1.2 État de la question
Sur le plan empirique, la plupart des travaux sur les
déterminants de la vitesse s'appuient sur les fonctions de demande de
monnaie comme outil d'analyse.
1. MOKRANI [2017] sur « La Volatilité
de la vitesse de monnaie et la Croissance économique; le cas
Algérien-approche économétrique (bootstrap) ».
L'objectif de cet article est d'examiner, dans le cas algérien et sur
base de la masse monétaire, la vitesse de circulation de la monnaie et
la croissance économique. Selon laquelle la volatilité de la
vitesse de circulation de la monnaie influence l'évolution de la
croissance économique. Il a effectué ses tests en utilisant une
version de test de causalité à la Granger, pour analyser le sens
de direction de la relation, si elle existe entre la vitesse de circulation de
la monnaie et la croissance en Algérie. Les données
utilisées dans ce papier sont tirées de la base de données
réalisée par la banque mondiale, couvrent la période
1960-2012.
Selon les résultats des estimations, ABDELAZIZ conclut
que la Causalité entre la vitesse de la monnaie et la croissance
économique est absente, et sur la base de simulation, cette absence
à une probabilité d'environ plus de 80 %, et seulement 16 %
des cas soutienne la présence de causalité. Ces
résultats sont évidents de soutenir la non causalité entre
les deux variables. Cette absence peut être due à plusieurs
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phénomènes monétaires et/ou
économiques.
Cet article tente de contribuer à la littérature
économique en utilisant une méthodologie
économétrique afin d'étudier le sens de causalité
entre les deux variables, cette étude qui fait rare de ce genre, ce qui
constitue un apport aux études existantes sur ce sujet.
2. MOUNKALA [2012] qui a parlé sur: « La
Dynamique de la vitesse de circulation de la monnaie dans la CEMAC ».
L'auteur part d'une hypothèse selon laquelle la stabilité de la
vitesse de circulation de la monnaie est fondamentale dans la stratégie
de politique monétaire de la BEAC vers son objectif final interne de
stabilité des prix à moyen terme. Cependant, si le cadre
monétariste de base s'appuie sur cette hypothèse, plusieurs
économistes mettent en garde les banquiers centraux sur une
éventuelle méprise quant aux propriétés de cette
variable. C'est pour clarifier la validité de cette hypothèse
dans la zone d'émission de la BEAC que sur toile de fond de
l'équation quantitative des échanges, nous montrons que les
comportements à terme de cette vitesse, considérée comme
inobservable, peuvent être étudiés à partir de ceux
de la masse monétaire, le niveau général des prix et le
PIB réel, dans un modèle VECM. Les résultats des tests de
stabilité structurelle et de stabilité conjoncturelle issus de ce
VECM indiquent que, sur la période 1990 - 2008, la vitesse de
circulation de la monnaie est stable à long terme dans tous les pays de
la CEMAC, alors qu'elle n'y est pas prédictible à court terme,
excepté au Congo. Ces résultats qui valident empiriquement le
choix de la BEAC à long terme notamment, ont pour implication
particulière que la mise en place nécessaire d'une
stratégie de politique monétaire sous régionale est
possible dans l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale.
3. Brand et al. (2002) sur « l'évolution de
la vitesse de circulation de la monnaie à moyen terme dans la zone euro
». Ici, l'auteur base le raisonnement sur l'idée que lorsque
l'élasticité-revenu de la demande de monnaie est
inférieure à l'unité, un accroissement du revenu se
traduirait par une hausse moins que proportionnelle de la masse
monétaire, ce qui pourrait se traduire par une hausse de la vitesse. En
conséquence, cette approche paraît utile dans les pays où
une bonne partie du revenu provient de l'agriculture vivrière, a priori
peu liée directement à la demande de monnaie. Compte tenu de ce
qui précède, le revenu jouerait un rôle important en tant
que variable d'échelle, parmi les déterminants classiques de la
demande de monnaie,
12
dans une optique d'analyse de la vitesse de circulation.
