L'accord cadre d'Addis-Abeba et la paix dans la région des grand-lacs.par Matthieu Alidor Kabeya Université de Lubumbashi - Licence 2018 |
§3 : SUR LE PLAN SECURITAIREDans une publication, l'ONU estimait que la crise de la région des Grands-Lacs africains constitue une menace pour la paix, pour la sécurité et la stabilité d'abord au niveau sous régional, ensuite continental et enfin au niveau mondial.75(*) La crise multiforme qui affecte la Région de Grand Lac depuis une quinzaine d'années constitue une guerre régionale. Il s'agit d'une « crise de basse intensité », malgré les quelques 3 millions de morts qu'elle a généré. Vu de l'extérieur, on peut expliquer cette discrétion par la faible couverture médiatique, par le manque de mobilisation des opinions, par la complexité des processus. Mais de l'intérieur c'est la ruralité et l'explosion démographique qui causent la mise en déséquilibre de sociétés paysannes territorialisées. Elles génèrent une inextinguible soif de terre qui pousse chacun à convoiter la terre de son voisin. Le processus est alors surdéterminé par l'appartenance ethnique, l'appât du gain, par le pillage des richesses minières, forestières ou agricoles et par tous les engrenages de la violence, due aux carences de la démocratie.76(*) De ce fait, la région des grands-lacs est considérée comme la région la plus déstabilisée de l'Afrique. Il s'y observe des divergences socio-politiques, culturelles ainsi qu'économiques se traduisant par des clivages idéologiques et des violences de masse entre les États (homme politiques, peuples) de la région il s'agit entre autres des : v Conflits interethniques qui n'hésitent pas à prendre plus d'ampleur, il s'agit d'une gigantesque construction tribale ou interethnique caractérisée par la dispersion géographique des membres v L'augmentation des phénomènes d'exclusion en l'absence de mécanismes de cohabitation pacifique v L'affaiblissement de la cohésion interne des États, le niveau de répartition des richesses et des chances, le contrôle des matières premières, de l'économie v L'accroissement du banditisme ou son impact dans la sous-région v L'absence de communication ou d'interdépendance entre unités, une économie essentiellement informatisée pour certains États, des Économies sous développées Cette région a subi, au cours de dernières années, des guerres civiles, des violences intenses et un génocide qui l'ont laissé dans un état de pauvreté. En RDC par exemple, ces divergences sont d'héritage colonial et postcolonial relative à la théorie de conflit de lois et celle de nationalité ainsi que le partage du pouvoir et des richesses nationales. Au Rwanda, il s'est observé un état lié à la dégradation de l'atmosphère politique et socio-économique qui a conduit au génocide, période pendant laquelle la vie humaine a été profondément dévalorisée, au Burundi, l'on vécut des vives tensions entre les Batwa et les Tutsi.77(*) * 75 John Christoph Jimmy KombeKibukila, Applicabilité de la théorie d'intégration dans la sous-région des grands-lacs africains. Cas de la CEPGL, Mémoire Relations Internationales, Université Simon Kimbangu de Bukavu, 2013, P.12 * 76Alain Cazenave-Piarrot, Région Des Grands Lacs Africains : Collapse Nature-Société Pronostique, geographica.danslamarge.com/REGION-DES-GRANDS-LACS-AFRICAINS.html, visité le 20/03/2019 à 20h40 * 77 John Christoph Jimmy KombeKibukila, Op.cit., P.12 |
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