WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Urbanisation et précarité de l’énergie électrique dans les grandes villes d’Afrique de l’ouest. Exemple de Niamey au Niger (analyse bibliographique.


par Abassa Abdourazack Niandou
Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger - Master II Aménagement des espaces urbains 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.2. Les hypothèses de recherche

Hypothèse 1 : La non maitrise de l'urbanisation et les conditions climatiques contraignantes, conduisent à la précarité de l'énergie électrique qui se caractérise par des coupures intempestives dans les grandes villes d'Afrique de l'Ouest et particulièrement à Niamey. Hypothèse 2 : Face aux effets de ce phénomène, les consommateurs ont adopté des formes de résilience qui ne permettent pas d'apporter des solutions durables aux problèmes de la desserte en énergie électrique.

1.1.3. Les objectifs de recherche

1.1.3.1. L'objectif général

L'objectif général de cette étude est de comprendre les facteurs de la précarité de l'énergie électrique dans la ville de Niamey ainsi que ses effets sur le développement socioéconomique de la ville.

1.1.3.2. Les objectifs spécifiques :

Les objectifs spécifiques de cette étude sont :

· Analyser la croissance urbaine et ses effets sur la précarité energetique ;

13

? Etudier les stratégies adoptées par les usagers pour faire face à cette situation de précarité ;

? Identifier quelques pistes à suivre pour pallier le problème de déficit électrique.

1.1.4. Délimitation du champ de l'étude

1.1.4.1. Le cadre conceptuel

Précarité énergétique : la définition de la précarité énergétique fait partie d'un processus de construction sociale. C'est pourquoi la réponse à la question « Qu'est-ce que la précarité énergétique ? » n'est pas univoque. Ce constat ressort d'une large étude bibliographique.

BROADMAN (1991) montre que l'étude du phénomène de la précarité énergétique prend ses racines au Royaume-Uni, où les travaux ont commencé dès les années 1990 avec la parution du premier ouvrage de référence, « Précarité énergétique » (Fuel Poverty). Même si la problématique y faisait déjà depuis longtemps l'objet de diverses études telles que Department of Energy(1978) et BRADSHAW, HUTTON(1983). C'est à la suite de ces premiers travaux de recherche qu'a découlé la définition officielle britannique, laquelle considère en situation de précarité énergétique un ménage qui alloue plus de 10 % de son revenu aux dépenses d'énergie afin de maintenir une « température adéquate » dans son logement (21°C dans les pièces à vivre principales et 18°C dans les autres). On parle ici d'un « Taux d'Effort Energétique » (TEE) dans le logement supérieur à 10 %. La précarité énergétique fait référence à une situation dans laquelle une personne ou un ménage rencontre des difficultés particulières dans son logement à satisfaire ses besoins élémentaires en énergie. Il convient de souligner une importante constatation : bien que la première définition inclue une gamme plus large d'usages énergétiques, elle se limite souvent dans la pratique au besoin de chauffage et ne tient pas compte de la consommation énergétique pour l'eau chaude sanitaire, l'éclairage ou les appareils électriques. Cela ressort clairement dans la seconde définition. En outre, le seuil utilisé est assez strict : 10% des dépenses peuvent être consacrées à l'énergie. Ce seuil de 10 % a été défini à l'époque car le ménage moyen en Angleterre consacrait alors 5 % du budget hebdomadaire aux frais énergétiques et que les dépenses deux fois supérieures à cette moyenne étaient considérées comme « disproportionnellement élevées » selon ISHERWOOD et HANCOCK (1979).

DUBOIS (2007) formule une autre remarque par rapport à ces définitions, à laquelle nous pouvons adhérer sur la base de la définition même de la pauvreté. Elle les trouve trop restreintes, car la précarité énergétique (comme la pauvreté en général) est un problème

14

multidimensionnel, qui ne peut donc pas être défini sur la base d'un seul critère, comme la part des revenus à y consacrer. L'auteur fait un parallèle avec les différentes définitions ou représentations possibles de la « pauvreté ». Elle considère qu'elles sont complémentaires pour aborder les différents problèmes liés à la pauvreté. Elle développe sa thèse en voyant la précarité énergétique comme une combinaison de trois facteurs, à savoir le non-accès à un certain niveau d'utilité, le fait de ne pas disposer de certains biens primaires et le manque de capacités (« capabilities») suffisantes.

Son second point de vue porte sur l'absence de certains biens sociaux primaires, comme RAWLS (1971) les définit. RAWLS estime que ces biens sociaux primaires doivent être répartis équitablement, car ils sont à la base de chaque plan de vie. La précarité énergétique est donc une conséquence d'un manque de moyens, suite à quoi certaines personnes ne peuvent pas suffisamment chauffer leur logement, dépendent d'appareils moins performants et sont plus vulnérables aux augmentations des prix.