4. Driscoll et Lahiri (1983) Dans « la
spécificité des comportements monétaires dans les pays en
développement à dominance agricole» ils ont
proposé de désagréger le PIB en ses composantes agricole
et non agricole, dans une perspective d'analyse du comportement de la vitesse
en partant d'une fonction de demande de monnaie. Ils ont abouti à la
conclusion que dans ces pays, le comportement de la vitesse pourrait
dépendre de quatre facteurs essentiels :
l'élasticité-revenu de la demande de monnaie, le degré de
monétarisation de l'économie, le changement dans les habitudes
monétaires et enfin le coût de détention de la monnaie. A
ces variables, ils préconisent, dans la spécification d'une
fonction de comportement de la vitesse, l'ajout des variables de structure
sectorielle du PIB, car le comportement de la vitesse peut varier d'un secteur
à un autre.
5. RABIOU [2003] dans « Degré de
monétarisation de l'économie et comportement de la vitesse de
circulation de la monnaie au Niger: essai d'une analyse théorique et
empirique». La présente étude propose une explication
théorique et empirique au comportement jugé atypique (valeur
anormalement élevée et instable) de la vitesse de circulation de
la monnaie au Niger. Il ressort de ses analyses que d'un point de vue
théorique, la notion de revenu utilisée dans le calcul de la
vitesse introduit un biais qui la rend artificiellement élevée,
du fait de la prise en compte de l'autocon-sommation
prépondérante dans le PIB agricole, mais dont le lien avec la
monnaie parait mitigé. La part autoconsommée de la production
induit une surévaluation de la vitesse de l'ordre de 45,1 %. L'impact de
cette monétarisation insuffisante de l'agriculture est amplifié
par le comportement financier du secteur informel. L'in-stabilité de la
vitesse proviendrait essentiellement des chocs d'offre liés aux
aléas climatiques. Ainsi, en années de sécheresse, la part
de la production vivrière dans le PIB recule significativement en tirant
le PIB global à la baisse. Compte tenu de la faible
élasticité de la demande de monnaie par rapport au revenu
agricole, la masse monétaire réagit moins que proportionnellement
et la résultante se traduit par une baisse de la vélocité.
Pendant ces périodes, le niveau de la vitesse est proche de la moyenne
communautaire et correspondrait à la vitesse de long terme au Niger
minorée de 30 %. Le phénomène inverse s'observe pendant
les années de bonne pluviométrie, où la vitesse
paraît surestimée par une relation approximative entre la monnaie
et la production vivrière. La vitesse observée pendant ces
périodes cor-
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respond à la vélocité de long terme au
Niger, majorée de 10 %. Afin d'améliorer la qualité du
ciblage de la politique monétaire et des prévisions, il pourrait
être envisagé le calcul d'une vitesse expurgée de l'effet
de l'autoconsommation.
6. De Boissieu et al. (1977), dans « Analyse des
causes de la variation de la vitesse de monnaie en France », ils
distinguent les facteurs relevant de l'organisation de la production et
des échanges, de ceux liés à l'organisation des paiements.
Au titre de la production et des échanges, ils concluent que la
vitesse-revenu dépend de la longueur du circuit économique,
évaluée par le nombre d'agents qui interviennent dans le
processus de production. Plus ce circuit est long, moins la vitesse-revenu est
élevée. Ainsi, dans un système productif peu
salarié à l'image de l'agriculture traditionnelle, la longueur de
ce circuit serait quasiment nulle (production pour compte propre), synonyme
d'une vitesse élevée. Au titre de l'organisation des paiements,
les quatre éléments ci-après sont retenus:
les innovations dans les secteurs financier et technologique
(carte de crédit, développement de l'informatique)
étendent les possibilités de compensation entre créances
et dettes dans l'espace, permettant à un même volume de biens et
services d'être échangé grâce à des encaisses
réduites expliquent la hausse de la vitesse-revenu aux USA après
la deuxième guerre mondiale par ce facteur). Or, tout mécanisme
de compensation de créances et dettes entre agents économiques
réduit le montant des liquidités nécessaires aux besoins
de transactions (cas du troc entre agriculteurs et éleveurs, ou au sein
de chacun des groupes);
la périodicité de la
rémunération des facteurs de production: plus le délai
s'écoulant entre deux versements est long, plus le temps moyen de
séjour de la monnaie dans l'économie est élevé, et
donc plus la vitesse de circulation, inversement proportionnelle à ce
temps, est faible;
les crédits entre agents non financiers : ils
résultent en général des délais de paiement
accordés par les fournisseurs à leurs clients. C'est aussi le cas
des opérations financières de face à face;
en cas de difficultés d'accès aux
crédits, des transferts de besoins de financement se produisent entre
agents économiques, provoquant une hausse de la vitesse-revenu. Cette
situation est assez récurrente dans un système insuffi-
14
samment bancarisé.
