Conclusion partielle :
Pour l'ensemble des auteurs, l'accent est beaucoup mis sur la
forte urbanisation que connaissent les villes d'Afrique de l'Ouest. Cette
urbanisation ajoutée à d'autres facteurs conduit à la
précarité de l'énergie électrique à laquelle
les populations ont adopté des formes de résiliences.
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CHAPITRE IV : ANALYSE DES POLITIQUES NATIONALES ET
INTERNATIONALES DE L'ENERGIE
L'accès à l'énergie électrique est
une composante essentielle du développement économique, social et
politique. Il favorise le développement individuel via
l'amélioration des conditions éducatives et sanitaires. Il permet
le développement de l'activité économique par la
mécanisation et la modernisation des communications. Il participe
à l'amélioration de l'environnement économique en
permettant une intervention publique plus efficace et un meilleur respect de
l'environnement. Cependant, malgré un potentiel énorme en
énergies fossiles et renouvelables, l'Afrique présente des
déficits énergétiques importants. Les ressources du
continent sont sous-exploitées, ou exportées sous forme brute, ou
bien encore gaspillées lors de l'extraction ou du transport. En
conséquence, l'offre disponible pour les populations est largement
insuffisante et la consommation d'énergie s'articule essentiellement
autour de la biomasse. Ce qui a amené plusieurs pays et institutions du
continent à s'engager efficacement afin de surmonter les caprices
liés au manque d'énergie électrique.
4.1. La question énergétique : une
préoccupation majeure de la communauté internationale
Depuis quelques décennies, l'accès à
l'électricité est considéré au niveau de la
communauté internationale comme un droit. Le sommet mondial de
Johannesburg en Afrique du Sud sur le développement durable en 2002, a
été l'occasion pour la communauté du lancement de
l'initiative énergie pour l'éradication de la pauvreté et
le développement durable soulignent DFLD (2002) et AIE (2002). Le
rapport intitulé « Energy For the Poor »,
publié lors de ce sommet, avait défini le conteste dans lequel
s'inscrivait cette initiative. Il est mis en relief le lien important existant
entre l'accès à l'énergie et la réduction de la
pauvreté en soulignant qu'il manquait un Objectif du Millénaire
pour le Développement en se référant explicitement
à l'énergie. D'après ces institutions, avec l'adoption des
OMD, l'importance de l'énergie est soulignée comme un moyen de
lutter contre la pauvreté, d'améliorer la santé et de
l'éducation. De même, FRIEDEL H. et al (2004), ont fait une
estimation de l'importance de l'électricité pour le
développement humain des pays africains. Ils ont également eu
à évaluer le rôle de l'énergie hydraulique dans la
production mondiale et locale, ensuite ont fait l'état
80
actuel de la production d'électricité enfin,
montré la place de celle-ci dans le développement durable. VIJAY
et al (2005), affirment que l'électricité joue un rôle
crucial dans la fourniture des services sociaux de base dont l'éducation
et la santé, où le manque d'énergie constitue souvent un
obstacle à leur bon fonctionnement. Pour cela, toute communauté
doit assurer son indépendance énergétique afin
d'espérer le développement de ses secteurs. Face à
l'ampleur de la question énergétique, l'Agence Internationale des
Energies (AIE) a démontré en 2006 la manière dont les
technologies de l'énergie peuvent modifier la cour des choses en
s'appuyant sur plusieurs scénarios mondiaux avant 2015. Elle examine en
détail la situation et les perspectives de technologie
énergétiques dans la production d'électricité et
les moyens par lesquels le monde pourrait renforcer la sécurité
énergétique et freiner la croissance des émissions de gaz
à effet de serre, en recourant à un portefeuille de technologies
actuelles émergentes. Ainsi l'Agence Internationale de l'Energie (2009),
encourage les pays en développement dans le déploiement des
énergies renouvelables. Cela dans le but de permettre l'accès de
tous aux services énergétiques modernes et à moindre
coût. C'est dans ce cadre qu'un atelier a été
organisé à Ouagadougou en avril 2010, réunissant les
directeurs de l'énergie de la région. Il était pour cet
atelier, la mise en place du « livre Blanc » sur
l'efficacité énergétique pour les pays membres de l'UEMOA
et de la CEDEAO. Il est recommandé dans ce livre la création d'un
système d'information sur l'efficacité, le renforcement des
capacités, la formation et la coopération en appuis aux actions
nationales sur l'efficacité énergétique. Ce livre a
été élaboré dans un souci de procurer de
l'énergie durable pour tous. Cet engagement est vite compris par l'Union
Africaine (UA) qui incite le développement des ressources renouvelables
afin de fournir de l'énergie propre, fiable abordable et sans atteinte
à l'environnement. Elle a réaffirmé cette volonté
politique en 2010 dans la déclaration de Maputo au Mozambique,
établissant la conférence de l'Union Africaine. En 2011, des
chefs d'Etats et ministres africains en charge de l'énergie, ont
adopté le communiqué d'Abou Dhabi sur les énergies
renouvelables en vue d'accélérer le développement de
l'Afrique, en prônant une plus grande utilisation des ressources
énergétiques renouvelables du continent. Cela permettrait de
favoriser des économies d'échelles à travers la protection
des pays de la volatilité des prix (des combustibles fossiles). Ainsi,
lors du sommet mondial Rio +20, l'assemblée générale des
Nations Unis pour le Développement Durable avait proclamé
l'année 2012, « l'année internationale de
l'énergie durable pour tous » en fixant des objectifs
ambitieux en vue d'améliorer d'une part l'accès aux services
énergétiques modernes et de l'autre l'efficacité
énergétique dans tous les secteurs d'activités
économiques et développer d'avantage des énergies
renouvelables. Lors de ce
81
sommet des nouveaux objectifs ont été
fixés par les Nations Unis en matière d'accès à
l'énergie durable à l'horizon 2030. Il s'agit de garantir
l'accès universel à l'électricité et de doubler la
part de l'énergie provenant des ressources renouvelables de 15 à
20 % ainsi que l'amélioration de l'efficience énergétique.
