1.2. Recommandations
Pour améliorer la participation de la femme à la
création de richesses par l'entrepreneuriat, il faut agir sur deux
leviers : améliorer leur attitude envers l'entrepreneuriat, leur
confiance en soi vis-à-vis de l'entrepreneuriat et leur perception des
difficultés liées à l'activité entrepreneuriale.
Ceci est possible à partir de 4 axes principaux :
- Axe1 : la promotion de la culture
entrepreneuriale envers les femmes par la communication sur les entrepreneures
modèles, l'octroi de prix de l'entrepreneuriat féminin, la
diffusion des informations sur le rôle de la femme dans la
société ;
- Axe 2 : l'intégration des modules
liés à l'entreprenariat dans le système éducatif en
mettant l'accent sur les capacités managériales de la femme. Les
analyses ont montré que plus la femme dispose d'un niveau
d'éducation élevé et plus faible est la probabilité
qu'elle crée une entreprise. Et ceci tient principalement au
fonctionnariat.
- Axe 3 : la mise en place d'un
système d'intelligence économique efficace qui diffusera les
opportunités d'affaires.
- Axe 4 : la sensibilisation de la population
qui limite, négativement, le rôle de la femme à la garde
des enfants, aux tâches ménagères et à l'entretient
de la famille en faveur d'un partage mutuel de ces activités à
toute la famille.
1.2.1. Au niveau de la Chambre de Commerce et d'Industrie
du Burkina Faso (CCIBF)
La Chambre de Commerce est par excellence la première
structure représentative du secteur privé devant les pouvoirs
publics. Elle est le principal interlocuteur entre le gouvernement et le monde
des affaires. De ce fait, les propositions qu'elle formule lors des rencontres
annuelles entre le Gouvernement et les représentants du Secteur
privé sont discutées en Conseil des Ministres et sont souvent
soumises pour approbation à l'Assemblée Nationale. Par
conséquent, toute mesure prise et amendée par le bureau
consulaire de la CCIBF est donc examinée de façon approfondie par
le gouvernement.
Axe 1 : Promotion de la culture entrepreneuriale : A ce
niveau, la Commission chargée de la promotion de l'Entrepreneuriat
féminin pourrait avec l'appui du bureau consulaire tenir
annuellement un forum sur l'emploi et l'entrepreneuriat féminin
au Burkina Faso au cours duquel, des femmes chefs d'entreprises
du Burkina et d'ailleurs pourront mener des réflexions
thématiques sur les défis de l'entrepreneuriat féminin.
Aussi faire une de cette manifestation
33
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
un évènement national qui permettrait d'une part
d'associer le Ministère de la femme, les ONG en charges de la question
féminine et les structures de financement et d'autre part primer les
femmes leaders suivant leur région administrative, leur secteur
d'activité (secteurs innovants surtout) et leurs contributions de
façon générale sur le rôle de la femme dans la
création de la richesse nationale.
Axe 2 : Introduction des modules sur
l'entrepreneuriat dans le système éducatif : à ce niveau
la Commission chargée de la Promotion de l'Entrepreneuriat
Féminin (COPEF) avec la Direction de la formation professionnelle
pourrait initier un projet de formation en partenariat avec les
universités et écoles supérieure du Burkina Faso. Ce
projet visera à dispenser au cours d'une journée des informations
clés sur les procédures de création d'entreprises, les
différentes structures d'appui et susciter l'intérêt pour
auprès des étudiantes à s'orienter dans l'auto emploi. Ces
formations pourront être assurées par des agents experts de la
CCIBF, la Maison de l'Entreprise du Burkina Faso (MEBF), avec la
présence d'une femme chef d'entreprise qui partagera son
expérience avec les étudiantes. Au Burkina Faso, il existe au
moins 50 universités privées et publiques fonctionnelles et en
moyenne un passage une fois l'an pour dispenser une telle formation semble
réalisable.
Axe 3 : Intelligence économique. La
chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina s'est doté en 2018
à l'occasion de son 70 ème anniversaire d'un site
dédié à l'entrepreneuriat féminin qui
malheureusement reste non fonctionnel. Alors la CCIBF pourrait avec l'appui du
service informatique rendre ce site plus opérationnel
(réorganisation des onglets, activation d'une interface interactive) en
permettant un accès aux membres de la Commission Consulaire pour la
Promotion de l'Entrepreneuriat Féminin (COPEF) et deux admirateurs en
charge de faciliter les échanges avec les usagers. Ainsi ce site web
servira de canal de diffusion sur les opportunités d'affaires, les
recherches de partenariats, des modèles de business success, des
plannings de formation etc. Un tel site web pourrait également
être mis à contribution pour la levée de fonds par les
femmes chefs d'entreprises au profit de projets novateurs portés par
d'autres femmes.
Axe 4 : La sensibilisation : Elle passe
surtout par une présence de plus en plus accrue des femmes dans les
milieux d'affaires, dans les instances de décisions. En effet, voir des
femmes chefs d'entreprises, participer à missions commerciales à
l'étrangers, élus consulaires, présidentes de
région qui sont à la tête de structures de renom pourrait
contribuer à changer l'image traditionnelle jadis attribuée
à la femme dans la société. La COPEF est
interpellée pour l'introduction du critère genre dans
l'élaboration du document de la pesée
économique5. Il s'agirait d'introduire la
variable genre comme critère de première ordre tel que
la région afin
5 C'est le document statistique
élaboré au sein de la direction de la stratégie qui montre
la répartition des chaises attribuées à chaque secteur
d'activité, chaque région pour les élections
consulaires.
34
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
d'avoir une représentativité des femmes d'au
moins égale à la part des entreprises créées par
les femmes (18% -19%). Ainsi pour les prochaines élections en 2021, le
nombre de femmes élues consulaires pourrait passer de 8% à 19%,
voire plus, si le nombre d'entreprises qu'elles créent augmente
davantage.
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