Une troisième perspective concerne les capacités de SEN (1983). Les capacités renvoient à ce qu'une personne peut être ou faire, ce qui dépend des choix possibles. En ce qui concerne la précarité énergétique, cela se traduit par la moindre possession de capacités pour chauffer suffisamment son logement. Cette perspective tient compte de la vulnérabilité liée à la précarité énergétique (à quel point est-on sensible aux chocs externes, comme une augmentation des prix de l'énergie) et considère aussi la pauvreté comme un phénomène relatif. La précarité énergétique et le fait de ne pas se chauffer de manière adéquate et doit donc être définis par rapport aux modèles de vie généralement admis par la société. Cette troisième approche indique surtout que différentes familles ne disposent pas des mêmes « armes » que les autres pour se procurer les services énergétiques nécessaires et que leur vulnérabilité à ce sujet est un facteur important affirment FREDERIC H. el al (2011).

Le cas de nos villes renvoie au premier facteur de DUBOIS qui fait apparaitre le problème d'accessibilité. En effet la précarité énergétique se présente pour la plupart des villes d'Afrique de l'Ouest par un taux faible d'accès en général et des délestages tournant pour ceux qui sont déjà raccordés aux réseaux de distribution électrique. Cette situation est pareille à la réalité de la ville de Niamey où la prestation de l'énergie électrique reste discontinue durant toute l'année.

Urbanisation : Ce terme qui dérive de « urbain », s'entend par la croissance de la proportion de population vivant dans les zones urbaines. Cette croissance s'inscrit dans un processus dont la finalité est la transformation du mode de vie rural en mode de vie urbain. Dans l'agglomération urbaine, dominent des activités autres que rurales à savoir l'administration, le

15

commerce, l'industrie, les services, etc. La permanence de ces activités apparaît ici comme l'amorce d'un processus qui transforme la vie dans l'agglomération considérée soulignent OUATTARA A. et SOME L. (2009). Un tel processus, dynamique par essence, est appelé à se renforcer et à se développer avec de nouvelles réalisations induisant d'autres activités. L'accroissement des besoins de logement induit à son tour des extensions de l'agglomération consécutives aux aménagements, à la construction d'équipements marchants, l'installation des services d'eau et d'électricité, etc. La finalité du processus étant l'amélioration des conditions de vie des populations concernées.

Ville : La ville est complexe à définir, sa définition varie d'un auteur à un autre, d'une science à une autre. Ainsi, le géographe, l'historien, le sociologue, l'économiste, ont chacun sa définition de la ville. Plusieurs critères concourent à sa définition et varient considérablement d'un pays à l'autre. Le nombre d'habitants agglomérés est le critère le plus répandu, mais il peut couvrir des différences : en France, une ville est, au sens de l'Insee, une commune de plus de 2 000 habitants ; au Danemark le seuil minimal est fixé à 200 habitants, en Afrique le seuil diffère selon les pays. C'est ainsi qu'au Niger ce seuil est de 5000 habitants, au Japon à 50 000. Dans d'autres pays comme au Royaume-Uni, en Union sud-africaine, en Tunisie...c'est l'organisation administrative qui sert de principe de définition. Certains pays combinent les deux critères : c'est le cas des Etats-Unis, du Canada. Le facteur économique n'est pas toujours absent : en Italie, par exemple, les communes dont la population active est majoritairement agricole ne sont pas des villes.

Pour les géographes contemporains comme Pierre George, une ville se définit comme « un groupement de populations agglomérées caractérisées par un effectif de population et par une forme d'organisation économique et sociale » rapporte HASSANE A. (2015). On fait aussi souvent la distinction entre ville et village avec les activités dominantes, en tenant compte de la population : la ville n'a pas une activité essentiellement agricole ou artisanale, contrairement au village, elle a aussi une activité commerciale, politique, intellectuelle. Avec cette définition, une ville pourrait être plus petite qu'une agglomération fortement peuplée à partir d'un réseau de communication.

Selon JACQUES C. (1985) cités par HASSANE A. (opp cit), une ville est un milieu physique où se concentre une forte population humaine, et dont l'espace est aménagé pour faciliter et concentrer ses activités : habitat, commerce, industrie, éducation, politique, culture, etc. Les principes qui régissent la structure et l'organisation de la ville sont étudiés par la sociologie urbaine, l'urbanisme ou encore l'économie urbaine.

16

Pour d'autres, la ville se distingue du village par certaines particularités d'aménagement ; la ville du Moyen Age, dira-t-on, est ce qui possède un mur d'enceinte ; de même pour la période actuelle on pourra reconnaître la ville à la hauteur de ses maisons: c'est ce que nous appellerons la définition architecturale.

