0.2. MÉTHODOLOGIE
Pour étudier ce phénomène de transmission
générationnelle des langues, des parents aux enfants à
Gamboma, nous nous sommes rendu deux fois à Gamboma pour recueillir des
données.
La première mission a été dirigée
par Monsieur Ndamba Josué. Nous étions accompagné de deux
autres étudiants de Master 1, Gracia Davinie Ibara et Estime Aubain
Nzalakanda Moukouyou. Les données ont été recueillies
pendant trois jours, du 21 au 23 novembre 2014. Nous sommes partis de deux
méthodes d'enquête : le questionnaire et l'observation des
pratiques réelles.
La deuxième fois nous nous y somme rendu seul afin de
compléter les fiches des enfants recueillies à la première
enquête, que nous avions estimées
15 Ndamba, Josué, «
Des véhiculaires aux vernaculaires à Brazzaville : la ville et
les changements de fonctions linguistiques », in Le
plurilinguisme urbain, actes du colloque de Libreville "Les villes
plurilingues" (25-29 septembre 2000), Calvet, L-J. &
Moussirou-Mouyama, A., Institut de la Francophonie, Diffusion Didier
Érudition, Paris, 2000, p.139.
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insuffisantes et quelques fiches d'observation. Cette
dernière a duré deux jours, du 15 au 16 décembre 2014.
Un questionnaire était destiné aux enfants et un
autre aux parents. Nous nous sommes servi de deux types de questionnaires
sociolinguistiques16 :
- un questionnaire se rapportant au contenu (questions de fait
et d'opinion).
- et un questionnaire se rapportant à la forme : forme
structurée et forme non structurée. La forme structurée
comportait des questions fermées avec réponse positive ou
négative et des questions semi-fermées à choix multiples
et une proposition à spécifier. La forme non structurée
comportait des questions ouvertes, sans suggestions de réponses.
Les modèles utilisés par Talani
Nanitelamio17 nous ont servi de base. Nous les avons
aménagés en écartant certaines questions qui nous ont
semblé moins pertinentes et y incluant d'autres jugées plus
pertinentes par rapport à nos questions de recherche. Nous avons
légèrement modifié la numérotation et nous avons
également reparti les questions par thèmes.
Quant à la méthode d'observation18,
elle concernait les interactions linguistiques entre deux locuteurs (Locuteur 1
et Locuteur 2). L'âge des enquêtés observés varie
entre cinq et plus de vingt-cinq ans. Nous les avons enquêtés dans
la rue, à domicile, à l'école, au marché et dans
des lieux administratifs, à travers les types d'interactions tels : la
conversation, la négociation, la demande etc.
16 Cf. Boukous, Ahmed, « Le Questionnaire
», in L'enquête sociolinguistique, Calvet L.-J. et
Dumont Pierre, Paris, L'Harmattan, 1999.
17 Talani Nanitelamio, Émergence des
langues véhiculaires comme langues vernaculaires chez les enfants
d'Owando, Mémoire de maitrise, FLSH, Brazzaville, 2009.
18 Juillard, Caroline, «
L'observation des pratiques réelles », in L'enquête
sociolinguistique, Calvet, L.-J. et Dumont, Pierre, Paris, L'Harmattan,
1999.
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0.2.1. POPULATION CIBLE ET ÉCHANTILLON DE
L'ENQUÊTE
La méthode employée pour sélectionner
l'échantillon est celle des échantillons probabilistes, notamment
l'échantillon aléatoire simple19. La population
ciblée est constituée des enfants de 10 à 25 ans qui
équivalent à peu près aux élèves qui sont en
fin de cycle primaire, au collège et au lycée, et aussi les
parents.
Deux cent quatre-vingt fiches ont été remplies
pour les deux méthodes abordées. Pour le questionnaire, nous
avons rempli au total cent soixante-quinze fiches dont soixante-douze pour les
parents et cent-trois pour les enfants, tenant compte de la répartition
par sexe, par tranches d'âge, par emploi exercé et par niveau
intellectuel des parents. Cent-cinq fiches ont été
établies pour l'observation des pratiques réelles tenant
également compte du sexe, des tranches d'âges des locuteurs, de
leur localisation, de la ou des langue(s) utilisée(s) et du type
d'interaction.
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