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Urbanisation et précarité de l’énergie électrique dans les grandes villes d’Afrique de l’ouest. Exemple de Niamey au Niger (analyse bibliographique.


par Abassa Abdourazack Niandou
Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger - Master II Aménagement des espaces urbains 2017
  

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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Ce chapitre vise à donner une base théorique à ce travail intitulé « Urbanisation et précarité de l'énergie électrique dans les grandes villes d'Afrique de l'Ouest : exemple de Niamey au Niger (analyse bibliographique). » C'est ainsi qu'il s'articule autour de points tels que : la problématique, les hypothèses de recherche, les objectifs de l'étude ainsi que l'approche méthodologique.

1.1. La problématique

1.1.1. Contexte et justification de l'étude

L'urbanisation est l'une des manifestations les plus plausibles de la dynamique du peuplement. Le terme urbanisation est couramment employé pour désigner aussi bien le processus physique et la croissance urbaine, que l'évolution de la part de la population totale d'un pays ou d'une région vivant dans des centres urbains affirment POTTS (2005) et SOTTERTHWAITE et al (2010). En Afrique subsaharienne, le rythme de l'urbanisation est beaucoup plus rapide que celles qu'ont connues les pays développés souligne BRICAS (2008).

L'urbanisation a commencé dès la période précoloniale. Elle s'est renforcée au cours de la colonisation et a pris progressivement de l'ampleur dans la région ouest africaine. En effet, MOTCHO KOKOU H. (2005) montre que, vers 1930, la région comptait 10 villes de plus de 50 000 habitants ou proches de ce chiffre, dont Ibadan (387 000 habitants), Lagos (120 000), Ogbomosho, Iwo, Ede, Kano (60 000), Oshogbo (plus de 50 000), Ilorin (47 000) qui sont toutes du Nigeria, Dakar au Sénégal (près de 100 000), Kaolack (Sénégal), Accra et Koumassi (Ghana), Freetown (Sierra Leone) etc. En 1960, le nombre des centres de plus de 5 000 habitants atteignaient 600 et la population urbaine totalisait près de 13 millions d'habitants, soit un niveau d'urbanisation moyen de 13%, variant de 10 % au Niger à 29 % au Sénégal, pays le plus urbanisé à cette date. Cette dynamique s'est poursuivie dans les années qui suivent et la région comptait quelques 2 300 centres de plus de 5 000 habitants et une population urbaine totalisant 50 millions d'âmes d'après toujours MOTCHO KOKOU H. (opp cit). Cette population va ensuite connaître une lente évolution entre les années 1980 et 1990 due à la crise économique qu'a connue la région ouest Africaine. Après cette période, la région a poursuivi le processus d'urbanisation pour atteindre 117 millions d'habitants en 2010 avec un taux d'urbanisation de 41% pour la plupart des pays de la région ajoute THOMAS A.

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(2010), soit une augmentation de 67 millions en trois décennies. Ce que ROLAND P1. (2001) qualifie de révolution urbaine parce qu'elle a engendré des transformations dans tous les domaines. Il rapporte à cet effet que « le caractère du phénomène urbain de l'Afrique subsaharienne, rapide et récent a battu les records de croissance urbaine ». Ce qui fera augmenter la demande des services sociaux de base dont celle de l'énergie électrique. Cela se dessine dès aujourd'hui à travers le taux d'accès à l'électricité. Ainsi depuis les années 1990, si le pourcentage du taux d'accès à l'électricité a favorablement évolué, le nombre des personnes n'ayant pas accès à l'électricité a quant à lui augmenté en raison de la croissance démographique affirment ANJALI S. et al (2012) et le Groupe de la Banque Africaine du Développement (2012). En effet, la région couvre un taux d'accès de 40 % selon une étude de la BANQUE MONDIALE (2009).

Les Nations Unis (2007) estiment que la population urbaine des pays en développements augmentera de façon exponentielle pour atteindre 850 millions de plus que les ruraux d'ici 2050. De ce fait, la population rurale diminuera partout sauf dans les pays à faible revenue. Cette reconfiguration rapide du peuplement n'est pas sans conséquence sur la demande des services urbains en général et la prestation des services énergétique en particulier. Bien souvent l'urbanisation s'accompagne d'une amélioration des conditions de vie, on constate une hausse de la demande des services par habitants. C'est ainsi que dans la plupart des villes de cette partie de l'Afrique, les besoins en énergie dépassent très largement la capacité des sociétés à offrir le service. Cela témoigne donc de l'ampleur des défis avenir dans la région notamment sur la capacité des services à satisfaire les besoins sans cesse croissants des citadins.

Par ailleurs, le processus d'industrialisation et le développement économique que connaissent ces pays aggravent le déficit entre la demande et la capacité des sociétés à offrir l'énergie électrique. Ceci est d'autant plus vrai que depuis les indépendances, on assiste à l'implantation de plusieurs unités industrielles dans presque tous les pays de l'Afrique de l'Ouest. Les unités de productions électriques font face à une mauvaise gestion et bien d'autres difficultés d'ordre techniques et financières. Les difficultés financières se font sentir dans presque toutes les sociétés de distribution d'électricité à cause de la faible capacité de nos Etats à s'investir durablement dans le domaine affirme CHRISTINE H. (1988). Ce qui handicape bien souvent la desserte du service.

1 Roland P. (2001) Afriques Noires. Hachette livre, 43, quai de Grenelle, 75905, Paris Cedex 15. Pp151-188.

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Dans les grands centres urbains du Niger, particulièrement à Niamey, ces contraintes observées à l'échelle de l'Afrique de l'Ouest se traduisent aussi par une défaillance de la qualité de la prestation de services énergétiques. Dans un tel contexte, il convient de se poser la question suivante :

· Qu'est ce qui explique la précarité del'énergie électrique dans les grandes villes d'Afrique de l'Ouest et particulièrement à Niamey?

A cette question principale, découlent les questions subsidiaires suivantes :

· Comment se manifeste-t-elle et comment en est-on arrivé à cette situation dans la ville de Niamey ?

· Quels sont les effets de cette précarité sur le développement socioéconomique de la ville ?

· Quelles sont les stratégies développées par les services techniques et les usagers pour tenter de s'adapter à cette situation ?

· Les réponses apportées par l'Etat et ses partenaires permettent-elles d'apporter des solutions durables aux problèmes ?

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius