au début de ce mémoire) qu'elles essayent pourtant de
rejoindre. C'est là tout l'enjeu de la Co-création qui
s'associe
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totalement à une citation de
l'écrivain Faouzi SKALI qui je cite «Si
vous ne risquez rien, vous risquez encore
plus».
Selon une enquête de l'Association des
Centraliens et le Medef sur les principaux obstacles à l'innovation des
entreprises, 70% des sondés ont répondu que le manque de culture
de l'innovation était un frein et 66% des sondés mentionnent le
manque d'investissement pour l'innovation.
Du point de vue des contributeurs, une
déception peut se faire ressentir après une campagne de
Co-création. Après avoir contribué tout au long d'un
projet et vu d'un grand nombre d'idées innovantes et pertinentes, les
contributeurs peuvent avoir une attente trop grande par rapport à la
confection des produits et services auxquels ils ont participés. La
Co-création n'a de limite que la prise de risque des marques et la
motivation des participants à Co-créer.
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