La coopération entre l'Union européenne et le Burkina Faso dans le cadre des accords de partenariat économique de 2000 à 2015.par Inoussa DIANDA Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso - Master 2 en histoire des relations internationales 2020 |
3.1.1.2. Le domaine des infrastructuresLes appuis de l'UE dans le secteur des transports et infrastructures sont de plusieurs ordres. D'abord, l'Union Européenne intervient pour l'entretien périodique et la réhabilitation du réseau prioritaire bitumé. Elle est ainsi le premier bailleur de fonds 55 ayant contribué au renforcement des axes routiers du Burkina Faso126. De ce point de vue, l'Union Européenne s'est montrée volontaire pour accompagner le pays. Compte tenu de son importance stratégique et de ses implications financières, le secteur routier (entretiens périodiques et réhabilitations) a été sélectionné comme secteur de concentration dans le cadre des 1er jusqu'au 10ème FED127. En effet, l'appui de l'Union Européenne a permis d'entretenir et de réhabiliter quelques routes bitumées et non bitumées. Le 8ème FED a permis l'entretien et la réhabilitation de 822 kms de routes et le bitumage de 45 kms de routes en terre et 303 km sur le 9e FED)128. Cet appui de l'UE a permis de maintenir le désenclavement extérieur du Burkina pendant la crise ivoirienne. 126 Délégation de l'Union européenne au Burkina Faso, 2016, Op.cit., p.28. 127 DGCOOP, Délégation de l'Union Européenne au Burkina Faso, 2005, Rapport annuel conjoint sur la mise en oeuvre des actions de coopération dans le cadre des conventions ACP-UE au Burkina Faso, p.27. 128 BAUDOUIN, M., et al., 2010, Evaluation de la coopération de l'Union Européenne avec le Burkina Faso, rapport final, volume 1, Commission européenne, Bruxelles, p.37. 56 Carte n°1 : L'appui de l'Union Européenne dans le secteur routier au Burkina Faso SOURCE : Délégation de l'Union européenne au Burkina Faso, 2016, le partenariat entre l'Union Européenne et le Burkina Faso, rapport final, Ouagadougou, p. 16. Cette carte nous décrit les différents appuis de l'Union Européenne à travers du 1er au 10ème FED sur le secteur routier au Burkina Faso. Au total, les interventions de l'UE dans le secteur des transports pendant la période couverte par les 8e et 9e FED se sont élevées à environ 204,1 millions d'euros (montants engagés)129. Les principales interventions sur le 8ème FED, l'entretien et la réhabilitation de 822 km de routes en 129 Délégation de l'Union européenne au Burkina Faso, 2016, Op.cit., p. 18. 57 terre et le bitumage de 45 km de route en terre d'une part, l'entretien et la réhabilitation de 583,8 km de routes prioritaires bitumées d'autre part. Le 9ème FED, sur pour une prévision initiale d'entretien de 1 000 km de routes bitumées et l'étude de 1 400 km de routes en terre, 303 km de routes prioritaires ont été bitumées130. En outre, le secteur routier a bénéficié de nombreux appuis institutionnels via des assistances techniques de court terme (étude de faisabilité, étude technique) et long terme (assistance technique auprès du Ministère du Transport et des Infrastructures). C'est ainsi, qu'un soutien au renforcement des capacités de planification et de gestion du secteur pour la préservation du patrimoine routier national a aussi été mis en place. Ce soutien a consisté en l'acquisition de matériel de laboratoire pour soutenir la mise en oeuvre des projets, la formation continue de techniciens, l'appui à la mise en place d'une filière de formation locale d'ingénieurs en génie civil au profit des Ministères des Infrastructures, de l'Habitat et des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso. Cet appui institutionnel apporté par l'UE a permis de renforcer les capacités en ressources humaines de l'administration des transports. En effet, 512 ingénieurs et agents ont été formés dont 431 pour la Direction des routes et 81 pour la Direction des transports grâce au 9e FED131. Par ailleurs un appui institutionnel au secteur ferroviaire a également permis de renforcer les capacités des acteurs nationaux, de les doter d'outils modernes et de capacités de gestion pour renforcer la planification et la gestion des investissements dans le secteur. Egalement, dans la lutte contre la surcharge à l'essieu, le gouvernement burkinabè a bénéficié d'une étude, financée par l'Union Européenne. Cette étude a démontré que le 130 BAUDOUIN, M., et al., 2010, Op.cit., p.37. 131 BAUDOUIN, M., et al., 2010, Idèm, p.37. 58 phénomène de la surcharge des camions « poids lourds » a atteint un niveau critique et réduit la durée de vie des routes. Cette étude a révélé que des routes dimensionnées pour 15 à 20 ans, ont une durée de vie effective de moins de 3 ans132. De plus, l'augmentation du coût des matériaux affecte directement les coûts de réalisation des projets routiers. Pour répondre à ces défis, l'UE a appuyé le gouvernement du Burkina Faso dans la mise en place de l'ONASER (Office national de sécurité routière) en 2008. Ce projet a été financé par le 9e FED comportait initialement la mise en place d'un plan de sécurité routière. Ce faisant, l'Union Européenne a financé la construction de cinq(05) stations de pesage à l'essieu « basse vitesse » à la périphérie de Ouagadougou et aux principaux postes frontaliers du Burkina Faso, en vue de contrôler la charge des camions133. Photo n°1 : La station de pesage de Ouesso Source : BALIMA, J. Théodore in www.lefaso.net Cette photo représente la station de pesage de Ouesso situé dans la province de Ioba financé par le 9è FED en vue de contrôler la charge des camions. 132 Délégation de l'Union européenne au Burkina Faso, 2016, Op.cit., p.16. 133 Délégation de l'Union européenne au Burkina Faso, 2016, Idèm, p.17. 59 |
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