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Transmission générationnelle des langues à  Gamboma.


par Frydh ONDELE
Université Marien Ngouabi - Master 2 en sciences du langage 2015
  

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6.2. INSTITUTIONS ET MESURES DE SAUVEGARDE

Les enquêtés ont évoqué différentes institutions et mesures de conservation des langues locales. Ils ont reconnu que les autorités politiques, les linguistes du pays, les communautés de locuteurs, les parents, et même les églises ont des tâches à accomplir.

6.2.1. LES AUTORITÉS POLITIQUES OU L'ÉTAT

Sur cent-soixante enquêtés ayant répondu à la question, 34,38% jugent que ce sont les autorités politiques, particulièrement celles de Gamboma qui sont censées sauvegarder les langues locales. Ainsi, la question qui se pose est celle de savoir comment l'État peut assurer cette tâche, quelle est l'intervention directe et volontaire de l'État congolais dans la gestion et la sauvegarde des langues locales ?

Dès la fin des années 50, on commençait déjà à parler de politique linguistique et de planification linguistique. L-J. Calvet définit « ...la politique linguistique comme l'ensemble des choix conscients effectués dans le domaine des rapports entre langue et vie sociale, et particulièrement entre langue et vie nationale, et la planification linguistique comme la recherche et la mise en oeuvre des moyens nécessaires à l'application d'une politique

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46 Talani Nanitelamio op.cit., p.100.

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linguistique.47 » Nous pouvons constater avec lui que la politique linguistique est comme liée à l'État.

Dans notre cas, l'État congolais devrait établir une politique linguistique nationale qui privilégiera la diversité linguistique à travers le pays afin que les locuteurs desdites langues se fassent des représentations mélioratives vis-à-vis de celles-ci. Dans cette perspective, Talani Nanitelamio parlant de l'amélioration du statut des langues locales, pense que «...les langues vernaculaires devraient bénéficier de la part de l'État d'un soutien institutionnel ou d'un statut reconnu clairement.48 »

L'État devrait prendre les décisions pour la sauvegarde de ces langues, investir les moyens (financiers) nécessaires pour leur description (tâche du linguiste), afin de leur donner un alphabet, de moderniser leur vocabulaire en l'adaptant à des domaines de communication (science, enseignement, etc.) Les experts de l'UNESCO en matière de langues en danger affirment que le soutien de celles-ci passe aussi par « la formation linguistique et pédagogique élémentaire : proposer aux professeurs [locaux] de langues une formation sur les bases de la linguistique, les techniques et méthodes d'enseignement des langues, la planification de programmes d'études et la préparation de matériels didactiques.49 »

L'État devrait mettre en oeuvre des programmes pédagogiques dans les langues locales, créer des centres d'enseignement et d'apprentissage de ces langues.

47 Calvet, L.-J., La guerre des langues et les politiques linguistiques, Paris Payot, 2005, [1987], Réed. Hachette, p.p.154-155.

48 Talani Nanitelamio, op.cit., p.109.

49 UNESCO : Vitalité et disparition des langues, http://www.unesco.org/culture/heritage/intangible/2003

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Sur cent cinquante-quatre enquêtés ayant répondu à la question sur les mesures pratiques et commodes de sauvegarde des langues locales, 59,74% ont souligné le rôle des médias. Gamboma disposant d'une chaîne de radio et de télévision locales, les enquêtés ont jugé bon que l'État mette les moyens en jeu pour la création et la diffusion des émissions à la radio et à la télévision en langues vernaculaires. Par exemple les émissions du genre Questions pour un champion en langues locales, et rémunérer les champions. Ceci encouragera les locuteurs à y participer afin de maitriser leurs langues. Favoriser les émissions comme les sketchs, les contes ; stimuler les chanteurs à chanter en langues locales etc.

Si l'État Congolais à travers ses ministères tel que celui de la Culture et des Arts se porte garant de la conservation des cultures congolaises, il devrait sauvegarder les langues qui véhiculent ces cultures.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon