1.3 Problématique
La politique monétaire est l'action par laquelle les
autorités monétaires agissent sur l'offre de monnaie dans le but
de remplir l'objectif de la stabilité des prix. Elle tache
également d'atteindre les autres objectifs de la politique
monétaire, qualifiés de triangle Keynésien: la croissance,
le plein emploi et l'équilibre de la balance des transactions
courantes.
L'objectif déclaré de la politique
monétaire que mène la Banque Centrale du Congo est de maintenir
la stabilité des prix à travers l'ajustement de l'offre de
monnaie à la demande de monnaie. Pour mettre en oeuvre celle-ci, la
Banque Centrale du Congo détermine le cadre de pilotage à travers
lequel la politique monétaire sera mise en oeuvre au cours de
l'année.
A partir de ce cadre, elle décide la mesure dans
laquelle il convient de resserrer ou d'assou-plir (rendre flexible) les
conditions monétaires. En effet, il ressort des analyses
effectuées
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sur l'évolution de la conjoncture en République
Démocratique du Congo au cours de ces dernières décennies
(1970 et 2010 et plus); que les épisodes des dépréciations
de la monnaie nationale (zaïre, nouveau zaïre et franc congolais)
correspondent très souvent à une accélération du
rythme de formation des prix intérieurs, de même que les
périodes de fortes tensions inflationnistes se caractérisant
également par des pertes de la vitesse de monnaie nationale par rapport
aux devises étrangères.
Notre constat de départ est alors focalisé sur
les observations qui suivent dans l'économie congolaise:
La volatilité des prix des produits de première
nécessité;
Une forte croissance monétaire accompagnée
d'une perte de la vitesse de monnaie nationale;
La distorsion de l'activité économique.
Au regard de ce qui précède, et compte tenu des
caractéristiques de l'économie congolaise, la maitrise des
variables influençant la vitesse de monnaie seraient adaptable pour
atteindre l'objectif de la stabilisation monétaire?
ESSARS [1895] dit que dans un grand nombre des
problèmes d'économie politique, plus précisément
des problèmes monétaires, on rencontre une notion abstraite et
vague qui domine le sujet, celle de la vitesse de monnaie. L'idée de la
vélocité, très claire lorsqu'il s'agit de corps en
mouvement, devient confuse lorsqu'elle s'applique aux phénomènes
sociaux. Il est pourtant impossible d'en méconnaitre l'importance. Dans
l'activité économique, la vitesse à laquelle
s'écoulent les produits est une question vitale.
Définie comme le nombre de fois en moyenne qu'une
unité monétaire est utilisée dans des transactions au
cours d'une période donnée, la vitesse de circulation de la
monnaie permet de déterminer la quantité de monnaie requise pour
satisfaire un volume donné de transactions. Elle rend compte
également des rapports qui existent entre la quantité de monnaie
et les grandeurs réelles de l'économie. De ce fait, une
étude portant sur le comportement de la vitesse viserait essentiellement
l'amélioration de la connaissance des liaisons qui existent entre la
monnaie et le reste du milieu économique. La nécessité
d'une telle recherche est renforcée par le fait que, lorsque la liaison
entre la masse monétaire et
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les données réelles est imprécise, cela
montre qu'il y a un risque de distorsion entre les objectifs
intermédiaires et finals de la politique monétaire. En outre, la
maîtrise des facteurs gouvernant les variations de la vitesse pourrait
éclairer les Autorités monétaires sur les effets de leur
politique, les aidant ainsi à déceler les dérapages et
à corriger la trajectoire sans retard. C'est donc cette toute
littérature qui nous amène à se poser la question de
savoir:
Quels seraient les facteurs qui influencent la vitesse-revenu de
la monnaie en RDC?
L'objectif de notre étude est celui de connaitre les
variables macroéconomiques ayant une influence sur la vitesse-revenu de
la monnaie en République Démocratique du Congo. La poursuite de
cet objectif permettra aux autorités monétaires de la RDC
d'être éclairées sur les effets de leur politique, les
aidant ainsi à déceler les dérapages et à corriger
la trajectoire sans retard comme dit un peu plus haut. La matière sur
laquelle notre étude est posée est la politique
monétaire.
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