1.2.2. Au niveau National
Le gouvernement à travers la mise en place du Programme
d'Autonomisation Economique des Jeunes et des Femmes (PAEJF 2017-2019) sur un
fonds de financement sur budget national de 16,5 milliards de FCFA a
donné un signal fort de son engagement pour la cause des femmes et des
jeunes. Toutefois la fin de ce programme est pour bientôt et les
résultats escomptés semblent mitigés au moins pour les
deux dernières années. Jusqu'au premier trimestre 2019, le cap de
20% d'entreprises formelles crées par les femmes n'est pas encore
atteint et encore moins le taux de 50% selon les objectifs fixés dans le
PNDES pour 2020. Néanmoins, l'atteinte de cet objectif serait plausible
d'ici l'horizon 2030 si des mesures correctives sont prises dans les domaines
suivants :
? Formation à l'entrepreneuriat : Les
formations actuelles proposées aux promotrices d'entreprises ne tiennent
pas compte, pour la plupart, de leur motivation, de ce qui constituer l'essence
de leur décision à se lancer dans l'entrepreneuriat alors que de
là peuvent émaner les principales causes de fermeture de leurs
entreprises. Il apparait nécessaire qu'au niveau des structures d'appui
à la formation, notamment la MEBF, puissent dans un premier temps
recueillir par le biais d'un formulaire ou d'un entretien pour chaque usager de
leur service, ses principales motivations, ses ambitions afin de mieux
structurer les groupes de formation dans un second temps et dans un
troisième temps, en fonction des caractéristiques de chaque
groupe , être en mesure d'offrir une formation qui puisse répondre
aux besoins immédiats de chaque type de femmes.
? Formalisation des structures informelles :
les objectifs du PNDES s'alignent sur des besoins formulés au niveau du
secteur formel alors que tous les fonds disponibles accordent une place de
premier choix à l'accompagnement du secteur informel. Il ne s'agira pas
de renoncer à l'appui du secteur informel mais au contraire d'allouer un
pourcentage substantiel de 10 à 15% des crédits octroyés
pour la réalisation des formalités d'enregistrement au niveau de
la direction générale des impôts. Ainsi l'on pourrait
stimuler à la fois l'auto emploi des femmes grâce à
l'octroi des crédits et la hausse du nombre d'entreprises formelles
grâce aux conditions de formalisation.
? Financement du secteur privé : en
fin 2018, le programme national sur l'appui au financement du secteur
privé inscrit dans le PNDES se composait de onze (11) fonds nationaux,
cinq (5) établissements de microfinance et 64 coopératives,
groupements, fondations, caisses populaires et communautaires avec des
représentations dans les
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Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
différentes régions administratives du pays. Au
niveaux des fonds nationaux, il est souhaitable d'accroitre le montant
accordé aux Petites et Moyennes Entreprises gérées par des
femmes pour la réalisation de projets structurants. En moyenne, ce
montant varie 1,5 à 5 millions de FCFA. Alors pour des besoins
d'investissement nécessitant l'importation de matériels
(machines), notamment dans la transformation agro industrielle, les besoins en
ressources financières sont élevés. Ce qui explique en
partie le fait que les femmes, dans la transformation agroalimentaire,
utilisent des processus de production semi artisanaux. Pour ce faire le
gouvernement avec l'appui technique du ministère du commerce, de
l'industrie et de l'artisanat et celui de la Promotion de la femme, devrait
mettre en place un fonds de soutien à l'industrialisation des
filières agro-sylvo-pastorale, qui soit en mesure d'accorder des
prêts d'un montant d'au moins 20 à 25 millions de FCA pour les
besoins d'équipement des PMI avec un taux préférentiel
pour les candidates.
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