Il y a plusieurs types de villes dont nous avons, la petite ville, la ville moyenne et la métropole considérée de grande ville. Cette dernière est une agglomération exerçant un pouvoir de commandement. C'est une ville d'une région géographique ou d'un pays, qui à la tête d'une aire urbaine importante, par ses grandes populations et par ses activités économiques et culturelles, permet d'exécuter des fonctions organisationnelles, sur l'ensemble de la région qu'elle domine (http// fr.wikipedia.org/wiki/ grande _ ville.).

Service urbain : Les services urbains sont des services rendus aux ménages et aux entreprises installés en ville. Ils sont nés du développement des réseaux techniques dans les villes du 19ème siècle. Ils sont organisés en réseaux et ont pour vocation la satisfaction des besoins fondamentaux, vitaux et quotidiens des habitants de la cité : eau, Assainissement, énergie, transport, télécommunication et Technologies de l'information et de la communication.

Service public : Du grecque « utilitas communis », qui désigne l'intérêt du peuple, la «chose publique» au-delà des intérêts immédiats de l'État. Au XIIIème siècle, le concept prend la connotation d'utilitas publica, qui se réfère au bien commun. Ce n'est qu'avec la naissance de l'absolutisme au XVIème siècle que le terme finit par prendre le terme service publique indiquant la force publique qui "est instituée pour l'avantage de tous et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée".

Un service public est une activité exercée directement par l'autorité publique (Etat, collectivité territoriale ou locale) ou sous son contrôle, dans le but de satisfaire un besoin d'intérêt général2.

Par extension, le service public désigne aussi l'organisme qui a en charge la réalisation de ce service. Il peut être une administration, une collectivité locale, un établissement public ou une entreprise du droit privé qui s'est vu confier une mission de service public. Dans ce dernier cas, la mission de service public peut prendre diverses formes : concession, licence, franchise, cahier des charges, fixation de tarifs, contrôle des investissements. Certaines de ces activités

2 Intérêt de l'ensemble d'une population, différent des intérêts particuliers

17

sont liées à la souveraineté de l'Etat (activités dites régaliennes comme la justice, la police, la défense nationale, les finances publiques...), d'autres relèvent du secteur marchand, notamment lorsque les prix et le niveau de qualité des prestations ne seraient pas ceux attendus par le pouvoir politique, si elles étaient confiées au secteur privé. Le fondement de la notion de service public est que, certaines activités sociales considérées comme essentielles et stratégiques doivent être gérées selon des critères spécifiques pour permettre un accès à tous et contribuer à la solidarité et à la cohésion sociale, culturelle et économique de la société. Ces activités doivent donc échapper à la logique du marché et à la recherche du profit. C'est le cas, en particulier, lorsque sont nécessaires : des investissements lourds non rentables à court terme, une gestion à long terme, la sauvegarde d'un bien rare et précieux, la gestion d'un espace.

Les trois grands principes auxquels sont soumises les missions de services publics sont la mutabilité (capacité d'adaptation aux conditions et aux besoins), l'égalité (dans l'accès au service et dans les tarifs) et la continuité.

Selon PIERRE B. (1998), « l'idée de service public repose sur le fait que certaines activités sociales doivent échapper à l'application de la seule logique marchande et à la recherche du profit, pour être gérés selon des critères spécifiques, permettant un accès facile de tous à certains biens et services et concourant à l'équilibre et à la cohésion économique, sociale, territoriale et culturelle de la société ». Il ajoute aussi que les services publics apparaissent ainsi nécessaires pour garantir à chacun la pleine appartenance à la collectivité. Il y a service public urbain si une collectivité locale urbaine estime qu'à un moment donné et dans son aire de responsabilité, un bien ou un service essentiel pour tous (existant ou nouveau) ne peut être réalisé uniquement sur la seule logique marchande.

Le modèle africain des services publics est calqué sur le modèle français qui distingue :

? D'un côté les services publics nationaux : une entreprise publique nationale, sous tutelle de l'Etat, disposant d'un monopole et d'un personnel à statut particulier, fournissant sur l'ensemble du territoire un même service avec la même technique (le raccordement par exemple) et au même tarif.

? D'un autre côté, des services locaux, une autorité organisatrice communale déléguant la gestion à une entreprise privée : « le French model » cher à la Banque Mondiale, fruit de l'émiettement communal et de la présence historique des grands groupes privés de services.

18

Service public énergétique : c'est le système de production, de transport et de distribution à l'aide d'installation pour la satisfaction des besoins des populations et des unités industrielles. Les services de l'électricité sont souvent de nature public, qu'ils soient gérés par le secteur public ou privé, ils doivent être gérés de manière politiquement acceptable, socialement équitable et économiquement viable.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway