3.1.2. L'appui au développement rural et à la
sécurité alimentaire et nutritionnelle
La coopération entre l'UE et le Burkina Faso
s'intéresse aussi à la sécurité alimentaire et le
développement rural.
3.1.2.1. L'appui au développement rural
Le domaine du développement rural et de la
sécurité alimentaire a eu des appuis de la part de l'Union
Européenne. Au niveau du développement rural, la commission a
soutenu le Burkina Faso à travers des projets et programmes. En effet,
l'UE a financé le Plan d'action pour l'Organisation du Secteur Agricole
(PAOSA). Avec une enveloppe de 24,2 millions d'euros134, ce projet
avait pour objectif global l'amélioration des performances
socio-économiques du secteur agricole et la lutte contre la
pauvreté dans un cadre institutionnel rénové
repositionnant le rôle de l'Etat et favorisant l'organisation de la
société civile. Démarré en 1999, le PAOSA a
été prolongé jusqu'en décembre 2007.
Le PAOSA avait plusieurs composantes. La première est
dénommée Plan de financement du monde rural (PAFMR). En
effet, l'objectif de PAFMR était de consolider les systèmes
d'épargne et de crédit rural par l'assainissement et l'extension
des réseaux financiers décentralisés et leur connexion
avec d'autres établissements bancaires déjà existants.
Avec un financement global de 8,9 million d'euros135, le PAFMR a
contribué à l'augmentation du nombre des institutions de micro
finance (IMF) et des personnes bénéficiant de leurs services. En
clair, le nombre d'IMF est passé au
134 BAUDOUIN, M., et al., 2010,
Op.cit., p.57.
135 BAUDOUIN, M., et al., 2010, Idèm,
p.59.
60
Burkina Faso de 293 en 2003 à 446 en
2006136. Egalement, le nombre de bénéficiaires a,
quant à lui, progressé de 500 000 à environ 800 000 entre
2000 et 2006137. La composante PAFMR a intégré la
dimension genre. Par exemple selon un rapport de la Délégation de
l'Union Européenne au Burkina Faso138, 45% des membres des
Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérée
appuyée par le PAFMR sont des femmes. Ainsi, les initiatives prises par
les autorités du Burkina Faso, avec l'appui des bailleurs de fonds
internationaux, notamment l'UE, ont conduit à un important
développement de la micro finance.
Aussi, parmi les composantes de PAOSA, figure le Plan d'Appui
à la Filière Riz(PAFR). En effet, l'objectif de ce plan
était d'accroître la production rizicole. Ce programme a
consisté en un appui direct à la production, aux
opérateurs de la filière, à lister le potentiel de terres
aménageables, et à appuyer un cadre national de
référence. Dans le cadre de l'appui à la production, le
PAFR, a développé l'aménagement des bas-fonds. Dans ce
plan, la technique utilisée est une innovation au Burkina Faso
(diguettes) et débouche sur des aménagements robustes.
Financé par le 8e FED, il a démarré en 2000 et s'est
terminé, après prolongation, en juin 2007.
Il y avait également le Plan Organisation
Professionnelle Agricole (PAOPA). Son objectif était de renforcer les
organisations professionnelles de base et de promouvoir un cadre juridique
approprié. Cette composante répondait à une profonde
nécessité et, selon l'évaluation à mi-parcours du
PASOA, elle a permis de mettre en place 45 Comités Provinciaux de
Coordination et d'Echange139. Le PAOSA a été
financé par le 8e FED.
136 Délégation de l'Union européenne
au Burkina Faso, 2016, Op.cit., p.25.
137 BAUDOUIN, M., et al., 2010,
Op.cit., p.57.
138 Délégation de l'Union européenne
au Burkina Faso, 2016, Idèm, p.25.
139 BAUDOUIN, M., et al., 2010, Idèm,
p.59.
61
Par ailleurs, le secteur du coton a
bénéficié un appui de l'UE. Globalement cet appui s'est
articulé autour de soutien à la production, à
l'organisation des producteurs, à la mise en place des infrastructures
de stockage, à la viabilité financière des
sociétés, et à la réhabilitation des routes
nationales utilisées pour le transport du coton graine et
l'évacuation du coton fibre. En effet, le secteur coton a
bénéficié d'appui via plusieurs financements au niveau
national : STABEX (4,04 millions d'euros), appui budgétaire
général ; au niveau régional : UEMOA via le programme
d'appui à la qualité des fibres de coton ; et au niveau
interrégional : 15 millions d'euros de l'enveloppe
«Agricultural Commodities Programmes »140. Aussi,
la revue à mi-parcours du 9e FED a permis d'identifier 10
millions d'euros d'appui budgétaire sectoriel pour le secteur coton
(Programme d'Appui Financier à la Filière Coton, PAFFIC). L'UE a
financé également un projet d'amélioration de la
fertilité des sols dans les exploitations biologiques de la zone
cotonnière (1 millions d'euros sur un montant global de 1,2 millions
d'euros). Démarré en janvier 2008, ce projet avait pour objectifs
spécifiques, d'augmenter le revenu net de 5 000 familles productrices
commercialisant des produits certifiés biologiques, grâce à
l'amélioration de la fertilité des sols due au
développement des techniques d'aménagement et de fertilisation et
au renforcement des capacités des producteurs. Ainsi les contributions
de l'UE au secteur du coton a permis d'accroitre la production de 1999 à
2008. En effet, la production est passée d'environ 250.000 tonnes pour
la campagne 1998/99 à 500.000 tonnes en 2004/05, à 750.000 pour
2006/07 et à 450 000 pour 2007/2008141.
140 DGCOOP, Délégation de l'Union
Européenne au Burkina Faso, 2009, Op.cit.,
p.37.
141 Rapport final, 2010, l'évaluation de la
coopération de l'Union Européenne avec le Burkina Faso :
évaluation de niveau national, volume 1, Commission
Européenne, p.54.
62
Dans le domaine de l'élevage, l'UE a financé un
programme régional de recherche en appuyant le CIRDES (Centre
International de Recherche, Développement sur l'Elevage en zone
subhumide) qui mène des activités de recherche, de
développement pour améliorer la santé des animaux
domestiques et accroître leur production en vue de satisfaire aux besoins
des populations, notamment en viande et en lait, et en vue d'améliorer
leurs revenus. L'UE a également appuyé le Programme panafricain
de contrôle des épizooties (PACE) et le Projet enquête
nationale de suivi du troupeau (PENST). Le programme PACE a pour objectif de
renforcer au niveau de la sous-région, la surveillance
épidémiologique des maladies animales prioritaires (Peste bovine,
péripneumonie contagieuse bovine, peste des petits ruminants,
fièvre aphteuse, peste porcine africaine) listées par l'Office
International des Epizooties. Le programme PACE a contribué au
renforcement des capacités d'intervention de dispositif national de
surveillance épidémiologique des maladies animales dans les pays
de sa zone d'intervention et mis en place une coordination sous
régionale. Au Burkina Faso, le programme a contribué à
consolider le RESUREP (Réseau de Surveillance Epidémiologique des
maladies animales prioritaires) mis en place en 1999. La contribution de l'UE
au PENST s'élevait à 20 millions FCFA142.
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