ANJALI S. (2012), pense qu'il faut développer des nouvelles approches et
une capitalisation méthodologique sur la thématique de
l'accès pour tous, aux services électriques en Afrique
subsaharienne. Alors que, l'Agence Internationale des Energies Renouvelables
(2013), place l'énergie au service du développement
économique. Pour cela, elle prévoit le développement des
énergies renouvelables afin de permettre l'accès d'un nombre
important à l'électricité.
Ainsi des nouvelles mesures ont été prises par
la CEDEAO visant la création du Centre Régional pour les Energies
Renouvelables et de l'Efficacité Energétique (CEREEC). Cet
organisme sera chargé de mener des actions au niveau régional
pour l'utilisation des énergies renouvelables. Le CEREEC, avec le
soutien de la commission européenne, de l'Agence de l'Environnement et
de la Maitrise de l'Energie (ADEME), du programme des Nations Unis pour le
Développement (PNUD), de l'Autriche et de l'Espagne aura pour mission
d'engager une démarche visant à capter l'énorme potentiel
de l'économie apporte IBRAHIM S et al (2012). Dans le même ordre
d'idées, un atelier régional sur le climat et l'énergie en
Afrique Centrale a vu le jour à Yaoundé du 22 au 24 juillet 2014,
visant à faire l'état des lieux et l'enjeu de l'efficacité
énergétique du Cameroun afin d'élaborer une politique des
stratégies et un plan d'action en matière d'efficacité
énergétique souligne AHMADOU B. (2014).
Au Niger, nombreux sont des études traitant de la
distribution et de la politique énergétique. Ainsi en 2004,
l'Etat Nigérien à travers une déclaration s'est
proposé de dégager des orientations dans le secteur de
l'énergie, en conformité avec celles de la communauté
internationale, afin d'impulser une dynamique du développement en
harmonie avec le reste du monde. Ces orientations visent entre autres une
meilleure gestion des entreprises énergétique, une mobilisation
accrue du partenariat privé ainsi qu'une promotion de l'accès aux
services énergétiques modernes en milieu rural et urbaine. C'est
dans cette optique que MOUSTAPHA K. (2010) a fait un état de lieux de la
situation électrique au Niger. En effet, il avait
énuméré les différentes contraintes qui minent la
Société Nigérienne d'électricité (NIGELEC)
ainsi que les stratégies adoptées par cette dernière et
ses abonnés afin de pouvoir surmonter ses difficultés. Au regard
des contraintes que rencontre le Niger dans son alimentation en énergie
électrique le Fonds Monétaire International (2013), affirme que :
« le principal défi consiste à promouvoir l'accès
à l'énergie électrique en milieu rural, à
améliorer la desserte en milieu urbaine et à renforcer
l'indépendance énergétique notamment à partir de
sources
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renouvelables telles que le solaire et
l'hydroélectricité ». Abondons dans le même sens,
GAURI S. (2014) pense que le Niger doit explorer une multitude d'option
technologiques afin de diversifier son approvisionnement
énergétique et instaurer la stabilité
énergétique du pays. Ce qui impliquerait, l'exploitation
d'importantes sources d'énergies renouvelables. Partant du même
constat, la NIGELEC à travers ses rapports d'activités des
années 2011 à 2015, a montré les efforts déployer
par l'Etat et ses partenaires dans une politique de renforcement des
équipements existants et de production des nouvelles sources
d'énergie afin de pallier aux déficits de l'offre
accentuée par la demande dans le but de favoriser l'accès de tous
à l'électricité.
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