7. Peter N. Okafor et all. (2013) dans «
Déterminants de la vitesse-revenu au Nigéria »;
Dans cet article, les auteurs se sont proposés d'étudier
empiriquement les déterminants de la vitesse-revenu monétaire au
Nigéria. Les séries temporelles utilisées dans cet article
sont trimestrielles allant de 1985 à 2012. Le document confirme alors
une relation positive et statistiquement significative entre la croissance du
revenu et la vitesse de la monnaie, qui soutient la théorie quantitative
de la monnaie. Le taux d'intérêt a également une relation
positive et significative avec la vitesse-revenu de l'argent. La variable de
développement du secteur financier adaptée, taux de croissance de
la capitalisation boursière, à une relation négative avec
la vitesse-revenu de l'argent. La décomposition de la variance et la
réponse aux impulsions indiquent que le taux d'inflation est la variable
la plus significative des innovations dans la vitesse-revenu. Les
résultats montrent que l'autorité monétaire ne peut pas
obtenir un effet de levier supplémentaire en émettant plus
d'argent sans générer des fortes pressions inflationnistes.
8. MUHAMMAD [2010], parlant de « La vitesse des
fonctions monétaires au Pakistan et leçons pour la politique
monétaire» l'auteur tente de contribuer au débat en cours:
la banque centrale du Pakistan devrait-elle adopter le ciblage de l'inflation
ou poursuivre le ciblage monétaire en tant que stratégie de
politique monétaire? Un pré requis pour la stratégie de
ciblage monétaire est une fonction de demande de monnaie stable, qui
nécessite à son tour une stabilité de la vitesse. D'autre
part, on croit que l'instabilité de la vitesse provient de la
volatilité du taux d'intérêt. Cet article estime la vitesse
des fonctions de l'argent et explore leur stabilité au Pakistan. Les
résultats montrent que la vitesse de la monnaie au sens large est
indépendante des fluctuations de taux d'intérêt. L'auteur
constate également que les vitesses de tous les trois agrégats
monétaires sont une relation stable avec leurs déterminants. Ces
résultats soutiennent l'utilisation des agrégats
monétaires en tant qu'ancre nominal.
9. Weimin Wang et Shouyong Shi (2001) « La
variabilité de la vitesse de monnaie dans un modèle de
recherche»; les deux auteurs ont essayés de construire un
modèle de recherche dynamique pour examiner le comportement de la
vitesse de monnaie. La principale caractéristique du modèle est
la recherche couteuse sur les marchés des biens et services et du
travail. En intégrant les chocs de croissance monétaire et
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les chocs de productivité, ces deux auteurs ont
calibré le modèle sur les séries temporelles
américaines. Même s'il n'y a pas de substitution entre l'argent et
le crédit ou d'autres actifs, le modèle de cet article
génère une vitesse volatile et une corrélation
négative entre la vitesse et la croissance de la consommation. Les deux
caractéristiques manquent sensiblement dans certains autres
modèles monétaires d'équi-libre.
En ce qui nous concerne, nous nous écartons de
l'analyse des autres en intégrant le taux de change comme mesure
alternative de coûts d'opportunité de substitution des capitaux.
Ceci est basé sur l'argument selon lequel dans les pays en voie de
développement en particulier en RDC, le choix de capitaux comme supports
est en grande partie limité entre l'argent et les biens corporels, et
non pas entre l'argent et les actifs financiers. On s'attend à ce que la
variable de taux de change ait un effet positif sur la fonction de vitesse due
au commerce international accru occasionné par des réformes
économiques. Si on s'attend à ce que la devise domestique se
déprécie, les supports domestiques (la monnaie) seront
ajustés en faveur des capitaux étrangers. La
dépréciation cause un coût plus élevé de
détenir la devise locale ainsi cette vitesse devrait augmenter.
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