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Changement des mentalités.


par Ilunga Ntambo Biamungu
Université de Lubumbashi - Licence 2015
  

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1.3. Des enseignants de qualité pour une bonne éducation citoyenne responsable dans le changement des mentalités

Plus de quatre décennies et après les indépendances de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne et en dépit des multiples reformes opérées dans le secteur de l'éducation, l'école, qui fait partir de ce que SIKUNMON appelle les « cadeaux séquelles de la colonisation », est dans un état déplorable. De l'avis de plusieurs observateurs, si dans certains pays l'école est quasiment morte, dans d'autres elle est très malade, et dans d'autres encore elle est dans le coma. Tout compte fait elle n'est point en bonne santé. Aussi elle a souvent un caractère exotique et elle est souvent incapable de refléter et d'interpréter la société qu'elle est pourtant destinée à servir.

Que faire alors pour tirer l'école Africaine de son état actuel ? Que faire pour la ressusciter ici où la réanimer là-bas ? Questions fondamentales en ce début du 21ieme siècle. On ne le dira jamais assez, l'Afrique ne peut espérer son développement sans un système éducatif efficace. Fondamentales, certes, ces questions sont en même complexe et difficiles. En effet, que faire pour opérer le miracle de résurrection ou de guérison rapide, voire miraculeuse, cette école ? Comment acquérir un tel pouvoir qui ne revient pourtant qu'en Jésus ? Pourtant on ne peut valablement répondre à ces épineuses questions que si l'on répond à une autre, toute aussi importante : qu'est-ce qui influence la qualité d'une école ? A ce propos, la recherche scientifique nous enseigne que plusieurs facteurs agissent sur la qualité d'une école : l'environnement dans lequel elle fonctionne, l'interaction maître-élève, les conditions matérielles, pédagogiques, la qualité de maîtres, etc. Même si aucune de ses facteurs n'est en théorie plus efficace que d'autres, de l'avis de plusieurs spécialistes en éducation, notamment Carron et NgocChâu, les différences de résultats entre écoles sont davantage liées à la qualité du maître qu'à la disponibilité de l'équipement. Ainsi donc, pas d'école de qualité en Afrique, sans enseignement de qualité.

Un enseignement de qualité est celui, entre autre, possède un style d'enseignement plus actif, par lequel il met l'apprenant en situation-problème et lui donne la possibilité de construire et donc de découvrir lui-même son savoir. Grâce à ce style d'enseignement, l'apprenant est impliqué dans des situations qui lui permettent d'utiliser ses compétences et de les faire évolué au cours de la formation. Par conséquent, le rôle de l'enseignement change fondamentalement par rapport au style transmissif : il favorise des recherches et anime la confrontation des résultats. Il ne s'agit plus donc pour lui de faire la leçon, mais de d'organiser des scénarios d'apprentissage qui permettent aux élèves de travailler et de développer leurs connaissances. « Ce rôle requiert, évidemment, des compétences fines d'observation et d'évaluation, une capacité à prendre de la distance tout en étant présent à chaque instants. » Est-ce ce style qui prédomine dans les écoles Africaines aujourd'hui ? Si non quel style didactique y prévalent-ils le plus : le modèle transmissif ou encore les méthodes interrogatives ?

Il suffit d'observer la salle de classe Africaine, de la maternelle à l'université, pour constater à quel point l'enseignant Africain se maintient au centre de l'action éducative et combien son style est dominé par la transmission des connaissances d'une manière magistrale. Pour paraphraser PAUL FREIRE, on peut dire que la relation entre enseignant et l'élève Africain est essentiellement verticale, fondée sur le fait que l'enseignant est celui qui sait et l'élève celui qui ne sait pas. L'enseignement se réduit dans ces salles de classes à des communiqués que le premier fait et que le second enregistre. Il ne s'agit donc pas d'une verticale communication entre deux personnes qui interagissent mutuellement.

Fondée sur la conception qui considère l'apprenant comme un être à dresser et non à faire germer et éclore, cette didactique a des conséquences néfastes sur la formation et l'avenir de l'apprenant. Peut-on attendre d'une personne formée dans une didactique dirigiste l'esprit d'initiative, de recherche, voire de participation ? Peut-on s'attendre à ce qu'un Africain formé au moyen de cette didactique, de l'école primaire à l'université puisse être inventif et qu'il soit, plus tard, à même de participer efficacement à la réalisation des travaux qui nécessitent l'implication d'un groupe ? Voilà un défi pour les écoles Africaines en générale et de la RDC en particulier.

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