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Changement des mentalités.


par Ilunga Ntambo Biamungu
Université de Lubumbashi - Licence 2015
  

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Ø La démocratie et les droits de l'élève

Une question épineuse qui se pose à l'école est de savoir si l'on s'en tient à enseigner la démocratie ou si l'on la vit. L'adoption du deuxième modèle a des répercussions pour nos écoles et, aussi, pour l'ensemble de la société. Premièrement, la question difficile se pose de savoir si les idées et les valeurs démocratiques peuvent être efficacement développées dans la structure fondamentalement non démocratique, autoritaire de l'école secondaire typique d'aujourd'hui où de nombreux enseignants, sans compter les élèves, estiment qu'ils n'ont guère d'influence sur le fonctionnement de l'école.

Il faudrait donc que des forums de discussions et des consultations soient organisés dans les écoles et que les élèves participent à la prise de décisions. L'article 12 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant stipule que les jeunes doivent être consultés sur les questions qui les concernent. Toutefois, participer aux conseils d'école n'est pas une expérience particulièrement encourageante (Davies, 2000).

Ø Apprentissage actif et citoyenneté

L'argument en faveur de l'éducation à la citoyenneté et à la démocratie est fondé sur un style d'apprentissage appelé « l'apprentissage actif ». Cette idée n'est pas nouvelle. Il y a 90 ans, John Dewey disait qu'il fallait « donner à l'élève quelque chose à faire, pas quelque chose à apprendre; et que l'action est de nature à susciter la pensée; que l'apprentissage en résulte naturellement (Dewey, 1915, p. 3). De même, dans l'étude réalisée par Aleerby (2003) auprès d'élèves suédois âgés de 11 ans, ceux-ci ont dit que les expériences positives étaient divertissantes, bien qu'un élève cynique ait répondu qu'ils s'étaient surtout divertis pendant la pause.

La question de l'apprentissage interdisciplinaire étant un problème dans les écoles secondaires, certaines ont été amenées à alléger les programmes pour développer des tâches enrichissantes (Maitles, 2010). Les faits montrent que l'apprentissage est plus approfondi par le biais de ces expériences (Dewey, 1915).

Même si cela surévalue notre cas, il est clair que cette approche offre des avantages. Alors pourquoi cette norme n'est-elle donc pas plus répandue ? Le développement d'un apprentissage actif et une participation réel le des élèves exigent de la part de l'enseignant du courage, des compétences et de la confiance. Nous devons étudier la question à la fois de la formation initia le et du développement professionnel des enseignants. Il faut, de plus, tenir compte de l'angoisse des parents qui tendent à ne juger une école que par ses résultats aux examens et estiment qu'un apprentissage par coeur traditionnel, une stratégie d'enseignement direct, donnent de bons résultats. Cette idée est renforcée par les politiques et les inspecteurs qui font valoir que l'apprentissage actif est chaotique et n'est pas forcément efficace. De nombreux élèves sont aussi conditionnés à être dirigés plutôt que d'apprendre de manière indépendante.

L'étude menée par l'ICCS/IEA auprès de 62 000 enseignants dans 38 pays a révélé que les pourcentages d'enseignants les plus élevés considéraient « promouvoir les connaissances des droits et des responsabilités des citoyens », l'éducation à la citoyenne étant considérée comme l'objectif le plus important par la Bulgarie, le Chili, l'Estonie, la Fédération russe, le Guatemala, l'Indonésie, l'Irlande, l'Italie, Malte, le Mexique, le Paraguay, la Pologne, la République de Corée, la République tchèque , la République dominicaine, la République slovaque et la Thaïlande. En revanche, « le développement de l'esprit critique et indépendant des élèves » a obtenu les pourcentages les plus élevés à Chypre, en Espagne, en Finlande, en Lettonie, au Liechtenstein, en Lituanie, en Slovénie et en Suède.

L'objectif le plus fréquemment choisi par la plupart des enseignants de Taïwan et de Colombie était le « développement des compétences des élèves dans le règlement des conflits ». Seule une minorité d'enseignants a considéré que « le soutien au développement de stratégies efficaces pour lutter contre le racisme et la xénophobie » et « la préparation des élèves à participer à la politique future » faisaient partie des objectifs les plus importants de l'éducation civique et citoyenne.

La mise en vigueur et l'impact de l'éducation à la citoyenneté pour les initiatives de citoyenneté dépendent de la façon dont on voit le verre : est-il à moitié plein ou à moitié vide . Un travail remarquable est réalisé pour développer l'intérêt, les connaissances et les dispositions des jeunes dans les domaines de la citoyenneté et de la démocratie. Il est, toutefois, rare de trouver des exemples d'une véritable démocratie fondée sur les droits de l'enfant.

C'est une question qui touche le coeur et l'esprit. Les protestations et/ou les instructions du gouvernement n'y feront rien. Comme l'a déclaré Bernard Crick, la personne qui a le plus fait campagne pour enseigner l'éducation à la citoyenneté à l'école : « Les enseignants doivent se sentir investis d'une mission... afin de comprendre l'ampleur de ses objectifs moraux et sociaux » (Crick, 2000, p.2).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille